Ce lundi 3 octobre 2016, il m'aurait fallu ne pas du tout mais pas du tout écouter les informations pour ne pas être informée du nouveau casse du siècle et du malheur de sa victime. Bien que n'écoutant guère la radio le lundi, je l'ai entendu une bonne dizaine de fois ouvrant tous les flashs d'infos quand ce n'était pas la seule "information".
Certes 9 millions de bijoux, ce n'est pas rien ! C'est quand même 10 smicards pouvant vivre pendant 50 ans.
Pendant ce temps Alep recevait pour le nième jour un déluge de bombes dévastatrices dans non pas l'indifférence générale, je ne dirais pas cela, plutôt dans un sentiment d'impuissance et de fatalité.
Pendant ce temps le principal hôpital d'Alep Est était transformé en champ de ruines.
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La guerre d'extermination en Syrie et la fin du sens commun
Les opérations militaires d'Assad et de Poutine en Syrie ont un nom : c'est une guerre d'extermination. Celle-ci atteint désormais une échelle sans précédent : le bombardement délibéré des ...
http://theconversation.com/la-guerre-dextermination-en-syrie-et-la-fin-du-sens-commun-66342
Une fin décembre du début des années 1990, les médias parlaient de Sarajevo. Les médias en parlaient.
Avant les marronniers de la noël.
Un jour ou un lendemain de Noël de solitude, je m'émouvais de l'abandon de Sarajevo assiégé, affamé et livré à la violence des snipers depuis des mois.
Avec pour seuls outils alors mon stylo et du papier, relayé par mon ordinateur personnel et mon imprimante à aiguilles.
Des adresses des enveloppes et des timbres pour tenter de partager mon désarroi avec ceux qui avaient accès à la parole publique et que je pensais susceptibles d'y être réceptifs.
Cette année-là Noël me paraissait bien cruel et dérisoire face à l'inhumanité des humains.
Aujourd'hui que les outils pour se faire entendre se sont démultipliés et instantanéisés, il me semble que l'indifférence gênée, le fatalisme, le cynisme, la peur imbécile même dans son égoïsme contre-productif, sont plus que jamais assourdissants à en rendre inaudibles ces voix lucides avant même d'être généreuses.
Oui, où va le monde dans cette barbarie acceptée à défaut d'être approuvée ?