Pour le 2ème jeudi en poésie du défi n°72 des CROQUEURS DE MOTS de Tricôtine, proposé par Fanfan
Je réédite ici pour le thème hiver, ce poème de T. S. Eliot, avec sa traduction français de François Leyris que j'avais mis en ligne ICI
Prelude
The winter evening settles down
With smells of steaks in passageway.
Six O'clock.
The burnt-out ends of smoky days.
And now a husty shower wraps
The grimy scraps
Of withered leaves about your feet
And newspapers from vacant lots ;
The showers beat
On broken blinds and chimney-pots ;
And at the corner of the street
A lonely cab-horse steams and stamp
And then the lighting of the lamps.
T. S. Eliot, Preludes 1917
Le soir d'hiver choit aux ruelles
Parmi les relents de grillade.
Il est six heures.
Les bouts éteints des jours fumeux.
Voici que l'averse en bourrasque
A nos pieds plaque
Des bribes de feuilles souillées
Et de vieux journaux arrachés
Aux terrains vagues ;
Contre les jalousies brisées
Et les tuiles des cheminées
L'averse bat ;
Un cheval de fiacre esseulé
Au coin de la rue piaffe et fume.
Puis les réverbères s'allument.
Traduction* de Pierre Leyris, 1960
T. S. Eliot, 1888 - 1965, prix Nobel de littérature 1948
pour aller plus loin TS Eliot wikipedia
Pierre Leyris, 1907 - 2001
pour aller plus loin Pierre Leyris wikipedia ; Pierre Leyris ville d'Ermont
sa traduction des preludes dans une version modifiée :
* celle que j'ai consignée dans mon anthologie en 1966 a peut-être été publiée à l'occasion de la mort de TS Eliot en 1965