Cet après-midi, à 17h30 se tiendra un rassemblement sur le parvis des Droits de l'homme au Trocadéro à Paris, et dans d'autres lieux.
à l'appel de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) pour la 4ème année consécutive. L'heure est différente, peut-être pour favoriser la présence de ceux qui travaillent.
(affiche empruntée à l'ADMD)
Je n'y serai pas parce que toute forme de foule même festive, m'angoisse.
parce que c'est loin et compliqué d'y aller, aussi bien en voiture (embouteillages et stationnement) que par les transports en commmun.
parce que je n'ai su qu'hier soir que je pourrais disposer de mon temps aujourd'hui.
Si j'avais pu surmonter ces motifs, j'aurais encore hésité ...
parce que je n'adhère pas inconditionnellement à toutes les propositions et toutes les oppositions de l'ADMD.
parce que je n'oppose pas ces deux approches de la fin de vie que sont Mourir dans la dignité et l'accompagnement en fin de vie (soins palliatifs). Pour moi, elles sont complémentaires, voire se rejoignent quand l'augmentation des doses devient potentiellement ou objectivement létale.
parce que ces polémiques sont non seulement stériles mais une entrave aux progrès des idées et des actes collectivement réfléchis et encadrés et qu'elles cachent une grande hypocrisie dans les pratiques réelles (heureusement qu'elles existent) depuis des décennies.
De temps à autre, un humain qui n'a fait que ce que lui dictait sa conscience, se retrouve au pilori des médias et des censeurs, alors que tous les jours meurent par ailleurs faute de soins de plus en plus de personnes mal prises en charge par des couvertures sociales qui rétrécissent comme peaux de chagrin, des mutuelles et des assurances pas toujours accessibles, des droits dont on ignore le plus souvent l'existence et qui, de toutes manières, ne sont pas financés à la hauteur des besoins, si par aventure, cette connaissance en faisait réclamer le bénéfice.
Parce que des médicaments, nécessaires non seulement au confort mais à la survie dans de bonnes conditions de personnes affaiblies, sont déremboursés ou remplacés par de nouveaux médicaments qui n'ont pas fait leur preuve mais qui sont plus rentables pour les firmes qui les produisent, que la prévention est mal mise en oeuvre et qu'elle connait le plus souvent et odieusement des limites d'âge.
parce que le Droit de mourir dans la dignité, quelque soit le chemin emprunté pour y conduire, ne devrait pas "appartenir" à une association mais faire partie des droits de l'Homme et être organisé comme tel pour enregistrer et mettre en oeuvre nos dernières volontés.
parce que les conditions ne sont pas toujours souvent réunies pour que l'on puisse avoir un parcours de fin de vie digne.
parce que les silences de la loi, comme ses injonctions quelquefois inhumaines (laisser mourir de faim et de soif ...) ne sont pas à la hauteur de cette simple demande : être respecté jusqu'au bout dans sa dignité d'être humain
parce que je ne crois pas qu'on puisse tout résoudre par des lois et des réglements.
parce que l'on ne peut tout prévoir, tout contenir, ...
parce que de bonnes lois en de mauvaises mains pourraient, c'est vrai, se révéler épouvantables.