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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 17:00

On le dit extraordinairement doué pour les titres. Ce que l'on ne dit pas et qui m'agaçait beaucoup, notamment à la sortie en 2010 de ce livre, c'est que ce sont des emprunts, ici à Louis Aragon tout comme le deuxième vers pour un autre livre en 2013.

Et puis avait-il conscience que des lecteurs du titre, inattentifs voire naïfs, le transformeraient en "c'est une chose étrange que la fin du monde" si, si je l'ai vu écrit sur des blogs et peut-être même des journaux.

C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes"
Louis Aragon

extrait de Les yeux et la mémoire (1954), chant II: Que la vie en vaut la peine

Décidément mon blog prend insidieusement l'allure d'une rubrique nécrologique. Et encore je vous ai épargné récemment un hommage à Robert Hirsch, acteur mythique de théâtre et fabuleux Tartuffe dans mes yeux de jeunette fin 1968.

La nouvelle de la mort de Jean d'Ormesson a été annoncé tôt ce matin sur ma radio habituelle aux informations de 7h30.

Une nouvelle sans doute attendue puisque les références, les réécoutes, les petites phrases ont pris dès lors le relais d'une information qui aurait autrement fait la part belle à je ne sais trop quoi, les premiers succès de Trump ? L'arrivée en tête des indépendantistes en Corse ? Le recul des droits des femmes en Europe ou des compétences en lecture des petits français ?

Je savais que je n'écrirais sur mes blogs que dans l'après-midi et c'est l'article de Quichottine que j'ai découvert en premier. Je lui ai laissé ce commentaire :

Sourires ... un grand séducteur et un grand communiquant qui fait passer au second plan la profondeur de sa réflexion et de son regard sur le monde. Un regard complexe sur un monde complexe. Je n'étais pas une inconditionnelle et les quelques livres que j'ai lus de lui ne m'ont pas laissé de grands souvenirs. Mais j'aimais beaucoup l'écouter en entretiens à la radio.
C'est drôle tu sais, j'ai appris la nouvelle de sa mort au petit déjeuner avant d'aller chez le dentiste et sur le trajet, je pensais à ce que tu en avais perçu et je me demandais bien quel billet tu écrirais.

Commentaire déposé chez Quichottine, Monsieur Jean d'Ormesson

C'est avec curiosité que j'avais proposé à une amie d'aller voir la pièce de théâtre adaptée du livre de Jean d'Ormesson "La conversation", 2011, rencontre imaginaire entre Bonaparte et Cambacérès, son deuxième consul,  à la veille de la proclamation du Premier Empire. Tous les mots de Bonaparte ont été dit par le futur empereur.

Nous en sommes sorties enthousiastes. Une magnifique leçon d'Histoire, de Politique et d'une étonnante actualité. C'était en 2013.

Encore un petit peu de son art de dire finalement beaucoup dans des petites phrases

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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 17:00

L'annonce de sa mort m'a cueillie ce mercredi à l'issue de l'écoute distraite d'une émission de divertissement. Je l'avais vu et écouté avec attention pas plus tard que jeudi dernier 9 novembre, découvrant qu'elle se déplaçait désormais en fauteuil roulant mais avec une répartie éveillée.

Une très grande anthropologue et une femme libre dans le meilleur sens de terme. Elle va nous manquer !

Je l'ai mentionné en commentaire à propos de cette insolite suggestion d'écriture inclusive entendue il y a peu sur France Inter;

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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 17:00

Furetant sur le Net, c'est par hasard que j'ai réécouté la chanson de Linda Lemay, La centenaire. 5 minutes de grâce émouvante que j'imagine à mille lieues de l'état d'esprit de Danielle Darrieux même dans ses derniers mois.

Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous

Paul Eluard

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19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 10:00

"C'est la seule femme qui m'empêche d'avoir peur de vieillir",
disait Catherine Deneuve, au moment du tournage du film Huit femmes, de François Ozon

CultureBox

Que dire de plus ?

