Le calendrier aime à sourire de rencontres inattendues.
Il a fallu que Paulette Nerval tire sa révérence juste avant le cinquantenaire de la mort de Boris Vian.
sûr qu'il l'attendait pour lui chanter :
« On n'est pas là pour se faire engueuler
On est v'nu essayer l'auréole
On n'est pas là pour se faire renvoyer
On est mort, il est temps qu'on rigole »
Leurs univers semblent bien éloignés l'un de l'autre et pourtant ils m'ont tous deux fait l'adulte que je suis devenue.
De Boris Vian, je connaissais toutes les chansons qui parvenaient à mes jeunes oreilles, certaines étaient vraiment censurées. De ses romans, je connaissais surtout les titres que j'apercevais de loin dans la chambre de mes grands frères. Il s'accordait bien avec mon esprit rebelle, même si c'est la version soft du Déserteur, celui chanté par Mouloudji, que je chantais avec la chanson de l'auvergnat de Brassens ou Un jour le diable vint sur terre de Brel.
Paulette Nerval, c'est avec son mari Marcel Merkès, tout leur répertoire d'opérettes que nous chantions avec maman et papa et tous ceux qui le voulaient, sans crainte de faire tomber la pluie. L'auberge du cheval blanc, Violettes impériales, Rose-Marie et tant d'autres.
Que sont devenues les partitions qu'à défaut de tourne disques nous achetions pour quelques pièces ? Nous connaissions les paroles par coeur ...