Me voilà bien embarrassée pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots.
Après la belle description du chien par Buffon, j'avais dans la foulée l'idée de vous proposer celle qu'il faisait du chat.
en le relisant l'autre soir, quelle ne fut pas mon dépit. Oui, le mot, le sentiment n'est pas trop fort !
Je ne me souvenais pas que le savant n'aimait pas le chat. Certes, il lui attribue des traits qui ne sont pas tous erronés, mais là, franchement, la limite de l'exercice saute aux yeux de tous les gens comme moi, aussi subjectifs que Buffon dans le sens opposé,qui ont une vraie conivence avec la gente féline en général et leur(s) chat(s) en particulier.
Alors, je préfère de beaucoup rééditer l'une des épitaphes que j'avais écrit pour les parchemins de Bigornette.
Rassurez-vous, je n'ai pas choisi la plus triste mais peut-être la plus attendrissante.
A Gribouille,
Dernier chaton chétif
De nombreuses portées,
D'agacés coups de griffes
Tu étais rabrouée !
Privée d'une portée
La mettant en danger,
La chienne débonnaire
T'accueille en sa tanière.
Dans son panier d'osier
Tu venais la téter
Elle était toujours prête
A faire ta toilette.
Ce doux compagnonnage
Qui nous attendrissait
A continué à l'âge
De ta maturité.
Quand notre douce chienne
Est morte, que de peine,
On te crut disparue !
Gribouille, où étais-tu ?
Mais au fond du jardin
Sur son talus de terre,
Tout transi de chagrin,
Tu veillais sur ta « mère ».
Quand la mort et la vie
D'ici nous éloignèrent,
Tu es restée ainsi
Vers le moulin l'hiver
Revenant aux beaux jours,
Dès que tu pressentais
De maman le retour
En ses quartiers d'été.
Et quand ce fut ton tour
D'écouter la faucheuse,
Sur ton talus d'amour,
Tu rendis l'âme, silencieuse.
Jeanne Fadosi, dimanche 12 avril 2009
Vous pouvez retrouver le prologue et les trois épitaphes II, III, IV et si le coeur vous en dit, retrouver aussi l'épitaphe d'un chat par Joachim du Bellay pour son chat Belaud, à une époque où aimer les chats suscitait aussitôt une grande méfiance.
post scriptum : mes premiers visiteurs auront été fort surpris du contenu de ce billet. C'et que, étourdie comme je le suis, j'avais écrit le titre avant de changer d'avis ... Vous mle direz que je ne me suis pas trop compliquée pour le nouvel intitulé.
Belle journée en poésie ou en action.
J'ai une pensée particulière pour tous ces jeunes profs qui étaient plein d'enthousiasme et pour certains pensaient avoir une vocation à enseigner. On les a envoyé dans le grand bain sans leur apprendre à nager.
Quand on débute, même en ayant une formation à enseigner, il faut compter en moyenne 3 à 4 heures de préparation et de correction pour une heure avec des élèves. Evidemment, ce n'est qu'une moyenne en fonction de la difficulté, du niveau, et de bien d'autres facteurs.
Viendrait-il à l'idée de n'importe quel public de penser que le musicien, l'acteur, le sportif, le journaliste, le traiteur, le pharmacien, l'artisan ... ne travaille que lorsqu'il est sur scène ou dans sa boutique ?