Carte, c'est LE CASSE-TÊTE DE LA SEMAINE proposé par Sherry, notre nouvelle agiteuse de neurones.
Un véritable casse-tête que ce mot, bien choisi pour la communauté.
Je vous préviens, je n'ai pas réussi à choisir entre différentes options pour aborder le sujet, je n'ai pas voulu privilégier non plus un angle parmi ceux qui me semblent importants en ce moment (et même sur la durée).
Et comme je n'ai pas envie de tout mélanger, je vais publier plusieurs billets.
(je ne sais pas encore combien)
C'était le 12 janvier 2010, à 16h53 minutes, heure locale, et le séisme a duré 35 secondes, 35 secondes dévastatrices qui ont failli rayer de la carte la capitale d'Haïti.
Port-au-Prince, en grande partie dévastée, avec ses centaines de milliers de déplacés, réfugiés, très mal logés, devait, devrait renaitre de ses ruines grâce aux Haïtiens et avec l'appui de l'aide internationale.
Deux ans après qu'en est-il ?
je vous propose l'article du Nouvel Obs et celui du Monde
Le 14 janvier 2010, ayant retrouvé une ancienne carte postale au dos de laquelle j'avais écrit un poème, j'avais publié ceci pour les CROQUEURS DE MOTS : Ici et ailleurs ...
Ce matin au réveil, dans un demi-sommeil, bien à l'abri sous mes chaudes couvertures, je n'ai pas tout de suite réalisé qu'un nouveau soubresaut de la croûte terrestre venait de jeter tout un peuple dans la rue.
Ce soir de janvier, pour me distraire,
une série américaine, un match de foot,
une émission de pierres et de gens
des histoires de gens,
qui mettent beucoup de passion
à sauver de vieilles pierres
avec sans doute beaucoup d'argent,
aussi
J'ai parcouru le programme télé
rien ne m'a vraiment accroché.
J'ai éteint cette lucarne.
Je me sens si mal.
Je voudrais ne jamais avoir
mis en ligne ce conte idiot
de pierres et de gens
qui se chamaillent.
je voudrais ne pas avoir vu
ces grands yeux étonnés
sur ce galet du Tréport .
Je voudrais que le sol n'ait pas tremblé,
que les pierres ne soient pas tombées.
Ce soir sur un petit fragment de terre,
la misère s'ajoute à la misère.
Et la terre rappelle aux gens
Qu'ils doivent compter avec ses pierres.
Jeanne Fadosi, mercredi 13 janvier 2010
J'avais écrit les quelques vers qui suivent au dos d'une carte postale en regardant l'envers du faste parisien .
Ma peine venait d'ailleurs, mais, en remplaçant Paris contraste par Haïti dévasté, un "je" peut sans doute avoir ce ressentir devant la dévastation, en Haïti, là et maintenant.
Tant de misère
Paris contraste
Où est ton âme ?
La mienne hurle !
Tu me voles
Voleuse, friponne.
Tu éclates d’un rire goulu
Derrière un mur effondré.
Hier guenilles,
Bientôt building.
Chut c’est franglais.
Interdit ;
Défense de …
L’oiseau s’envole,
Chante !
L’homme, où cours-tu ?
Où est nulle part ;
Nulle part est ailleurs.
Ici peut-être ?
Jeanne Fadosi, Paris avril 1977