Pour le défi n°74 des CROQUEURS DE MOTS, notre amirale d'active Tricôtine, depuis la coquille a confié le gouvernail à Enriqueta
Si l'âme des objets me parle, je dois admettre que l'idée de plancher sur les superstitions m'avait donné l'envie de vagabonder sur les ailes de la raison, mais au fil des pages du Livre d'or de la poésie française de Pierrre Seghers, j'ai trouvé cette amusante badinerie offerte à une dame (Il n'est pas dit laquelle dans mon recueil) par Isaac de Benserade, tombé dans l'oubli aujourd'hui, mais que Madame de Sévigné, en leur XVIIè siècle, estimait à l'égal de Jean de La Fontaine, excusez du peu. Enfin est-ce vrai ? Je vous laisse vous faire votre opinion.
(Sans titre)*
Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne
Duquel on ne saurait estimer la valeur:
S'il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,
Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.
Il n'est mal d'estomac, colique ou migraine
Qu'il ne puisse guérir, mais sur tout il a l'heur
Que contre l'accident de la pâle couleur
Il porte avecque soi la drogue souveraine.
Une dame le vit dans ma main, l'autre jour
Qui me dit que c'était un perroquet d'amour,
Et dès lors m'en offrit bon nombre de monnoie.
Des autres perroquets il diffère pourtant:
Car eux fuient la cage, et lui, il l'aime tant
Qu'il n'y est jamais mis qu'il n'en pleure de joie.
Isaac de Benserade, 1612 - 1691
perroquet brodé au point de Bayeux par ma soeur Jacotte