Ce jeudi en poésie sous l'égide de Lilie met des lumières dans le Défi n°70 des CROQUEURS DE MOTS pour éclairer
l'enfance pour jeudi prochain.
J'ai choisi celles qui éclairent les Soirs de Henri Bataille, avant de céder à la nuit noire
Quand à l'ouest, le soleil éteint sa lueur pâle ...
Et que se lève à l'est une lune étonnée.
Soirs
Il y a des grands soirs où les villages meurent
Après que les pigeons sont rentrés se coucher.
Ils meurent, doucement, avec le bruit de l'heure
Et le cri bleu des hirondelles au clocher ...
Alors pour les veiller, des lumières s'allument,
Vieilles petites lumières de bonnes soeurs,
Et des lanternes passent, là-bas dans la brume ...
Au loin le chemin pris chemine avec douceur ...
Les fleurs dans les jardins se sont pelotonnés,
Pour écouter mourir leur village d'antan,
Car elles savent que c'est là qu'elles sont nées ...
Puis les lumières s'éteignent cependant
Que les vieux murs habituels ont rendu l'âme,
Tout doux, tout bonnement, comme de veilles femmes.
Henri Bataille, La Chambre blanche, 1895
Henri Bataille, 1872 - 1922
Ce cliché personnel, que j'ai appelé réverbère lunaire, a déjà illustré le billet Lumières de la ville assorti de quelques vers et a inspiré Le veilleur de nuit de Jill Bill
Je vous avais proposé aussi ce très beau poème de Abraham Coley, Hymne à la lumière, cette lumière naturelle que la fée électricité a fait complété dans nos villes et nos villages, souvent même avec beaucoup d'excès et d'intrusion irrespectueuse de la vie nocturne de la planète nature.