Papier ...c'est LE CASSE-TÊTE DE LA SEMAINE proposé par Sherry pendant quelle continue à crapahuter sur la lande de la verte Erin. Et c'était aussi le seul mot de mon titre programmé et paru ce matin.
Un peu sec, noyé dans la masse, je me méfie des expressions, et pourtant, il le faut bien et j'en use, comme les autres.
Mon titre vous semble bien énigmatique. Vous êtes pressé(e) de comprendre ?
Voici peut-être pour la fleur (allez jusqu'au poème LE DESSIN si vous ne le connaissez pas) et pour le fruit.
Mais même en ayant suivi le lien, je ne sais toujours pas pourquoi les formats français de papier font référence à un fruit.
Une envie de laisser Régine vous décrire les p'tits papiers (j'ai comme l'intuition que je ne vais pas être la seule à y penser)
Il y a bien longtemps, un temps qui me semble être une autre vie, j'ai commencé ma vie professionnelle en enseignant l'informatique.
Une époque de tous les possibles où le micro-ordinateur n'existait encore que dans le laboratoire d'une petite entreprise française (mais si, absolument !) c'était avant le premier Apple et l'IBM PC.
Une époque où certains futurologues prédisaient l'ère du zéro stock, zéro défaut, zéro délai et zéro papier.
Je vois que certains qui n'étaient encore que virtuels (dans les talons de leur père comme s'amusait à dire le mien quand il me parlait du temps d'avant ma conception) sont en train d'ouvrir de grands yeux d'étonnement.
Une époque où nous savions lui, maman, moi et mes proches, que son temps dans notre réalité ne se comptait plus qu'en mois.
Quand la parole l'a quitté, il a encore communiqué quelques jours à l'aide d'un carnet et d'un crayon, avant que ses gestes ne le trahissent à leur tour.
Quelques petits mots inscrits et figés grâce au papier, que nous avons pu garder, ou non.
L'oral ne reste que dans la mémoire de celui qui se souvient, et de celui (ou celle bien sûr) qui a recueilli ce souvenir s'il l'a transmis jusqu'à ce qu'il s'oublie dans l'usure du temps.
Le papier, c'est le support de la pensée écrite, un défi à cette perte de mémoire ... mais parallèlement un apauvrissement de la capacité à se souvenir de l'oral.
Cette année-là, je me suis retrouvée, dans le désarroi de cette perte, dans la ville que la météo disait la plus chaude de France, en plein début de la canicule de 1976, pour mes obligations professionnelles.
Rester ou rentrer pour un aller retour de 700 kilomètres entre le samedi et le lundi. J'avais choisi de rester et de tromper ma solitude et mon chagrin.
Si j'évoque ces quelques jours si particuliers, c'est que, bravant l'intensité du soleil et mon envie de disparaitre sous terre, j'y ai visité le Moulin du Verger de Puymoyen, en Charente, un moulin à papier artisanal que le maître des lieux avait plaisir à nous en montrer les étapes de fabrication, avec passion.
Par la magie d'Internet*, je vous invite à entrer dans l'univers de ce lieu hors du temps avec Laurent Meynier qui vous le conte bien mieux que je ne pourrais le faire.
Si vous avez un peu plus de temps, et l'envie de remonter le temps de l'histoire du papier et des papetiers, vous trouverez plein de renseignements sur le site de Papetiers, filigranes, moulins à papier.
une page du cahier noir que mon père tenait pendant son service militaire à Agadir dans les années 1920. Il y notait les paroles des chansons qu'il entendait sur la radio naissante, que j'avais présenté ICI.
Un cahier à couverture noire, avec des pages de papier quadrillé et la fine écriture en pleins et déliés de mon père, que je garde précieusement.
* et par la magie d'Internet, cette recherche à propos du papier me conduit vers un site qui explore une réflexion sur "la réalité et l'imaginaire photographique", une nouvelle piste pour alimenter la réflexion sur le réel et le virtuel en l'élargissant à l'imaginaire.