Lilie, de l'île de Lilie est à la barre de la coque de noix des Croqueurs de mots cette quinzaine et, pour le jeudi en poésie,
c'est selon notre bon plaisir ...
tout en nous proposant de ...
tourner autour de l'école.
J'avais obéi à la suggestion.
J'avais programmé un poème de René-Guy Cadou pour la rentrée.
Je ne peux pas. Vous le verrez jeudi prochain car j'ai décalé sa date de parution.
Pour la "petite" et pour les siens
on conduira en terre
une toute jeune femme.
Aujourd'hui, tout à l'heure,
ses jeunes frères et soeurs
manqueront leur premier jour de classe,
Pour elle !
Ce ne sera pas l'excuse de mauvais goût
d'un mauvais élève.
Aujourd'hui, tout à l'heure,
Ses parents, ses grand parents,
Ses tantes,t ses oncles, ses cousins
Ceux qui peuvent
Se soutiendront dans cette épreuve
Et je n'y serai pas
Aujourd'hui, tout à l'heure,
un bambin d'à peine deux ans
ne saura sans doute pas
Pas encore,
qu'il ne la reverra plus jamais
elle, sa maman.
Aujourd'hui, tout à l'heure,
un bambin d'à peine deux ans ne saura pas,
Pas encore, qui est responsable
De ce malheur infâme.
Quand le lui dira-t-on ?
Comment lui dira-t-on ?
Aujourd'hui, tout à l'heure,
Je ne pourrai être auprès d'eux.
Je l'ai espéré longtemps.
Mes pensées sont là-bas.
Ce n'est pas assez
Je le sais et j'enrage,
Dans cette invisible cage,
Qu'est devenue ma maison.
Reposes en paix petite, c'était trop tôt,
Mais le temps a choisi.
De délier tes ficelles de pantin.
Jeanne Fadosi, le mercredi 1er septembre 2010 pour jeudi 2 septembre
C'est pour toi, petite, que j'ai mis Ronsard en ligne jeudi dernier et c'est en pensant à toi que j'avas écrit pour le défi n°36 sur le non-sens
Quand j'ai écrit, aux premiers mois de ce blog, A nos chers défunts, j'étais loin d'imaginer que je pourrai hélas de nouveau lire ce poème anonyme pour une petite nièce, et dans des circonstances aussi lugubres.