Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
Par Jeanne Fadosi
~ Billet 423 ~
Après avoir fêté Félicité, la petite fée électricité, quoi de plus naturel que de célébrer la lumière qui l'a tant motivé.
Je n'avais pas de poème en réserve dans mon cahier d'adolescente, mais des bribes de vers et surtout, la petite musique de quatre mots qui me conduiraien vers elle en poésie.
Pour le Jeudi en poésie des Croqueurs de mots, mes doigts ont composé au clavier :
Hymne à la lumière
J'ai trouvé ces vers lumineux
Hymne à la Lumière
Ton regard fier et gai du brillant char lunaire
Parcourt ton bois étincelant d’étoiles ;
Et tout l’an tu apportes avec toi
Ton nocturne printemps de lumineuses fleurs.
Tel le Scythe, autour de ton domaine céleste
Tu promènes le soleil, tente d’or,
Et toujours, quand tu marches en ta pompe,
Le cortège éclatant du monde suit tes pas.
Tu ne dédaignes point, parmi tous ces triomphes,
D’illuminer les humbles vers luisants,
Dorant de ces paillettes animées
(Ô grandeur sans orgueil !) les buissons des campagnes.
Tu mets en fuite, avec la Nuit, ses laids suppôts,
Et le sommeil, son hibou paresseux ;
Tout honteux et redoutant de paraître,
Ils se cachent, affreux, dans le sombre hémisphère.
Avec eux court, saisi d’une terreur panique,
L’essaim bruyant des rêves bigarrés ;
Dès le moment où tu ouvres les yeux,
Les amas se défont, les vieux atomes fuient.
Les coupables serpents, les bêtes plus obscènes,
Rampent craintifs à leurs secrets abris ;
La Nature te montre son respect,
Chasse présage et vue fâcheuse de ta route.
Quand tu parais, le chagrin même, ainsi l’on dit,
Agite l’aile, et relève la tête ;
Et le noir souci a souvent reçu
Du rayon de tes yeux le reflet d’un sourire.
Quand tu parais, la crainte même s’enhardit ;
Ton clair soleil fond et détruit sa glace.
Le courage se ranime à ta vue,
La joue reprend couleur, le genou s’affermit.
Déesse, quand ton front réveillé se soulève
De la couche de pourpre du matin,
Ton choeur d’oiseaux près de toi fait musique,
Et l’univers joyeux salue un jour levant.
Tous les atours du monde où nos yeux se réjouissent
Ne sont que tes différentes livrées,
C’est toi qui leur donnes leurs riches teintes,
Ton agile pinceau peint la terre en ta course.
Tu portes, dans la rose, une robe incarnate ;
Ta couronne est couverte de clous d’or ;
Les lys vierges et blancs ne sont vêtus
Que du linon d’une lumière presque nue !
Abraham COWLEY.
(Traduit par Louis Cazamian.)
Abraham COWLEY, poète anglais, (1618 - 1667).
Louis Cazamian. critique littéraire français, spécialiste de la littérature anglaise (1877 - 1965)
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog