pour le jeudi en poésie des médias, avec Enriqueta qui mène la flotille des CROQUEURS DE MOTS de Tricôtine, formée par notre amiral d'honneur Brunô
La semaine dernière, Sur les journaux de nos vies, entre deux quatrains de mon cru, je vous avez rappelé le texte de Charles baudelaire sur les gazettes, dans son Journal édité à titre posthume par son éditeur et ami Poulet-Malassis, Mon coeur mis à nu.
C'est le début de ce texte qui est mis dans la première partie de la page de ce poème, accompagné d'une photo superbe et insolite de Izis. Si vous en avez l'occasion, plongez-vous dans cet objet en duo, où images et textes forment un tout indisociable, Grand bal du printemps.
Et Boulevard Bonne-Nouvelle
le chien de l'écriture
agite son grelot
son ravissant tocsin
Et du sang à la une
et du sang à la deux
et du sang à la trois
Et du sang à la der
et à la der des der
A celle qui se prépare
pour de nouvelles victoires.
Jacques Prévert,
Grand Bal du Printemps, 1951,
réédition par Le cherche midi, 2008, p 26 à 28
Si j'osais, j'ose, une, un (comment cela s'appelle-t-il ?) pastiche peut-être, mais sans irrévérence envers Prévert
Boulevard de la Croisette
la souris d'écriture
agite son bling bling
son qui tintinabulle*
Et du fric à la une
et du fric à la deux
et du fric à la trois
et du fric à la der
et à la der des der
A celle qui prépare
Et la sueur et les larmes**.
Jeanne Fadosi, 2 novembre 2011
* joli verbe mis en valeur par robert Lamoureux
** expression utilisée à tort et à travers en ce moment dans différents discours, à remettre d'urgence à sa place, dans le discours de Churchill quand la Grande Bretagne est entrée dans la guerre en 1939.
Je l'utilise ici pour signifier ce que "l'on" (pas moi) demande au petit peuple grec pour surmonter la dette des puissants.