A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, vendredi 22 mars 2013, point d'orgue de cette année 2013, Année internationale de l'eau, je réédite ce billet publié en janvier 2011 et toujours d'actualité pour Sherry qui a eu la bonne idée de rappeler que l'EAU reste LE CASSE-TÊTE DE LA SEMAINE et du quotidien d'une très grande partie de la population mondiale pendant qu'une minorité en use et en abuse
Le casse-tête de la semaine est un casse-tête pour toute la planète, de l'eau à boire !
Quand mon parrain le clown, et ma marraine la couturière, venaient avec Mémé Louise prendre leurs quartiers d'été dans la petite maison de nos arrière-grands-parents, la première tâche avec le grand ménage et l'aération de l'intérieur, était de réamorcer la pompe.
Allait-elle, encore cette année, offrir son précieux liquide ?
La deuxième étape, car ce fut longtemps le seul point d'eau, était de vérifier si elle était toujours potable.
Là, je dois dire que j'ignore si les vérifications étaient faites avec la rigueur que les normes actuelles imposent. J'imagine sans difficulté que l'on devait être loin du compte. Les principaux critères, au jugé, en étaient la transparence et son goût.
C'est dans ce hameau, avec cette eau fraîche que j'ai appris à remplacer l'eau teintée d'un sirop ou d'un peu de cidre ou de vin, par de l'eau pure, alors que je détestais celle du robinet en ville.
Au début des années 1970, de l'autre côté de la commune, loin, là-bas, sur le plateau, on a construit un château d'eau et des travaux ont permis d'apporter l'eau courante. Un évier et un robinet furent installés dans la première pièce de la maison. Un robinet d'eau froide ... et potable. Chez ma tante et chez ma marraine, l'eau chaude était fournie par la bouilloire toujours prête à l'emploi sur la cuisinière à bois ou la gazinière quand il faisait assez chaud pour éteindre le poêle.
L'eau de source était-elle sûre ? Elle avait bien meilleur goût que celle du robinet.
La grande sécheresse de 1976 a tari dans notre région beaucoup de puits.
J'étais déjà, grâce à certains maîtres et professeurs, grâce aussi à Mémé Louise ou à mon père, ayant vécu quelques années, l'une en Egypte, l'autre au Maroc, sensibilisée à sa fragilité et à son importance vitale, mais ce n'était qu'une conviction fondée sur des idées encore abstraites.
Il a fallu cet événement fondateur pour ancrer dans mon corps, dans mes cellules, l'impérieuse nécessité de la préserver de la distribuer équitablement, partout sur la planète.
Combien un européen consomme-t-il d'eau pour ses besoins quotidiens, presque tous satisfaits par de l'eau potabilisée, du moins dans l'Europe occidentale, même quand il n'est pas nécessaire qu'elle soit potable ?.
Combien un américain du nord en consomme-t-il ?
Le site Consommation d'eau dans le monde vous montrera des chiffres bien surprenants !
Un milliard* d'humains n'ont pas accès à l'eau potable, selon des critères pourtant très modestes définis par l'OMS (20 litres d'eau par personne et par jour à moins d'un quart d'heure de marche.
* un peu plus ou un peu moins selon les sources (sans mauvais jeu de mots) et les l'interprétations plus ou moins élastiques des critères. Si on appliquait les nôtres, il y en aurait bien plus. (3 à 4 milliards)
En 2006, plus de 20 000 personnes par jour sont mortes pour avoir consommé de l'eau insalubre !
C'est un droit fondamental reconnu par l'ONU depuis ... le 28 juillet 2010 !
Combien de morts et de guerres avant que ce droit qui devrait être de toute éternité ne devienne un fait dépassé ?
En complétant ce billet, j'écoute d'une oreille distraite Erik Orsenna qui a écrit sur L'avenir de l'eau.
Je n'ai pas encore eu le temps de me procurer ce livre, mais je ne doute pas qu'il m'enchante et me fasse autant réfléchir que ses précédents ouvrages.