pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes
C'est le 25 novembre 1960, qu'en République Dominicaine, les trois soeurs Mirabal (Patria, Minerva et Maria Teresa) furent sauvagement assassinées sur les ordres du dictateur.
Une voiture attendait la leur en embuscade et elles ont été criblées de balles, achevées à la machette et remises dans leur voiture qui a été précipité dans le vide du haut d'une falaise.
Leur tort ? Etre des opposantes politiques.
Alors vous me direz, un dictateur, des opposants "extrémistes" ... Qu'est-ce que cela a à voir avec les violences sexistes ?
Eh bien, tout. Car ce sont les refus réitérés de l'une des soeurs aux assiduités du dictateur qui avait jeté son dévolu sur la jeune fille qui ont conduit à cet assassinat. Leur engagement politique n'était qu'un facteur aggravant et qui, du moins, a permis à Minerva de se refuser au dictateur.
Toute sa famille en a payé le prix fort. (informations Soeurs Mirabal - wikipedia)
Et dans toutes les parties du monde, la guerre ajoute à ses horreurs les violences systématiques aux femmes en tant qu'arme de guerre. Et dans cette posture ignoble et ignomineuse, les hommes et enfants soldats de tous les camps sont nominés à la première marche du podium.
Incendies, film magnifique de Denis Villeneuve, tiré d'une pièce de théâtre, est emblématique des horreurs dont des hommes sont capables et de leurs tragiques conséquences.
Mais nul n'est besoin de brandir les méfaits de la guerre !
A ceux qui se répandent depuis quelques jours dans les réactions et remarques au plan triennal annoncé pour lutter contre les violences aux femmes (et je le souhaite les faire reculer), qui fustigent une fois de plus ces "féministes outrancières et mal baisées" qui osent dénoncer ces violences, je voudrais juste leur dire d'ouvri les yeux et les oreilles et de prendre connaissance de ces quelques exemples ... extrêmes ? si seulement ...
En Grande Bretagne : trois femmes séquestrées et réduites en esclavage, dont la plus jeune n'est jamais sortie dehors (article du Parisien)
Au Kenya, un exemple parmi d'autres :
Kaia* avait onze ans quand elle a été agressée et violée sur le chemin de l’école. Un professeur l’a emmenée à l’hôpital, mais la police a exigé de l’argent pour enregistrer son témoignage.
Kaia a donc pris une décision incroyablement courageuse. Elle a poursuivi la police devant la justice pour avoir refusé de la protéger. Et ce qui est encore plus extraordinaire, c’est ce qui s’est passé ensuite.
Au Kenya, là où vit Kaia, une femme est violée toutes les demi-heures. La police a l’habitude de faire la sourde oreille, ce qui isole plus encore les jeunes victimes et renforce l’idée que le viol est toléré.
Kaia et dix autres jeunes victimes ont dit "non". Le jour du jugement, ignorant les menaces physiques et malgré l’inaction des forces de police, elles ont défilé de leur foyer au tribunal en criant « haki yangu », « j’exige que l’on respecte mes droits » en kiswahili. Et le juge a rendu sa décision: les filles ont gagné !
* le prénom a été changé
et le 30 octobre, une réaction contre ces violences
Une manifestation est prévue aujourd'hui à Nairobi pour protester contre la remise en liberté des agresseurs de «Liz», une adolescente de 16 ans victime d'un viol collectif. (source Libération du 30 octobre)
Pendant ce temps, dernières les portes closes et les cloisons poreuses ou étanches, les violences ordinaires et l'abjection des tortures les plus rafinées se déclinent sur toute la gamme de la gravité et de l'imagination barbare.
Dans la masure mal close comme sous les ors des demeures de prestige.
Je suis juste une personne dont la famille a été profondément atteinte par la mort d'un jeune femme de 24 ans, qui était ma petite nièce, du fait de son compagnon, à l'issue d'un long calvaire où elle a juste dit une fois, quelques mois avant ce dénouement dramatique
"Je suis au fond de l'enfer"
sans que pesonne ne soit arrivé à la convaincre de sortir de cet enfer.
Toujours elle disait, ça va mieux, il va changer
Anne-Sophie, nous ne t'oublions pas
Merci à Yves Jamait, à Pierre Perret, à Yves Duteil, et tous les autres, qui portent haut la parole de ceux qui pensent que cette lutte est affaire de tous ensemble.
Pour ne pas rester sur cette note morose, n'oublions pas aussi que le 25 novembre est le jour des Catherinettes.
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