Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
Par Jeanne Fadosi
~ Billet 385 ~
Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots et pour ceux qui ne savent où dormir, pour ne pas les oublier jusqu'aux grands froids de l'hiver prochain ...
Et bien sûr; pour ne pas les oublier trop vite en de vaines promesses, pour ceux qui ont perdu leur toit au bord de l'Océan.
Victor Hugo, Les pauvres gens
Il est nuit. La cabane est pauvre mais bien close.
Le logis est plein d’ombres et l’on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheurs sont accrochés aux murs.
Au fond, dans l’encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d’un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près un matelas s’étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nids d’âmes y sommeillent.
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C’est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d’écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.
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