Sherry, je la vois dans sa salle de bains, se mettant quelque désinfectant sur les égratignures que les ajoncs de la lande ont laissé sur ses mains. Mais cette mer verte et jaune à l'infini méritait bien quelques griffures. Sinon quoi d'autre lui aurait soufflé LE CASSE-TÊTE DE LA SEMAINE ?
« Aïe, ça pique », sans même un point d'exclamation !
La lande, qu'elle soit de Bretagne ou d'ailleurs dans le monde, est avec nombre de déserts, l'un des rares espaces échappant à la grande culture et à la clôture.
Dans l'histoire de l'enclosure (pardon pour cette anglicisme mais aucun mot français ne me vient en équivalence), l'apparition du fil de fer barbelé est tout à fait déterminante de l'évolution de l'Histoire.
Sur Google, j'ai tapé photo+barbelé+exil sans grand succès aujourd'hui, du moins pour les photos. Big brother mettrait-il des barbelés sur mon espace d'information ?
Pourtant j'ai eu droit à deux titres d'ouvrages qui m'ont donné envie d'insister.
L'exil et les barbelés, de Colette Berthès, Riveneuve éditions, 2011, un livre sobrement commenté sur Radio-Asso un sujet trop sensible pour que son traitement plaise à tout le monde. voir une critique par Les cahiers de civilisation espagnole contemporaine
Les barbelés de l'exil, collectif coordonné par Gilbert Badia, Presse Universitaires de Grenoble, 1979 (voir la notice du bulletin des Bibliothèques de France)
Le premier évoque l'exil des Espagnols d'avant 1940, le deuxième, bien antérieur et trop méconnu en France, parles des exilés allemands et autrichiens sous le nazisme. Un autre ouvrage sur ce sujet est fort intéressant et devrait être lu avec en arrière-pensée les exils actuels
Exils méditerranéens. Écrivains allemands dans le sud de la France (1933-1941), de Ulrike Voswinckel et Frank Berninger, traduit de l’allemand par Alain Huriot, Paris : Éditions du Seuil, 2009, que j'ai découvert grâce à l'artilce de Aurore Peyroles : Les drames de l'exil
... ce qui m'a conduit à Olivier Razac (et non Olivier de ... une erreur qui n'est peut-être pas anodine) dans cet article de présentation : Le fil de fer barbelé, symbole du mal politique, sur philophil.com en page 2 de ma requête
Olivier Razac, dont il m'a fallu aller chercher la fiche wikipedia en langue étrangère (???)
mais à propos duquel (et de son travail sur les barbelés), j'ai découvert une réflexion beaucoup plus fouillée dont je vous mets le lien en avouant que je n'ai pas eu le temps d'en prendre connaissance en entier : "Une philosophie plébéienne / Olivier Razac".
Bien sûr, j'ai repensé à ce que j'avais mis en ligne sur ce blog dans ses débuts Attendre le sésame
Je pourrais multiplier les exemples de références aux barbelés dans les camps de la honte, ceux que l'on connait et ceux que l'on tait. Mais je ne voudrais pas taire non plus ces "murs", en réalité frontières hérissées de barbelés ... Palestine certes mais aussi Gibraltar, Etats-Unis et - Mexique ...
Sans oublier tous les endroits du monde soumis à des régimes d'enfermement sur eux-même.
Sous la carapace
Sentiment de protection
Souvent illusoire
.