Vaste sujet que nous propose, mine de rien, Lajemy, pour LE CASSE-TÊTE DE LA SEMAINE !
J'ai eu un moment la tentation encyclopédique ...
J'aurais pu vous parler perruques poudrées et crêtes iroquoises ...
mais la dernière fois où l'un de mes fils, qui raffole expérimenter toutes sortes de coiffures, s'était fait une crête superbe, je n'avais pas d'appareil photo. La fois d'après, il avait dû tout raser pour la bonne cause ... Un emploi à la clé, ... même à temps partiel, même précaire ...
J'aurais pu faire une immersion dans les coulisses des barbiers, en même temps chirurgiens et arracheurs de dents, du côté de la boutique d'Ambroise Paré. Ambroise Paré devenu maitre barbier-chirurgien notamment à l'Hôtel Dieu et sur les champs de bataille. C'est lui qui a sans doute donné l'impulsion à la chirurgie en tant que pratique à part entière.
J'aurais pu me lancer dans la place de la coiffure dans l'Histoire, dans les cultures traditionnelles, dans nos vies modernes ...
Dire la force des cheveux de Samson, trahi par Dalila, les dreadlocks des Rastas ou des Maasaïs ou les si longs cheveux des Sikhs sous leurs turbans.
Le temps que l'on y passe ...
Le soin que l'on y met ...
Saluer le cran de la dernière Miss France Rousse, fausse rousse certes, mais je croyais que l'ostracisme envers les roux faisait partie des vieilles lunes et que les Poil de carotte n'étaient plus tyranisés.
J'aurai pu ...
J'ai juste envie de me souvenir de Monsieur et Madame M ... dans ma petite commune d'enfance.
De la joie que j'avais d'y passer quelques heures, après l'école les deux ou trois fois par an où je rejoignais ma maman à leur salon après l'école.
J'y jouais à la balayeuse, avec ce ravissant petit balai et les mèches à rassembler et pousser jusqu'à la trappe, je passais les bigoudis et les papillottes, un petit , un gros, une pique, une autre ...
C'étaient des gens délicieux, une havre de gentillesse et de douceur. Ils formaient un couple atypique, pensez-donc, il était plus jeune qu'elle, déjà ridée, lui longiligne et juvénile jusque dans les plis de ses yeux rieurs. Mais nul ne songeait à remettre en cause la légitimité de cette alliance tant ils forcaient le respect et l'admiration.
Leur affection, pudique, perlait dans leurs regards. Ils revenaient de l'enfer des camps. Je crois même que c'est là-bas qu'ils s'étaient connus et aimés. Et ils s'étaient promis de faire de chaque jour d'après un cadeau de la vie.
Les tracas du quotidien, la mesquinerie du monde, semblaient ne plus pouvoir les atteindre, ni même entrer au salon ...
Les enfants, sages pendant la coupe, tous je le crois, attendaient la récompense ...
Le droit d'aller admirer dans le meuble vitré du couloir si la collection de poupées s'était agrandie.
C'est là que j'ai commencé ma propre collection de poupées traditionnelles.
Et que l'on m'a fait quelques boucles d'or pour faire plus "vrai"
Oserai-je vous faire l'aveu que si j'ai tenu mon rôle avec le sérieux d'une gamine de cinq ans sur les planches, la séance mise-en-plis ne m'a convaincu ni quant au résultat, ni quant à la pertinence de l'inconfort testé cette fois-ci sous les bigoudis et le casque de séchage.
Il faut bien dire qu'il il avait du travail pour transformer mes baguettes de tambour en frisettes ...
C'est sans doute à partir de ce moment, et béate devant la chevelure de Sissi, princesse et film qui a fait craquer toutes les petites filles de mon époque, que j'ai décidé d'avoir les cheveux longs et que en dépit de la gentillesse de ma coiffeuse actuelle, j'ai toujours beaucoup de mal à aller chez le coiffeur.