Elle a fêté ses 100 ans le 1er mai dernier.

Je l'ai vue pour la première fois au cinéma sans doute dans des films d'avant guerre au ciné-club du collège de ma petite ville de province.

C'est dans le rôle de Madame de ... , de Max Ophüls, 1953, tiré du roman de Louise de Vilmorin de 1951 que je l'ai découverte.

Elle y est éblouissante de beauté et de talent en crevant l'écran, même celui du téléviseur un dimanche soir où nous étions restés pour voir le film en hommage au cinéaste. Que pouvait bien en comprendre la petite fille de 7 ou 8 ans que j'étais ?

« Votre tâche sera dure. Vous devrez, armée de votre beauté, votre charme et votre élégance, incarner le vide absolu, l’inexistence. Vous deviendrez sur l’écran le symbole même de la futilité passagère dénuée d’intérêt. Et il faudra que les spectateurs soient épris, séduits et profondément émus par cette image. »

— Max Ophüls à Danielle Darrieux, pour le rôle de Louise

Madame de ... - wikipedia

"La femme que j’étais a fait le malheur de celle que je suis devenue." Et humiliée. Danielle Darrieux immortalise cette Madame de…, déesse d’un monde d’apparat, reine des bals et des loges de théâtre. » Jean-Luc Douin, Télérama no 2308, 6 avril 1994.

idem

C'est en illustration du livre de Stendhal que nous avions à étudier en Français et pour Gérard Philippe dont toutes les adolescentes étaient sous le charme que j'ai vu et beaucoup aimé Le Rouge et le Noir.

En dépit des critiques de La Nouvelle Vague et même si j'ai préféré à l'époque La Chartreuse de Parme, autre grand livre de Stendhal. Peut-être parce que je n'avais pas à le disséquer comme objet littéraire.

Que je l'ai beaucoup apprécié dans le rôle de la mamy odieuse de Huit femmes François Ozon qui a réussi l'exploit de réunir au générique huit monstres sacrés du cinéma français sans qu'aucune ne tire la couverture à elle.

Qu'elle m'a encore ému lors de reportages à la télé pour son rôle, seule en scène au Théâtre pour Oscar et la dame rose de Eric Emmanuel Schmidt ou elle est une mamy rose tellement émouvante et généreuse. 

Un titre en clin d’œil je l'ai toujours supposé aux Blouses Roses, association créée en 1944 à Grenoble pour rompre l'isolement des jeunes tuberculeux.

film franco-italien de Claude Autan-Lara, 1954, d'après le roman de Stendhal, avec Danielle Darrieux dans le rôle de Madame de Rênal et Gérard Philippe dans celui de Julien Sorel

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 14:00

Soirée télé mercredi 11 octobre :

La Grande Classe avec Jean Rochefort

C'est l'élégance incarnée, le "séducteur" prodigieux et respectueux

et pour lui rendre hommage, sur ARTE, un film de 1990 multi récompensé

Le mari de la coiffeuse

Un hymne savoureux à la volupté consentie et consentante !

 

Sa mort a été annoncée lundi 9 octobre 2017. Il aura 87 ans éternellement ... ou 12 ans ou ...

Il va nous manquer !

 

La Grande Goujaterie avec un patron lambda, (qui aurait pu être un supérieur ou un collègue

C'est le sexisme dans toute sa muflerie ordinaire, le phallocrate qui se fait séducteur pour mieux engluer ses proies

dans un téléfilm sur France2, primé à La Rochelle en 2016.

Harcelée

Une fiction d'un réalisme qui entraîne insidieusement et progressivement jusqu'à la nausée et à l'indigestion.

J'ai frémi au télescopage de cette programmation (prévue à l'avance pour france2 et france inter, volontaire dans le choix de ARTE et pour quelle raison à expliciter ?)

