~ Billet 221 ~ (classé dans l'ex-catégorie le geste du colibri)
Le Colibri zen, sous l'impulsion de Lajemy, nous demandait la semaine dernière de trouver des idées pour l'ère de l'après pétrole.
Oui je sais, c'était la semaine dernière, mais j'ai eu beaucoup de mal à trouver une idée lumineuse et pour tout dire, je ne suis pas sûre d'avoir trouvé.
D'abord, on s'imagine le plus souvent que le pétrole est d'une utilisation récente. Taratata, demandez donc au génie d'Aladin. Il a bien failli se faire griller des dizaines de fois par la cupidité des humains.
C'est toujours pareil avec eux, tant qu'ils usent de ce que leur offre la nature modérément, tout va à peu près.
Ensuite, c'est le grand dérapage dans la lessiveuse d'accélération des particules du temps. Il en est bien qui s'épouvantent, par quelque parcelle de vision résiduelle du futur. Ceux-là, leur sort est quelquefois peu enviable, voyez donc ce qu'il advint de Corpernic et de Giordano Bruno. Alors trouver des idées pour connaître le même sort ... très peu pour moi. J'ai beau avoir plein d'empathie pour les autres et les étoiles, je ne suis pas si courageuse.
D'autres savent trop bien se faire entendre : alors on interdit pour des centaines d'années un usage nouveau même dans leurs modalités salutaires. Sauf peut-être pour honorer les dieux, tel la poudre et le feu d'artifice.
Mais quand une idée, à priori bonne, est enfin traduite en concret, les voies empruntées, immodérées, transforment le progrès en nuisance.
Sans compter, bien entendu cette propension quasi-universelle à privilégier presque systématiquement les mauvais processus parmi plusieurs, telle la mauvaise monnaie d'argent chassant la bonne monnaie d'or au XVIè, XVIIèmes siècles en Europe.
Quand, conscients de la pollution des centrales thermiques, à l'époque au charbon (coke) on s'est mis à multiplier les centrales hydrauliques, ce ne fut pas pour équiper les milliers ou millions de moulins à eau et à vent et d'éoliennes de drainage. On a construit de gignatesques machins, déplacé des villages entiers, bousculé l'équilibre des mileux naturels patiemment élaborés par des millénaires de cohabitation plus ou moins respectueuse de l'homme.
Jusqu'à cette triste catastrophe du barrage de Fréjus au début des années soixante ou la prise de conscinec bien plus tardive encore de certains effets négatifs des barrages de la haute vallée du Nil.
On s'est mis à refaire des centrales thermiques, avec du pétrole, cette fois-ci.
Quand dans le milieu des années 1960, les experts européens évaluaient les réserves de pétrole à une trentaine d'années de projection de la consommation (en intégrant une progression linéaire de la consommation et une augmentation de la population allant en ralentissant)
En 1996, les réserves évaluées sont supérieures à celles connues de 1966.
Entre temps, on a foré les océans de plus en plus profondément, on a foré la banquise aussi.
Et on a construit des centrales nucléaires, dont on ne sait trop que faire d'une partie des déchets, même si certains nous disent le contraire et des centrales vieillissantes avaient déjà cruellement révélé, et je ne pense pas seulement à Tchernobyl, c'était facile d'en parler à l'ouest. Certaines avaries, moins importantes il est vrai, ont été bien vite tues quand elles sont parvenues à la connaissance du public.
Alors, maintenant, on parle abondamment des nouvelles énergies renouvelables, le vent de retour, le soleil, longtemps laissé à l'abandon après de très belles réalisations dans les Pyrénées par exemple, le bois...
Sans beaucoup se préoccuper des conditions sociales de leur production et de leur empreinte écologique.
Et toujours en privilégiant les grands machins au détriment de la production d'énergie de proximité.
Et si on commençait par être moins dépensiers en énergie ?
Combien de transports inutiles, je n'évoque pas seulement les transports des humains dont je vois bien qu'au delà même de l'usage de la voiture individuelle, les transhumances quotidiennes n'ont fait que croître depuis un demi-siècle si bien que les trajets durent bien plus longtemps que les trajets piétons d'antan.
Ni des transports de biens dont on arrive pour certains produits finis à faire faire des allers retours sur des milliers de kilomètres .... Et l'on s'étonne du retour de la piraterie maritime.
Je pense aussi à la consommation effective de courant électrique ou de gaz au terminus (radiateurs, cuisinières, ...) par rapport au gigantesque gaspillage que constitue la déperdition tout le long des réseaux d'acheminement.
Sans compter l'inutilité des éclairages nocturnes qui perturbent les animaux et les plantes, quand bien même leur production solaire ne couterait rien. Ce qui n'est pas tout à fait exact, car il faut prendre en compte le matériel et l'intallation et surtout le coût du matériel usagé.
Et si on cherchait à recycler l'énorme énergie que nous dépensons tous en nous activant ou que nos machines produisent en chauffant à commencer par cette merveilleuse petite machine qui m'a permis d'écrire et de publier ce billet ?
Eolienne restaurée et en marche du côté de Giel (Orne) en 2009, telle celles que je voyais toutes rouillées depuis des années. Un bémol, elle était assez bruyante mais des maisons environnantes on ne l'entendait pas. Elles ervaient à drainer les terrains humides voire marécageux des bordsde rivière et certaines avaient été équipées d'un générateur de courant électrique.
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