pour le pemier jeudi en poésie du défi n°73 des CROQUEURS DE MOTS, piloté depuis sa fenêtre par notre amirale en personne Tricôtine
Comment ne pas revenir à l'un de mes poètes préférés et me laisser envahir, les yeux fermés, par cette ambiance qu'il met en scène, à la manière des impressionnistes, depuis Guernesey où il est retourné en 1872 sur les traces de sa longue période d'exil. Georges et Jeanne sont ses deux petits enfants, dont il a la charge après la mort de son fils et son épouse, et qui lui ont inspiré l'écriture de L'art d'être Grand-père.
et en écho, le choix de Josette
Fenêtres ouvertes
Le matin - En dormant
J'entends des voix. Lueurs à travers ma paupière.
Une cloche est en branle à l'église Saint-Pierre.
Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !
Non, par là ! Les oiseaux gazouillent. Jeanne aussi.
Georges l'appelle. Chant des coqs. Une truelle
Racle un toit. Des chevaux passent dans la ruelle.
Grincement d'une faux qui coupe le gazon.
Chocs. Rumeurs. Des couvreurs marchent sur la maison.
Bruits du port. Sifflement des machines chauffées.
Musique militaire arrivant par bouffées.
Brouhaha sur le quai. Voix françaises. Merci.
Bonjour. Adieu. Sans doute il est tard, car voici
Que vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge.
Vacarme de marteaux lointains dans une forge.
L'eau clapote. On entend haleter un steamer.
Une mouche entre. Souffle immense de la mer.
Victor Hugo (1802-1885)
(Recueil : L'art d'être grand-père, première édition 1877)
cliché de mon frère Gilou