 

dans le sillage du scandale Harvey Westein

C'est devenu ces dernières semaines le grand prédateur, les paroles se libèrent, ..., après des décennies de silence

et dans le prolongement de quelques livres sur le sujet, une soirée thématique sur le harcèlement sexuel au travail sur France2 et FranceInter mercredi soir également. avec un film d'après une histoire vraie, Harcelée, suivi d'un documentaire puis d'une causerie (bien trop tardive pour les couche normaux comme moi, certes de moins en moins nombreux)

 

Jean Rochefort

Jean Rochefort

En sixième, à Vichy, en 1942-1943, j'ai un copain juif, on se dispute pour un stylo et moi je lui dis : "Sale Juif ".
le lendemain, à la sortie, une petite femme me fixe longtemps, je baisse les yeux sans savoir pourquoi. Elle approche, me colle une baffe, c'est sa mère, je n'oublierai pas.Merci.

Jean Rochefort, Ce genre de choses, cité sur Babelio

Cette semaine : Séductions ...

“When one woman decides to finally say ‘enough already,’ the courage can be contagious,”
"Quand une femme décide de dire enfin 'Ça suffit', son courage est contagieux",

cité par Janice Min, journaliste à l'agence Associated Press

J'ai eu longtemps des enthousiasmes aux frémissements de l'Histoire dans ce que je pense être la bonne direction.

Peut-on se réjouir du battage médiatique de ces dernières semaines sur cet aspect des violences faites aux femmes ?

A quelques semaines du premier anniversaire de l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis d'Amérique, on a oublié que la révélation des phrases sexistes du candidat le donnait alors perdant.

Et pendant ce temps, les violences conjugales, dont le viol, bien qu'inscrits dans le droit pénal de plus en plus de pays, semblent ne pas reculer, ne sont toujours que bien peu dénoncées, restent toujours aussi peu sanctionnés.

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18 août 2017 5 18 /08 /août /2017 17:00

 et la Terre pleure sur les humains

Catalogne 16 - 17 - 18 août 2017

Catalogne, Espagne, Al-andalus, tous humains, tous terriens

Les larmes sont le sang de l'âme

C'est un oeil qui pleure

sur l'humanité abstraite

jusqu'à l'inconscience

 

Et les hommes se déchaînent

et la Terre désespère.

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2 août 2017 3 02 /08 /août /2017 10:15

Une certaine idée de La Femme

une femme contre toutes les idées toutes faites

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 15:15

Pierre Henry est mort cette nuit, à quelques heures de l'ouverture du Festival d'Avignon, à quelques jours des cinquante ans de la création en juillet 1967 du ballet du chorégraphe Maurice Béjart sur la musique de Messe pour le Temps présent qu'il avait spécialement commandé à Pierre Henry et Michel Colombier, dans la Cour d'honneur du Palais des Papes.

Les dépêches titrent le "compositeur", "père de la musique concrète" ou "père de la musique moderne" "grand-père de la techno" ...

"Compositeur", c'est bien peu dire pour ce musicien hors norme qui a su à la fois capter l'air du temps et le projeter dans la post-modernité, en évitant l'écueil de l'éblouissement des phares du trop grand succès et l'enfermement idéologique du penser et faire nouveau à tout prix.

« Les compositeurs travaillent avec des sons à tout faire, l’équivalent des notes de musique. Moi, je n’ai pas de notes. Je n’ai jamais aimé les notes. Il me faut des qualités, des rapports, des formes, des actions, des personnages, des matières, des unités, des mouvements. /…/ C’est insuffisant, les notes. Ça n’est rien. Ça se perd. C’est bête. On ne peut pas travailler avec les notes. Les notes, c’est bon pour les compositeurs. »
Pierre Henry, Journal de mes sons, Actes Sud, 2004

wikipedia - Pierre Henry

« Il faut prendre immédiatement une direction qui mène à l'organique pur. À ce point de vue, la musique a été beaucoup moins loin que la poésie ou la peinture. Elle n'a pas encore osé se détruire elle-même pour vivre. Pour vivre plus fort comme le fait tout phénomène vraiment vivant. »
Pierre Henry, Pour penser à une nouvelle musique, 1950

wikipedia - Pierre Henry

1949 - 1950, Pierre Henry a 25-26 ans et collabore à l'écriture de Symphonie pour un homme seul, de Pierre Schaeffer, chorégraphiée par Maurice Béjart en 1955

le film premier prix au festival mondial de Rio de Janeiro en 1957 débute par ces mots écrits :

