Le défi n°127 des CROQUEURS DE MOTS, animé par Enriqueta nous conduit dans les allées tranquilles de bibliothèques et de leurs livres.
Il n'est jamais superflu de mettre la lecture et les livres à l'honneur. Et quel plus bel endroit qu'une bibliothèque qui met les livres à la disposition du plus grand nombre.
J'en profite donc pour rééditer ce poème de Francis Jammes, mis en ligne une première fois le jeudi 23 mars 2012 à 8h pour mémette pour le 1er jeudi en poésie du défi n°78 des CROQUEURS DE MOTS dont l'amirale en chef Tricôtine a mis les voiles pour un voyage bien mérité.
Comme le jeudi suivant était sous le signe de l'imaginaire, il m'avait semblé que ce texte convenait aux deux ...
(J'ai connu des camarades de classe pour qui l'almanach était la seule lecture dont ils disposaient chez eux en dehors de leurs propres livres de classe ...)
L'Enfant lit l'almanach ...
L'enfant lit l'almanach près de son panier d'oeufs.
Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera,
elle peut contempler les beaux signes des cieux :
Chèvre, Taureau, Bélier, Poisson, et coetera.
Ainsi, peut-elle croire, petite paysanne,
qu'au-dessus d'elle, dans les constellations,
il y a des marchés, pareils avec des ânes,
des taureaux, des béliers, des chèvres, des poissons.
C'est le marché du Ciel sans doute qu'elle lit.
Et, quand la page tourne au signe des Balances,
elle se dit qu'au Ciel comme à l'épicerie
on pèse le café, le sel, et les consciences.
Francis JAMMES, Clairières dans le Ciel, 1906
Francis Jammes, 1868 - 1938
En permettant l'accès aux livres autres que l'almanach, Honoré Daumier représentait en 1848 la République nourrissant ses enfants et les instruisant.
Daumier n'était pas encore le caricaturiste célèbre qu'il est devenu par la suite et je me demande quel regard il porterait sur ce qu'il a été fait de la République et de l'Ecole aujourd'hui ! (réflexion de mars 2012, le lien n'est plus valide et conduisait à tout autre chose)
Dernière minute fin d'après-midi : Bonus et contrepoint
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