"Il suffit d'un instant pour faire basculer une vie"
Le Dieu des Petits Riens, Arundhati Roy, Folio 2012 page 272,
première édition 1997, Gallimard 1998(Fr)
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En août 2013, un retraité de 61 ans de Marignane (Bouches-du-Rhône) avait été tué en tentant d'arrêter les deux auteurs d'un braquage dans un bureau de tabac de la ville. Jacques Blondel, qui revenait de la plage en voiture avec sa femme et sa petite-fille de 15 mois*, s'était retrouvé nez-à-nez avec les malfaiteurs et avait tenté de les arrêter. L'un d'entre eux avait fait feu avec un fusil à pompe et le sexagénaire était mort dans la soirée à l'hôpital.
Les deux malfaiteurs, âgés de 18 et 22 ans, avaient été arrêtés, quelques heures après les faits pour l'un, un mois plus tard pour l'autre. Ce fait-divers avait provoqué la consternation à Marignane, ville de 34.000 habitants, dont 2.000 s'étaient rassemblés 4 jours après le drame pour un hommage à Jacques le "héros", conseil municipal en tête.
Le Point, AFP 29/07/2014, 21:32
* C'est moi qui souligne
C'est par ces deux paragraphes que se terminait en juillet dernier l'article du journal Le Point reprenant la dépêche de l'AFP.
Un nouveau braquage d'un bureau de tabac au village de Dolomieu dans l'Isère venait en effet de se solder par la mort d'un témoin semblant s'être interposé. Il n'y a pas d'autre témoin. Une seule balle a été tirée par le braqueur muni d'un fusil, mortelle.
Loin de moi l'idée d'une quelconque indulgence envers les braqueurs quels qu'ils soient et quoi qu'ils braquent.
Même si par ailleurs, je n'hésiterai pas à continuer à dénoncer ces commerces de poisons qui m'ont privés de connaître mes grand-pères et m'ont privés, trop tôt, de mon père, d'un frère, d'ami(e)s ...
Ce n'est pas le sujet.
Le malheureux père de famille tué fin juillet 2014, n'a-t-il écouté que son courage en s'opposant aux malfaiteurs ? Nul ne le saura mais je peux comprendre qu'il ait oublié dans l'élan, qu'il n'ait pas réfléchi au fait qu'il pouvait priver ses enfants de leur père et sa femme ou sa compagne de son conjoint.
Le grand-père de 2013, lui, qui a fait du rodéo en poursuivant le scooter, provoquant sa chute dans l'affolement, qui est descendu sciemment de sa voiture avec batte de base ball et bombe lacrymogène, a mis en danger non seulement sa vie mais celle de sa propre fille et de sa petite fille, un bébé !
Pour quelques billets et quelques paquets de cigarettes ...
Soit dit en passant, il n'a pas fait pire que ceux qui doublent en franchissant allègrement les lignes blanches au volant de leur voiture pleine de passagers familiers.
J'en ai encore klaxonné un hier, qui, il est vrai, ne mettait que sa vie en jeu puisqu'il était seul dans sa voiture, plus la mienne qui était seule aussi dans mon auto qu'il dépassait ainsi, plus celle des occupants du véhicule qui aurait pu se trouver en face de nous au détour du virage.
Mais revenons à nos moutons, enfin, à nos shérifs.
Ce n'est pas anecdotique si ceux qui sont officiellement chargés du maintien de l'ordre reçoivent une formation pour neutraliser les malfaiteurs en minimisant les risques pour eux et leurs collègues d'intervention. Ce n'est pas anecdotique si les directeurs d'agences bancaires avaient aussi des formations et des consignes pour ne pas agir inconsidérément lors des braquages, fréquents dans les années 1970.
Ce n'est pas anecdotique si on recommande aux expatriés qui vont dans certains pays jugés plus dangereux que d'autres de ne pas résister quand ils se trouvent dans la situation de l'équivalent du désuet
"La bourse ou la vie"
si par aventure, ils s'y trouvent malgré les autres recommandations pour ne pas se retrouver dans une telle situation.
... en évitant d'aborder des montres de prix par exemple ...
Moi, je choisis la vie.
à suivre ...