~ Billet 384 ~
Une fois n'est pas coutume, ma petite contribution au prénom du mercredi, pour la guinguette de la Récréa-Bigornette se fera en prose.
L'autre jour, dans le matin blafard et givré, un mouvement attire mon regard de conductrice, loin devant, sur le plateau fraîchement labouré. Les deux longues oreilles dressées ne font aucun doute ; mais l'oiseau qui tournoye en plongeant au-dessus est trop loin pour que je le reconnaisse. D'ailleurs, vous êtes peut-être au courant de ma piètre connaissance en ornithologie (un petit tour par ICI ou par ICI).
De loin, la vaillante hase semble bien en colère et course le rapace aussi hardiment que Don Quichotte ses moulins à vent. L'oiseau est-il alourdi par sa proie ou dérouté par la témérité de l'adversaire ? Il a fait demi-tour dans son vol mais peine à prendre de l'altitude. Rien d'apparent dans son bec ou dans ses serres. Est-il parvenu à ses fins ou la courageuse mère lièvre a-t-elle réussi à protéger sa progéniture ? C'est que son gîte, contrairement aux lapins plus sensés qui ont des terriers sous terre, est construit de manière rudimentaire à même le sol. Habituellement, en cette saison, les jeunes pousses plantées par les agriculteurs sont déjà suffisamment hautes. Mais l'hiver s'est attardé et lièvres et saison ne sont plus dans le même tempo.
Nous ne saurons rien de plus de cette scène fugace, aperçue loin devant nous, sur le plateau fraîchement labouré, dans ce petit matin blafard et la question restera : Wenefride a-t-elle sauvé ses petits ? ...
Si je peux mettre une photo ou un dessin ce sera mieux mais pour le moment je vais vous demander un effort d'imagination ...