Parmi les violences aux femmes, l'accent est mis cette année sur le viol. Et pour une fois, malgré l'actualité dense, les medias font entendre les voix qui les dénoncent.
Si banal (un viol tous les 8 minutes en France), si peu ... et parmi eux les viols conjugaux, reconnus comme tels seulement depuis 1992. Non mentionné comme tel dans le code pénal, la jurisprudence considérait qu'il n'y avait pas de viol entre époux ... Il existe encore des pays qui en sont là.
On fait bien de dénoncer ces pratiques inqualifiables. En n'oubliant pas que des hommes et des garçons peuvent aussi en être victimes.
Et bravo à ces femmes meurtries au plus profond de leur être (corps et âme confondus), de rompre le silence
Viol, les voix du silence, dossier sur le site de France Inter, le site de FranceTV,
N'oublions pas pour autant les autres violences, celles qui s'installent insidieusement, celles qui dérangent la tranquillité des voisins, celles dont toutes les alertes de proches plus clairvoyants ont rencontré des impuissances compatissantes ou des fins de non recevoir.
Il ne suffit pas d'inscrire une pratique sociale inacceptable dans la loi pour l'éradiquer.
Il ne suffit pas d'appeler le 3919 quand on est victime de violences conjugales, il vaut mieux le faire.
en parler avant de ne plus pouvoir le faire
Avec la plus grande prudence à une personne digne de confiance
et en n'oubliant pas d'effacer les traces de l'appel immédiatement après ou de sa navigation sur Internet.
Ce numéro est maintenant accessible même les jours fériés pendant de larges plages horaires.
C'était l'une de mes petites nièces, l'une des petites filles de ma soeur aînée et de son mari
Pour Anne-Sophie, il est trop tard.
Son enfant grandira sans sa maman.
(pastel sec sur pastel card que j'ai fait à partir d'un cliché instamatic pris par ma soeur, de sa petite-fille et de son arrière petit fils)
Il n'y a aucune solution facile et acceptable. J'ai apprécié la manière fouillée dont les problèmes de violence ont été abordés dans leur complexité dans la serie de France2 vendredi soir 23 novembre 2012 "Main courante".
Deux ou trois choses cependant :
briser le silence, ... mais ne pas se mettre inutilement encore plus en danger
prévenir et éduquer éduquer éduquer ... d'autres relations humaines entre les êtres humains, apaisées, sont possibles, sont nécessaires ...
ne pas tout attendre de la judiciarisation. Une très petite minorité des victimes obtient la reconnaissance de la justice, même parmi celles qui brisent le silence. Alors, heureusement qu'on peut se réparer en dehors d'une reconnaissance par la justice !
Victime oui ... ... mais.
Je vous vois venir, ne craignez rien, je ne vais pas faire chorus avec toutes celles et ceux qui disent qu'elles doivent bien y être pour quelque chose. Et quand bien même y seraient-elles même un peu, même beaucoup, pour quelque chose, d'ailleurs ? Les violences subies par ces femmes en seraient-elles moins odieuses ?
Non, ce que je veux dire dans mon "mais", c'est que si nous voulons faire admettre que ces violences sont inadmissibles, il faut que les femmes relèvent la tête, qu'elles fassent d'abord reconnaître leur dignité de femme en tant qu'être humain à part entière : il faut ne considérer que les faits dont les femmes sont victimes et non pas les maintenir dans un statut de victime, ce qui alimente la représentation de la femme "mineure", telle qu'elle a traversé, en France du moins, deux siècles de code civil et pénal et sa très lente émancipation juridique et citoyenne.
Et lutter ensemble, tous ensemble, contre toutes les violences ...
Voir aussi Viols : "Des drames noyés dans la honte ... " ou le déni Viols : "Des drames noyés dans la honte" ... ou le déni
.