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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 06:00

 

Défi 137 des Croqueurs de mots piloté par Martine35 depuis son Quai des rimes sur le THEME "RETROUVAILLES" 

Racontez en prose ou vers des retrouvailles qu'elles soient voulues, de hasard ou même imaginaires avec : 

soit une personne ( ancien ami, amour passé, proche, connaissance) 

soit un objet, un lieu ou une perception visuelle, olfactive, auditive…

les participants pourront être affichés sur le blog participatif des CROQUEURS DE MOTS s'ils se font connaitre à Martine

 

J'avais beaucoup d'hésitations à ce sujet et je craignais aussi la panne de mots devant des afflux de sensations, des ressentis difficiles à traduire en mots. et puis j'ai les mots maladroits en ce moment.

Finalement, je n'arrive pas à raccourcir ce que j'ai commencé au brouillon. alors je vous le livre en deux billets

 

Elle se demandait bien ce qui l'avait motivé lorsqu'elle s'était mis en tête de revenir dans ce quartier. Une promenade sans guide vert à la main, le nez au vent avec juste les traces de sa mémoire. L'envie de partager un peu de son enfance avec cette amie qui ne connaissait de Paris que leurs quartiers d'étudiants et les lieux offerts aux vacanciers. Tourisme ? Il y avait un peu de cela bien sûr. Elles ne boudaient pas leur plaisir de voir certains lieux célèbres dans le monde entier. Le mot tourisme ne lui convenait pourtant pas. Non pas pour la condescendance du regard des nouveaux habitants de la capitale. Leurs promenades urbaines prenaient le temps de la redécouverte, à pied souvent, avant la fatigue, sur les pas d'un Paris moins couru des grands "tour operators". celui où il n'y avait pas de musée à visiter au pas de course ou de boutiques de souvenirs à dévaliser.Et puis après tout, ces "bobos" comme on les appelait, vu de leurs provinces ou d'autres pays, ne les considérait-on pas aussi avec un certain dédain dont ils pouvaient s'offusquer ?

La pollution n'était pas la même. Devenue presque inodore, elle s'insinuait maintenant partout, dans les sinus, les bronches, les yeux. L'épuisement les gagnait plus vite et pas seulement à cause de l'âge. Alors elles prenaient le métro pour raccourcir leurs efforts. Lui aussi, il avait changé. Plus confortable malgré la brusquerie de certains conducteurs, plus silencieux. Dans ce ventre de Paris elles n'y regrettaient pas l'âcreté des odeurs qui y régnaient dans leurs années de jeunesse. L'étonnement venait aujourd'hui de ces immenses courants d'air qui vous transperçaient la couenne malgré les manteaux à vingt mètres sous terre pourtant.

Fallait-il regretter les immenses couloirs gris antracites carrelés de blanc, les portillons se refermant à l'approche des rames qui avaient remplacé les poinçonneurs (et poinçonneuses) ? Les rames vertes de deuxième classe et celle du milieu de première classe,rouge et qui offraient le privilège de pouvoir s'asseoir même aux heures de pointe et d'être entre soi ? Avec partout les mêmes banquettes en lattes de bois verni et les places prioritaires ? L'omniprésence des grandes affiches publicitaires qui avaient progressivement recouvert les murs des stations et des couloirs ? La foule compacte se hâtait et se bousculait comme naguère. Le vêtement différait sans déroger à l'uniforme terne. Les écrans tactiles et les casques avaient remplacé les journaux mais on ne se parlait pas davantage. Sauf peut-être au moment des grandes suppositions sur les épisodes à suivre de Janique aimée ou de l'homme du Picardie. Elles se surprenaient, comme il y a quarante ans, à presser le pas, happées par la cadence.

à suivre --->

 

place-saint-Sulpice---reduc1.JPG 

bouche de métro Saint Sulpice

 

Générique du feuilleton Janique aimée

un p'tit coup de nostalgie avec l'homme du Picardie ou Janique aimée ?  

On n'oublie rien, Jean Marais

.

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commentaires

A
AH, ce métro et ses poinçonneurs, nostalgie, j'ai tellement chanté "Je suis le poinçonneur des lilas..." Je suppose que tu as aussi l'air dans la tête...<br /> J'attends la suite
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J
Oh oui ! et aussi l'attention particulière que j'avais pour ces personnes (hommes et femmes) qui se faisaient houspiller par les voyageurs pressés. Une voisine d'une de mes grandes tantes était poinçonneuse et elle vivait d'une façon plus que modeste
F
Un retour sur la jeunesse et ses souvenirs ce doit être émouvant ; revoir les lieux où l'on a vécu autrefois, c'est comme un pélerinage; Bises
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J
là, il s'agit du lieu de vie de ma mère et de mes oncle et tantes. J'y suis allée seulement en vacances dans les années 60 et j'ai fait visiter ce quartier à une amie récemment
M
beau souvenir qui nous rappelle vraiment nos jeunes années merci à toi
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J
j'ai essayé de retrouver l'ambiance de ces années 60. pas facile de décrire les odeurs par exemple ou les cahots de ces wagons et les bruits ...
J
Il y a le lieu, le site à voir en ville et puis... le parcours à refaire d'antan... eh oui le changement court et les gens le suivent.... merci Jeanne, bises
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J
j'aime de temps en temps faire ce genre de &amp;amp;quot;pélerinage&amp;amp;quot; en évitant la nostalgie. Il y a des endroits tant bouleversés qu'on ne les reconnait pas. D'autres ont l'air figés pour l'éternité. D'autres enfin ont su évoluer et se moderniser. Ce sont ceux que je préfère redécouvrir.
E
Janique Aimée, j'avais complètement enfoui dans ma mémoire cette joyeuse ritournelle. J'avais dans les cinq ans et ma mère gardait une toute petite fille de un an dont le visage s'éclairait dès que<br /> cette musique était diffusée.<br /> Joli souvenir pour égayer ce lundi matin.<br /> Merci Jeanne et bonne semaine à toi.<br /> eMmA
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J
un feuilleton qui avait alimenté la conversation des téléspectateurs enthousiastes. et un étonnement pour moi qui n'avait pas encore la télévision chez mes parents
M
Des souvenir communs Jeanne. je me souviens de ce métro d'antan notamment de la ligne 13, de la station Pernety. Je vivais tout à côté avec ma grand mère. J'y suis retournée récemment. Cela n'avait<br /> pas beaucoup changé mais que c'était émouvant. Je n'y retournerai plus. Merci pour cette belle participation, j'attends la suite. Quand tu l'auras publiée pourras tu s'il-te-plait mettre un lien<br /> avec la suite sur ce premier billet. C'est pour la liste des participants que je vais envoyer ce soir ou demain matin car journée à Paris aujourd'hui. Merci. Bises
Répondre
J
la suite a été publiée dans la foulée le même jour et j'ai mis le lien à &amp;amp;amp;amp;amp;amp;quot;à suivre&amp;amp;amp;amp;amp;amp;quot;. Mais je crois que tu en as trouvé le chemin

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