Il y a deux étés, autant pour meubler la trève des jeudis en poésie que pour me lancer un défi personnel, j'ai ouvert une catégorie Alphabet en poésie que j'ai réussi à égrener jusqu'à la fin de l'alphabet, non sans difficulté pour les dernières lettres en mots du français. Non sans déborder non plus largement sur l'automne. Je choisissais un mot, je sélectionnais un poème illustrant ce mot.
Je le faisais précéder de quelques pensées vagabondes inspirées par la lettre du billet.
Pour W, voici ce que j'écrivais le 11 octobre 2012
Avec l'approche de la fin de l'alphabet, les possibilités d'llustrer les dernières lettres se réduisent.
W double V. Les mots du dictionnaire qui commencent par cette lettre sont empruntés à d'autres langues, désignant des lieux intimes (water-closet ou WC, emprunté à l'anglais), plus propices aux mots fléchés qu'à la lecture de poèmes, linges de besognes aussi nécessaires qu'ingrates telle la wassingue (emprunté au flamand) ou destinés aux plus beaux habits tel le wax (emprunté à l'anglais) mesurant la puissance énergétique avec le watt (anglais encore) ou un titre de créance gagé, tel le warrant (anglais toujours), domaine inspirant peu les poètes, peu familiers de tels papiers, encore que certains créanciers auraient eu le nez creux de gager sur la renommée future d'un Verlaine ou d'un Rimbaud ...
Ah pourquoi Jacques Brel n'a-t-il pas chanté les Wallonnes, comme il a fait valsé les Flamandes ?
La Walkyrie chante à l'opéra, le western fait son cinéma. Nombreux ont été ou sont les artistes qui cherchent leur inspiration dans le whisky ou d'autres alcools. Apollinaire mit Alcools en titre de l'un de ces recueils les plus célèbres.
Mais est-il responsable de mettre à l'honneur, une béquille au mal-être, muse quelquefois, mais tant délétère ?
J'ai musardé dans le bestiaire de Robert Desnos. Mais je n'y ai trouvé ni wallaby ni watipi.
Et comme avec le V je vous avais fait voyager jusque dans la Voie lactée d'Apollinaire, je pensais bien trouver des envolées poétiques avec les trains. Vous voyez où je veux en venir ?
Hmmm ! Je ne croyais pas au succès de ma requête wagon + poésie. Eh bien, je me trompais.
Ce n'est pas un mais deux poèmes que j'ai trouvés.
Deux poèmes que j'ai (eu) également envie de partager avec vous.
Ici : Rêvé pour l'hiver, de Arthur Rimbaud
Ici : En wagon, de Albert Mérat
train de pâques en chocolat, dans la vitrine d'un maitre de chocolatier, Paris, mars 2014
Avec ce billet, je raccroche in extremis les wagons du dico des citations de l'Annuaire pour les nuls
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