Puisque ce blog a des allures d'hommages depuis que j'ai migré l'essentiel de mon activité de blogueuse sur Blogger, me voici à saluer ici de vies bien différentes éteintes ce même jour du 29 mars 2019.
L'une a eu mille vies, l'autre a vécu à travers l'amour et l'abnégation de ses parents.
Une vieille dame de 90 ans qui a fait de sa vie un cinéma et une oeuvre d'art.
Sans excès d'ego, juste pour laisser une trace singulière du siècle qu'elle a traversé et dont elle a témoigné derrière ses appareils photo et ses caméras.
A l'économie le plus souvent. Sans grandiloquence. Avec le souci de mettre un peu de lumière sur les invisibles.
Jusqu'à organiser la fin de sa dernière séance Varda par Agnès.
Je m'étais promis d'aller voir Visages, villages, avec JR. Je ne l'ai pas fait, comme tant d'autres films que j'ai manqués.
Et puis il y a eu le même jour Emmanuelle. Je ne sais pas si Agnès Varda en aurait fait une histoire. Ce qu'elle en aurait pensé. J'ai entendu dire par quelqu'un qui la connaissait que la maladie n'intéressait pas Agnès Varda. Quel regard aurait-elle eu sur cette différence, cet empêchement partiel à vivre ?
Et il est vrai qu'on en peut être qu'admiratif en l'écoutant à l'un de ces derniers entretiens à la radio ou en train de préparer une installation, sans souci du crabe qui la rongeait et dont elle connaissait l'issue prochaine.
Une autre vie, celle d'Emanuelle, que les lectrices et les lecteurs de Quichottine connaissent en creux dans ses silences quand ils ne peuvent plus contenir les mots. Emmanuelle dont il restera l'âme des fleurs d'un hortensia, de son hortensia.
Et puis il y a eu le 30 mars. Et cela fait un an déjà que ma sœur Jacotte les a précédées.