J'ai rectifié une énorme bévue, le poème Le point noir est bien de Gérard de Nerval ( et non de Vigny comme je l'ai vu avec effarement tout à l'heure en affichant mon billet ; et donc tapé. Qui d'autre serait intervenu sur mon blog sinon un troll ou un gnome grognon et perturbateur ... ?)
J'espère que cette erreur n'aura aucune autre existence que celle, éphémère que je lui ai donné de manière si étourdie ! (article rectifié et complété jeudi 12 mai 2011 à 17h25)
pour le défi n°55 des CROQUEURS DE MOTS, Tricôtine nous plonge dans le noir. Rien de tel pour aiguiser les regards, inventer des visions ...
Voilà un poème que j'avais depuis longtemps envie de mettre en ligne et j'en guettais l'occasion, parce qu'il est, me semble-t-il, le contre-point du poème de Alfred de Vigny, l'Aigle des Asturies.
Le point noir
Quiconque a regardé le soleil fixement
Croit voir devant ses yeux voler obstinément
Autour de lui, dans l'air, une tache livide.
Ainsi tout jeune encore et plus audacieux,
Sur la gloire un instant j'osai fixer les yeux :
Un point noir est resté dans mon regard avide.
Depuis, mêlée à tout comme un signe de deuil,
Partout, sur quelque endroit que s'arrête mon oeil,
Je la vois se poser aussi, la tache noire !
Quoi, toujours ? Entre moi sans cesse et le bonheur !
Oh ! C'est que l'aigle seul - malheur à nous, malheur ! -
Contemple impunément le Soleil et la Gloire.
Gérard de Nerval, 1808 - 1855, Odelettes, vers 1830,
paru dans Petits châteaux de Bohème en 1853
en savoir plus sur Gérad de Nerval :
l'article wikipedia G de Nerval,
le dossier sur Nerval sur le site poètes.com (voir notamment la chronologie)
bonus : regard vers la terre