Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
Par Jeanne Fadosi
boni du vendredi en bas de billet
François Cavanna est mort mercredi 29 janvier 2014
Dessinateur et caricaturiste, journaliste, écrivain. il est co-fondateur du journal satyrique Hara-kiri puis de Charlie-Hebdo
Et quand bien même Daniel Mermet nous a invité dans son hommage, en rediffusant aujourd'hui une émission de fin mai 2010, à ne pas jouer aux vieux cons, il m'est bien difficile d'y échapper.
Je me suis en effet plongée dans un livre que des collègues m'avaient offert pour ma retraite, il y a dix ans.
Surtout quand, passée l'introduction de la première partie, Cavanna commence ainsi l'évocation des leçons d'antan au filtre de sa propre enfance :
La morale. La morale c'est pas dur. Les dictées, ça oui c'est dur. Le calcul aussi, même pire. Mais la morale, non. Le maître nous explique bien bien, mais nous, on le savait déjà, ce qu'il nous explique. Par exemple qu'il faut respecter ses parents et leur être obéissant. Ou que c'est malhonnête de voler. Ou que ne pas se dénoncer quand on a commis une bêtise, c'est une lâcheté et ça peut faire punir toute la classe, et alors c'est une injustice, en plus.
Je veux dire, la morale, c'est pas dur à comprendre, mais à faire, là, ça peut être dur, des fois. Parce que la morale, c'est de s'empêcher de faire des tas de choses qu'on a envie de faire, ou alors de se forcer à faire des choses qu'on n'a pas envie. Par exemple, il y a un nouveau, dans la classe, il n'arrive pas à parler, il fait bé-bé-bé ..., il bégaie, c'est ça. Nous, ça nous fait rire, c'est normal. On se moque de lui. Eh bien, la morale c'est qu'il ne faut pas rire, parce que ça lui ferait de la peine, et alors il pleurerait, et nous on serait des chenapns et des sans-cœur. C'est comme ça, la morale.
[ ...
François Cavanna, Sur les murs de la classe, éditions hoëbeke, octobre 2003, page 9
Est-ce si démodé que cela ? Cette présentation de la morale, faite avec le sourire, n'est-ce pas un socle sur lequel tout le monde ou à peu près pourrait s'entendre ? Mais attention, après, ça se complique !
François le rital, ton regard, ton acuité, ton coup de crayon, ta plume, nous manque déjà cruellement en cette actualité plombée
Boni :
l'hommage de François Morel, France Inter vendredi 31 janvier 2014, 8h55
celui de Cabu dans le Parisien du vendredi 31 janvier 2014
lire aussi mon billet poupées russes, en principe ... (4)
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