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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 11:00

 

Début ici --->

 

Revenues à la surface, comment trouver son chemin à la sortie de la bouche de métro ? le quartier quadrillé de rues à angle droit avait fait place à une série d'immeubles de grande hauteur, de placettes, de rues piétonnes en arcs de cercle, de passages joliment carrelés, fleuris de corbeilles retombantes ... Un décor pimpant tout droit sorti de l'imagination d'un architecte talentueux. C'était original, surprenant, beau. Bien vite elles s'étaient rendu compte qu'elles venaient de passer pour la troisème ou la quatrième fois au même endroit.

Leur plan était récent et ce "quartier" dans le quartier, derrière lequel on devinait des logements modernes et confortables derrière les portes à digicode y figurait bien. Le sens de l'orientation de son amie n'avait pas de prise dans cette logique qui leur échappait. Sans doute les habitants avaient-ils pris leurs marques et se mouvaient dans cet espace comme chez eux. Mais les deux amies, fatiguées, en sueur sous ce soleil d'été ravageur, sentaient monter un malaise indéfinissable. Elles sont sorties de ce décor futuriste et minéral sans comprendre comment. Soulagement de retrouver des rues, des trottoirs, des boutiques, des noms de rues évocateurs. A deux pas de cette architecture à la fois belle et dépersonnalisante, elle retrouva avec soulagement ses repères.

Un soulagement étonné. Le quartier de l'enfance de sa maman, celui où elle venait en vacances et en visite chez ses tantes, n'avait pas vraiment changé. Les jardins devant les immeubles avaient rétréci ainsi que le square. Mais tout était là, propret, paisible, souriant sous le soleil, rafraichissant sous la ramure des arbres centenaires. Il ne manquait plus que les mômes en blouses grises se bagarrant dans la poussière pour un calot contesté dans un jeu de billes, l'orchestre du dimanche sous le kiosque, les amoureux timides immortalisés par Peynet, Doisneau, Izis ou Willy Ronis ...

 

Paris-XV_1---reduc1.jpg

HBM1de la fondation Rotschild, Groupe Bargue, 1912

 

1.- habitation à bon marché, loi Siegfried du 30-11-1894

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commentaires

Q
Certaines choses ne changent pas... et pourtant, je ne suis pas certaine que l'on puisse toujours les reconnaître.<br /> <br /> Merci pour ces retrouvailles...<br /> <br /> Bises et douce journée à venir.
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J
en parlant de changement, la Tour 3M, ça va faire drôle. Et pourtant les habitants d'avant ont vu des champs à la place de la ville nouvelle
M
Une belle plongée dans ton enfance et ta prime jeunesse, une belle comparaison avec notre époque un peu plus métallique...
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J
le monde change et c'est aussi nécessaire. Qui pourrait regretter les taudis des bidonvilles des années 1950-1960 par exemple
M
j'ai connu aussi ce sentiment de petitesse des jardins et bâtiments par rapport à mes souvenirs .... un peu réalité mais surtout question de point de vue d'une petite fille qui a beaucoup<br /> grandi;-)<br /> merci de ce beau partage !
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J
quand on est haut comme trois pommes, le monde nous parait forcément plus grand que lorsque l'on a pris de la hauteur
M
Et oui c'est ce qui m'est arrivé à Rueil-Malmaison (92). Mes parents avaitent leur appartement au sommet d'un immeuble de 5 étages sans ascenseur érigé dans un grand terrain vague. J'ai connu mon<br /> époux à Rueil et nous nous y sommes installés tout naturellement dans un pavillon en location dans ce quartier de la gare de Rueil à l'entrée du Pont de Chatou. Notre pavillon a été démoli ainsi<br /> que l'immeuble de mes parents et maintenant ce quartier est devenu Rueil 2000. J'y suis retourné pour des rendez-vous avec des clients entreprise mais cela ne m'a rien fait puisque tout avait<br /> changé et je ne pouvais y retrouver des repères. Par contre j'ai été heureuse de revoir récemment le quartier Pernety et particulièrement la Rue Boyer Barret ou je vivais avec ma grand-mère qui m'a<br /> élevée. Rien n'avait changé et c'était trop émouvant. J'ai revu le square de mon enfance qui n'avait pas changé non plus mais le banc que j'occupais avec ma grand mère était occupée par une nounou<br /> africaine avec son téléphone portable qui était surveillait (enfin d'un œil) les enfants dont elle avait la garde dans le bac à sable. J'étais venue avec ma dernière petite fille dans son landau.<br /> J'espère qu'elle a senti mon émotion et qu'il en restera quelque chose en souvenir de Mamie Jeanne son arrière arrière grand mère. Belle journée
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J
oh là là Rueil 2000 c'est mon cauchemar quand je vais en voiture dans ce coin-là. Je n'ai toujours pas compris le plan de ce quartier pour en sortir directement après la voie rapide.<br /> merci pour ce beau partage. ça doit faire drôle en effet
J
Ouf il restait des souvenirs intacts... ;-)
Répondre
J
il y a des lieux que l'on ne reconnait pas parce que la mémoire flanche, d'autres qui ont été bouleversés et d'autres encore qui semblent immuables. Ceux-ci le semblent d'ailleurs parce qu'ils sont entretenus sinon ils se dégraderaient<br /> bises

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