Pour le deuxième jeudi en poésie du défi n°64 des CROQUEURS DE MOTS piloté par Dresseurs de pierres, voici dans un poème de Pierre de Ronsard, l'idée que se faisait un "jeune" poète arrogant ( de plus de cinquante ans) des gardiennes du foyer
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.
Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.
Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.
Pierre de Ronsard, 1524 - 1585,
Sonnets pour Hélène*, II, 24, publié en 1578
Hélène de Surgères (Hélène de Fonsèque, muse de Ronsard, 1546 - 1618
Pierre de Ronsard article de wikipedia,
avec en prime, le texte mis en musique par ??? et chanté par Lucienne Boyer.
A défaut de feu dans la cheminée, voici une vue de Surgères (Tour des remparts et église) et un rouet (démonstrations aux rencontres de broderie de Bourg le Roi, mai 2011)