Je n'ai pas fait de billet spécial muguet du premier mai. Préférant laisser la vedette au poème Ambivalence.
J'aurais pu. ... et mettre en ligne la photo des premiers brins de muguet qu'une voisine m'a donné spontanément et avec fierté il y a une dizaine de jours. Ce muguet-là est déjà évidemment fané.
J'aurais pu rajeunir mon billet du 1er mai 2009 (réédité le 1er mai 2012), intitulé Fleurs bonheur, mon premier 1er mai de ce blog et de mon auto-apprentissage sur la Toile. Je n'avais pas fait le rapprochement à l'époque mais c'est peut-être lui qui m'avait valu ma première campagne de dénigrement et de harcèlement. Pas ici en ce lieu de blog, non. Il fallait plus sournois. Sur un autre blog où j'avais juste évoqué l'idée que, lorsqu'il y avait emprunt, on pouvait mettre des guillemets. L'auteur du blog concerné en a-t-il été embarrassé ? J'en ai douté à l'époque au vu des commentaires de mauvaise foi qui ont suivi. Mais les guillemets avaient été ajoutés.
Cet épisode m'avait fragilisée pendant quelques jours à l'époque. Serait-ce encore le cas aujourd'hui ? Peut-être. J'essaie de garder ma candeur.
Si à près de soixante ans, je pouvais être si émotionnellement atteinte par, somme toute ... des inconnus, j'imagine bien les ravages que font le harcèlement sur les réseaux sociaux, en particulier à l'âge où l'on se construit. A l'âge où être accepté des autres est si important pour l'estime de soi. Avec l'inconscience de leurs auteurs, lesquels ne pensent qu'à faire des blagues, de mauvaises blagues, parfois de très mauvaises blagues.
Même une blague qui parait anodine à celui (ou celle ou ceux) qui la fait peut faire très mal quand elle entre en résonnance avec le vécu ou/et les préoccupations de celui ou celle qui en est la cible.
Car souvent aussi, on se met à plusieurs, masqué, pour taquiner ou pourrir un seul, isolé pour plein de raisons, ou en l'isolant.
Ca a toujours existé. Ce sont les instruments modernes qui en démultipilient les effets délétères mais aussi, et c'est me semble-til, tout aussi grave sinon plus, l'absence de limites à leur mise en oeuvre de leurs auteurs, déshinibés par l'absence d'éducation (morale ou éthique, appelez cela comme vous voudrez), les exemples étalés sur les écrans, sur les bancs de l'Assemblée, et les phénomènes de groupe. Ceux-ci aussi existent depuis toujours mais le téléphone mobile et Internet en rendent instantanée la propagation des ondes d'amplification.
Ca a toujours existé. Qui ne se souvient, dans ma génération n'avoir pas eu un frère, un cousin ... qui, avec d'autres, tiraient le sonnettes et allaient se cacher pour voir le visage dépité de celui ou plus souvent de celle qu'ils avaient dérangé inutilement sur le chemin de l'école. Se doutaient-ils que peut-être, la petite vieille dont ils avaient vrillé les oreilles, qui s'était hâté avec la lenteur de ses douleurs, dont le coeur battait la chamade, se doutaient-ils que peut-être, sans doute, ils l'avaient tiré d'un sommeil réparateur ? Sieste impromptue dans le fauteuil. Complémentaire à tant de nuits d'insomnie.
Savaient-ils que peut-être, l'espace de quelques minutes, elle avait peut-être espéré la visite d'un fils prodigue, le retour du petit dernier du service militaire ... ?
Ou plus sûrement, s'est-elle réjouie le temps du trajet, le coeur battant, de recevoir enfin une visite, après tant de jour de solitude. En se disant, ou en ne pouvant même plus se le dire :
" Tiens, j'existe encore, ... pour quelqu'un ?"
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