En mode silence pour le 1er jeudi en poésie du défi n°68 des CROQUEURS DE MOTS, sous la houlette de ABC
et un petit coucou à notre Amirale Tricôtine qui a essayé de se la jouer à la jambe de bois de pirate (bouhhhh!!!)
Sainte
A la fenêtre recélant
Le santal vieux qui se dédore
De sa viole étincelant
Jadis avec flûte ou mandore,
Est la Sainte pâle, étalant
Le livre vieux qui se déplie
Du Magnificat ruisselant
Jadis selon vêpre et complie :
A ce vitrage d'ostensoir
Que frôle une harpe par l'Ange
Formée avec son vol du soir
Pour la délicate phalange
Du doigt que, sans le vieux santal
Ni le vieux livre, elle balance
Sur le plumage instrumental,
Musicienne du silence.
Stéphane Mallarmé*, 1887, Poésies
(cliché de mon frère Gilou)
*Stéphane Mallarmé, 1842 - 1898
Et sur mon blog, l'une de mes premières réflexions sur le silence : Ou le silence ... Silence ... s ? Il y en a d'autres