"Bientôt Noël" ! c'est le mot d'ordre de lilou Fredotte pour ce deuxième jeudi en poésie du défi n°69 des CROQUEURS DE MOTS
La légende (et pas que, j'ai l'impression que de doctes historiens sont aussi penché sur la question) veut que Noël puise son origine dans Saint Nicolas.
Voici la version que j'ai entendu le plus couramment, telle que présentée par Gérard de Nerval
Complainte de saint Nicolas
recueilli par Gérard de Nerval (1842)
Il était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.
S'en vont au soir chez un boucher.
« Boucher, voudrais-tu nous loger ?
Entrez, entrez, petits enfants,
Il y a de la place assurément.»
Refrain
Ils n'étaient pas sitôt entrés,
Que le boucher les a tués,
Les a coupés en petits morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.
Refrain
Saint Nicolas au bout d'sept ans,
Saint Nicolas vint dans ce champ.
Il s'en alla chez le boucher :
« Boucher, voudrais-tu me loger ? »
Refrain
« Entrez, entrez, saint Nicolas,
Il y a d'la place, il n'en manque pas. »
Il n'était pas sitôt entré,
Qu'il a demandé à souper.
« Voulez-vous un morceau d'jambon ?
Je n'en veux pas, il n'est pas bon.
Voulez vous un morceau de veau ?
Je n'en veux pas, il n'est pas beau !
Refrain
Du p'tit salé je veux avoir,
Qu'il y a sept ans qu'est dans l'saloir.
Quand le boucher entendit cela,
Hors de sa porte il s'enfuya.
Refrain
« Boucher, boucher, ne t'enfuis pas,
Repens-toi, Dieu te pardonn'ra. »
Saint Nicolas posa trois doigts.
Dessus le bord de ce saloir :
Refrain
Le premier dit: « J'ai bien dormi ! »
Le second dit: « Et moi aussi ! »
Et le troisième répondit :
« Je croyais être en paradis ! »
Refrain
La légende de Saint Nicolas est née semble-t-il au XIIème ou XIIIème siècle. Gérard de Nerval qui entendit cette complainte dans la province du Valois la mit à la mode dans les salons parisiens en la publiant dans le journal la Sylphide en 1842, en tant que journaliste puis dans Les filles de feu, Chansons et légendes du valois, 1856).
Il en existe plusieurs versions dont vous pouvez lire quelques unes en parallèle sur Lexilogos.
Certaines variantes sont juste le fait de traductions approximatives des patoisou des nuances (roti ou veau), d'autres, omissions ou ajouts ??? , pas toujours les mêmes, font davantage apparaitre de la censure ou de la manipulation d'opinions.
En effet, sur certains chants exit les enfants coupés en morceaux et sur d'autres, le couplet où saint Nicolas promet l'absolution au boucher, ou encore, celui où c'est la femme du boucher qui l'a poussé à commettre son crime. Dans d'autres cas, c'est le boucher qui prend cette décision et la femme s'y soumet.
La légende de Saint Nicolas sur chansonsdenoël.fr partition, paroles et extraits
un enregistrement a capella qui m'a séduit
Source wikimedia St Nicolas les heures de Jean de Vy (clic sur l'image pour les détails)