Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
~ Billet 306 ~ (ex-catégorie le geste du colibri)
Parmi les figures imposées de la semaine, il ne me restait plus que celle du 28ème geste du colibri pour la communauté Colibri zen.
Celui de cette semaine était proposé par Nessa et allait vers les sans abris, à l'occasion de Noël.
Sauf que Cette préoccupation honorable me semblait pour une fois ne pas concerner l'écologie, mais elle a tout à voir au contraire : dans la nature, tout se recycle, seuls les humains produisent des déchets sans savoir qu'een faire.
Il n'y a rien de plus impitoyable pour les éclopés de la vie que les lois de la nature. Certes, les humains ont encore bien des progrès à faire pour prendre soin des tous les habitants de la planète bleue, mais ce n'est pas du côté du règne animal ou du règne végétal que nous trouverons des solutions acceptables.
Il va falloir faire preuve d'imagination et de volonté à agir.
Et comme Brunô, un autre meneur de revue a donné l'idée de recycler des billets plus anciens, je vais en profiter pour rééditer ce poème écrit en des circonstances qu'on aimerait voir évoluer plus vite et vers du mieux.
Toujours sans le feu vert de l'auteur du blog Avignon in Photos à l'article The siege (red tents) pour illustrer ce poème avec un recadrage d'une photo trouvée sur ce blog, je m'y risque le 25 décembre 2011 : je ne pense pas nuire à son cliché d'origine.
Corolles écarlates
Corolles écarlates sur les berges glacées,
Vous n'avez qu'un instant fait fleurir les pavés.
La charge a été brève tout autant que musclée,
La matraque en action derrière les boucliers,
Sans considération pour les eaux menaçant
De geler le corps sec des campeurs imprudents.
Ils pensaient donc encore, inconsciente candeur
Qu'il suffisait de croire en l'instinct de grandeur
Des complaisants humains obéissant aux ordres !
Des sans logis sous tentes auraient trop fait désordre ;
La nuance est ténue du zélé au servile ;
Entre Seine et parvis, cars et files dociles
De touristes oublieux de la misère du monde
Le temps si éphémère d'un p'tit tour à la ronde.
Voilà les jours d'avant qui faisait plus classieux
La tente d'un bédouin au confort luxueux,
Posée comme un OVNI sur les Champs Elysées
Dans le tumulte froid d'un hiver supplicié,
Pour y faire allégeance au roi des Oasiens,
Et accepter l'aumône de ce grand argentier.
Que j'ai mal à ma France, que j'ai honte à ma France,
Quand nos représentants s'humilient sans décence,
Chaque jour un peu plus, chaque jour plus indignes
Sourds à tous ces symptômes qui sont autant de signes.
Jusqu'où certains pourront avaler leur chapeau ?
Nier le rire sous cape, le pli sous le manteau ?
Idéaux sacrifiés au fronton des mairies
Avec les oripeaux de la démocratie !
Trois mots en onze pieds dans la pierre gravés :
Liberté, égalité, fraternité
Ces mots sont-ils à ce point donc antagonistes ?
Nos puissants sont d'habiles illusionnistes !
Ce cynisme masqué au nom du réalisme,
Voire affiché dans l'habit gris du pragmatisme.
Ils osent, sans vergogne, prétendre à l'éthique,
Lors qu'ils n'essayent que fuir le mendiant étique
Sublime, universel, humble en son corps noueux,
Celant une âme pure sous son aspect rugueux.
Décembre 2007 - Jeanne Fadosi-
Modifié et complété 19 avril 2008