Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
Par Jeanne Fadosi
l'Afrique c'est ICI
J'y suis allée pourtant deux fois en Amérique du Nord. Mais il m'en reste bien peu de photos et bien des souvenirs mélangés. Rien que de personnel.
J'emprunte alors à ma soeur Jacotte cette photo prise au Mexique au début des années 2000.
Et je réédite le souvenir de ce partage qui m'avait tant ému.
Parmi les plus calamiteux (souvenirs de camping), un voyage à deux, qui se devait inoubliable, vu que je venais de dire un Oui lourd de conséquence, avec campings de l'ouest étasunien de quatre ou cinq étoiles. J'y ai découvert les douches avec eau chaude illimitée, l'accès à des cuisines équipées de plaques et même de fours et de lave-vaisselle, avec piscine et jakuzi, avec le lave et sèche linge en un quart d'heure chrono. ... Mais aussi, avec une tente dont mon cher et tendre n'avait pas pris les bonnes armatures, deux matelas d'une personne et deux duvets individuels impossibles à réunir ...
Et des nuits aussi chastes que si j'avais été nonne !
C'est pourtant lors de ce voyage que, sur mon insistance, je dois bien le dire, j'ai partagé un soir, l'humble pain sans levain de la seule famille installée au bord d'un vaste espace herbu boudé de campeurs qui s'étaient installés sur les cailloux du parking. Le tort de cette famille, nous étions du côté de San Diego, pas très loin de la forntière mexicaine ?
Elle était triple : c'était des indiens, des mexicains, des nomades.
Mon tendre voulait prudemment s'installer sur les cailloux, mais en les observant, je ne l'avais pas considéré ainsi.
La famille, de son côté, avait observé notre installation d'abord avec méfiance et réticence, puis sur notre bonne réputation de français de l'époque, c'était en 1980, avec curiosité.
Pour finir, la plus vieille des femmes, qui me semblait avoir des siècles tant son visage rond était ridé et buriné, est venue me proposer de partager leur pitance. J'ai accepté, en ai tendu la moitié à ... qui a décliné l'offre, sans considération de l'humiliation qu'il inffligeait à nos voisins de fortune. J'ai partagé avec elle, mon ordinaire, et la doyenne en a tendu une partie aux enfants, dont les yeux pétillaient. Je ne me souviens plus de la consistance de mon repas, seulement que ce qu'ils mangeaient par obligation ou culture n'avait pas flatté mes papilles, c'est le moins que l'on puisse dire, et qu'il m'avait fallu accepter cette offrande sans grimace.
Quoiqu'il en soit, ce fut un beau partage, où mon coeur, déjà, se déchirait de déception.
Jeanne Fadosi, 6 août 2010, extrait de La vie en campant
La semaine prochaine ce sera un autre continent ...
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