"Illusion", c'est le mot qu'un Néon tremblant a soufflé à Sherry. En tombant en arrêt sur cette image que je m'empresse de mettre ici car je la trouve tellement formidable
que la vue de cet athlète m'a donné une sacrée forme si bien que depuis, je ne me lasse pas de m'admirer en mon miroir :
Comment cela, je me contente de peu ?
Comment cela, je me fais des illusions ?
Faudrait savoir ? Et vous comment me trouvez-vous ?
« La distinction entre le passé, le présent, le futur n'est qu'une illusion, aussi tenace soit-elle. »
citation attribuée à Albert Einstein
« Croire ne plus avoir d'illusion est la plus naïve des illusions. »
Albert Brie, Extrait du journal québécois Le Devoir
idée qui peut s'énoncer par exemple ainsi
« La dernière illusion est de croire qu'on les a toutes perdues. »
Maurice Chapelan, Main courante
« Et si ce que nous appelons vivre n’était qu’une illusion ? »
Calixthe Beyala, L’Homme qui m’offrait le ciel
Expérience et questionnement auxquels j'ai été confrontée vers quatre ans à l'occasion de deux événements fondateurs et peu importe lequel a précédé l'autre.
Ma tout première sortie au théâtre : C'était au Théâtre du Châtelet pour l'Opérette "L'auberge du Cheval Blanc" au début des années 1950, grâce à mon parrain le clown Rogerly. Nous étions installés sur le côté juste au dessus de la scène et nous avions une vue imprenable non seulement sur le spectacle, quoique de trop près, mais surtout sur les cintres et les coulisses. Je me souviens ne pas avoir perdu une miette des décors qui tombaient du plafond ou qui montaient de trappes qui s'ouvraient sur le plateau entre deux scènes ...
Une chute à la récréation à l'école maternelle m'a suffisamment secouée pour que je fasse une expérience de décorporation. Alors que j'étais tombé de la rambarde en contrebas dans le jardin public, j'ai flotté pendant quelques instants au-dessus de mes camarades de jeu avec la perception incroyablement vraie que le monde que j'observais de haut n'était qu'une illusion et ma sensation m'incluait, moi dans ce tout illusion, aussi bien celle que je voyais en bas que moi, en haut. J'ai repris connaissance avant que l'on ne s'aperçoive de ma chute et les adultes m'ont juste réprimandé (puni ? je ne sais plus) pour être allée hors de notre aire de jeux.
Ces deux expériences, plus le fil ténu entre réalité et l'illusion que je découvrais grâce au talent de mon parrain qui excellait aussi en tours de prestidigitation, m'ont donc, sans me déstabiliser bien au contraire, confronté très tôt à la relativité de l'humaine existence, me gardant dès lors de toutes croyances ... et m'inspirant la délicatesse de faire croire aux adultes que je croyais leurs histoires (contes, père noël, le petit doigt qui sait tout ...)
Si le coeur vous en dit et que vous ayez du temps pour aller plus loin dans cette réflexion,
ma suggestion :
Sur les épaules de Darwin, de Jean-Claude Ameisen sur France Inter : Habiter notre corps (samedi 2 mars 2013)
bonus une promenade dans le jardin dessiné par un des plus grands illusionnistes