Aujourd'hui, Malala a seize ans.
Malala ? Qui est-ce ? Déjà oubliée dans nos quotidiens feutrés et plutôt tranquilles de nantis, juste dérangés par les tracasseries faites à un monsieur "qui n'a pas de problème avec les femmes", à une vieille femme à "sa vie privée" que la grande fortune et le grand âge exposent à la convoitise de rapaces, à deux éléphantes vénérables qui ne seront pas euthanasiées, à peine troublés qu'un bus de filles, loin de chez nous, soit explosé parce qu'elles allaient à l'université (à bon pas du tout, vous ne saviez pas ? ) ...
Aujourd'hui, Malala a seize ans.
Et aujourd'hui, Malala va prononcer son premier discours public au siège de l'ONU depuis l'attentat d'une rare sauvagerie auquel elle a échappé, au prix de longs mois d'opérations et de convalescence dans un pays d'exil.
Malala, c'est Malala Yousafzaï.
Elle défend l'enseignement universel et les droits de filles.
Rien de nouveau en somme. C'est l'un de mes graals, depuis que je suis toute petite. (Mes premières indignations)
La première mouture Des droits de l'homme et du citoyen concernait les hommes et les femmes et consacrait aussi l'instruction des enfants. C'était en France, l'été 1989 dans la foulée du 14 juillet.
Aujoud'hui, Malala a seize ans.
A onze ans, elle a courageusement ouvert un blog sur le site de la BBC où elle raconte son quotidien d'écolière dans une vallée du Pakistan dominée par les talibans. Un jour elle y écrit :
«J’ai réalisé l’importance de l’école au moment où elle a été interdite à Swat, écrit-elle alors. Je me suis demandé pourquoi, alors que de telles atrocités sont commises contre nous, personne n’ose les dénoncer.» (source géopolis CLIC)
Sur son blog, Malala n'a que 11 ans quand elle écrit ces lignes prémonitoires : «Les talibans ont publié un décret qui interdit l'accès de l'école aux filles. Il ne reste plus que 11 élèves sur 27 dans ma classe. Tout le monde a peur. Sur le chemin du retour vers la maison, j'ai entendu un homme qui disait "Je te tuerai".» «Mon vrai nom signifie désespérée», racontait également Malala. Son prénom est désormais porteur d'espoir.
En ce moment, (dixit la fiche MalalaDay de l'organisation Globaleducationfirst),
il y a 57 millions d'enfants qui n'ont pas accès à l'éducation et des millions d'autres qui n'apprennent pas à l'école. (soit l'équivalent de sans doute plus que la population de la France).
Aujourd'hui ou demain, j'espère trouver en ligne la traduction en Français du discours de Malala à l'ONU.
Bon anniversaire Malala
et merci pour ton courage exemplaire
"C’est parfois dans les moments les plus sombres que naissent les plus vives lueurs d’espoir. Devant ces atrocités, Malala, une jeune fille de 15 ans, a osé défendre le droit des filles à l’éducation au Pakistan. Cela lui a valu une balle dans la tête. Mais elle a survécu et, soutenue par un million d’entre nous, elle a contribué à la mise en place au Pakistan d'une nouvelle politique scolaire, qui permet la scolarisation de toutes les filles! "
newletter d'Avaaz du 11/07/2013
Complément à 18 heures :
Malala Yousafzai a lancé vendredi à l'ONU un vibrant appel à "l'éducation pour tous les enfants", affirmant qu'elle ne se laisserait pas réduire au silence par les talibans.
Les talibans "pensaient qu'une balle pourrait nous réduire au silence mais ils ont échoué", a déclaré d'une voix ferme l'adolescente pakistanaise rescapée d'un attentat en octobre 2012. "Et du silence sont sorties des milliers de voix".
"Aujourd'hui n'est pas le jour de Malala, c'est le jour de toutes les femmes, de tous les garçons et de toutes les filles qui ont élevé la voix pour défendre leurs droits", a affirmé la frêle jeune fille qui fêtait ce vendredi son 16ème anniversaire. "Je ne suis pas ici pour parler de revanche personnelle contre les talibans (..) je suis ici pour défendre le droit à l'éducation pour tous les enfants". (source Le Parisien, flash monde 12/07/13)
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