Je reste fidèle à Victor Hugo pour le second jeudi en poésie du défi n°73
des CROQUEURS DE MOTS, piloté depuis sa fenêtre par notre amirale en personne Tricôtine
Tristesse d'Olympio (extrait*)
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"Que peu de temps suffit pour changer toutes choses !
Nature au front serein, comme vous oubliez !
Et comme vous brisez dans vos métamorphoses
Les fils mystérieux où nos coeurs sont liés !
"Nos chambres de feuillage en halliers sont changés ;
L'arbre où fut notre chiffre est mort et renversé ;
Nos roses dans l'enclos ont été ravagées
Par les petits enfants qui sautent le fossé.
"Un mur clôt la fontaine où, pour l'heure échauffée,
Folâtre, elle buvait en descendant des bois ;
Elle prenait de l'eau dans sa main, douce fée,
Et laissait retomber des perles de ses doigts !
"On a pavé la route âpre et mal aplanie,
Où dans le sable pur se dessinant si bien,
Et de sa petitesse étalant l'ironie,
Son pied charmant semblait rire à côté du mien !
"La borne du chemin, qui vit des jours sans nombre,
Où jadis pour m'attendre elle aimait à s'asseoir,
S'est usée en heurtant, lorsque la route est sombre,
Les grands chars gémissants qui reviennent le soir.
"La forêt ici manque et là s'est agrandie.
De tout ce qui fut nous presque rien n'est vivant ;
Et, comme un tas de cendre éteinte et refroidie,
L'amas des souvenirs se disperse à tout vent !
[ ... ]"
Victor hugo**, 1802 - 1805
Les Rayons et les Ombres***, 1830 - 1840, première publication 1840
* le poème est long, j'ai essayé d'en extraire ce qui pouvait se concevoir en soi, mais si vous en avez le temps ou l'envie, je vous incite à le lire en son entier ICI (sur le site Les grands classiques) par exemple, ou dans un livre comme celui que j'ai tant de fois cité déjà pour ses choix, Le livre d'or de la poésie française des origine à 1940, anthologie de Pierre Seghers, édition Marabout 1972, l'un de mes livres de chevet, pour mes réveils nocturnes, ou pourquoi pas, sur l'une de ces tablettes poids plume ... Je n'ai pas encore franchi le pas
** Victor Hugo
Je profite du thème "rétrospective ou rétroviseur" pour vous proposer mes débuts maladroits dans les jeux d'écriture avec Couleurs de nos vies pour les parchemins de Bigornette.
Ils sont toujours visibles car Bigornette a eu la gentillesse de ne pas fermer ce site où elle rassemblait nos participations.
Le lien vers le site du peintre Toutounov y est toujours actif et il a été actualisé