« L'HOMME, hanté par les bruits, par l'agitation mécanique, crie sa peur ...

emmuré vivant, menacé par la foule anonyme, il ne trouve plus dans l'amour un refuge

pour échapper à l'anéantissement total, il lui faut s'évader, s'élever, atteindre ... »

film Symphonie pour un homme seul, voir ci-dessus

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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 10:07

Et surtout une femme.

Non pas une femme de, une femme.

Non pas une femme contre, une femme avec.

Un être humain à part entière.

En d'autres temps j'aurais pu écrire un homme. Mais qui se souvient que homme vient du latin homo qui signifie individu du genre humain ?

Qui se souvient que homo n'est pas seulement  l'apocope devenu la désignation souvent péjorative soft pour remplacer des mots familiers ou argotiques désormais, c'est heureux, considérés par la loi comme des insultes homophobes ?

et qui pense à faire la relation entre hommage et homme ?

 

Quand on requiert Simone Veil sur un moteur de recherche, c'est le plus souvent et encore aujourd'hui des liens concernant Simone Weil, la philosophe, qui apparaîssent en premier.

 

Alors même qu'elle vient de mourir et que son nom restera je l'espère associé à l'une des lois les plus importantes de la deuxième moitié du vingtième siècle

la loi Veil

 

Alors même qu'elle a été la première femme présidente du Parlement Européen, portant l'idée d'Europe vers un horizon qui semble bien oublié de ses dirigeants actuels.

 

Alors même que ne se revendiquant pas le moins du monde  "féministe", et jouant avec brio le rôle d'une "dame" de ses années-là,  elle a incarné le féminisme en menant sa vie en femme libre, en "femme debout" comme titrent des journaux de ce matin pour lui rendre hommage.

 

Alors même qu'elle a été l'une de premières et souvent rares femmes ... haut fonctionnaire de l'administration pénitentiaire, ministre, députée européenne, présidente de ce parlement, et enfin académicienne.

 

Alors même qu'elle était encore en 2016 la troisième personnalité préférée des français (selon le  sondage du Journal du dimanche).

 

Quand bien même elle s'est égarée à faire écarter Le Chagrin et la pitié, de Marcel Ophuls d'une diffusion à l'ORTF, ce qui a valu au documentaire un succès de cinéma et un retentissement qu'il n'aurait peut-être voire probablement pas eu.

 

Quand bien même elle s'est laissée entraîner à saluer les manifestants de la Manif pour tous, opposants virulents au mariage pour tous, ceux-là même et leurs descendants qui s'étaient si violemment et indignement opposé directement à elle lorsqu'elle portait la loi pour la légalisation de l'avortement.

 

Quand bien même elle tire sa révérence le matin même où le parlement allemand a voté en seulement 38 minutes une loi accordant l'accès au mariage aux couples homosexuels allemands envoyant cet événement notable aux oubliettes de l'information.

 

Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter, confia-t-elle dans un livre entretien avec la journaliste Annick Cojean[5] : Il y avait tellement d’hypocrisie dans cet hémicycle rempli essentiellement d’hommes, dont certains cherchaient en sous-main des adresses pour faire avorter leur maîtresse ou quelqu’un de leurs proches.

Les hommes aussi se souviennent, Simone Veil Annick Cojean, ed. stock 2004

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1 mai 2017 1 01 /05 /mai /2017 09:00

1er mai 1891 : fusillade de Fourmies lors de la première tenue de l'internationale du 1er mai à Fourmies

1er mai 1962 : accident de Béryl (ou les dessous des essais nucléaires)

1er mai 1993 : mort de Pierre Bérégovoy (une mort où plane toujours le doute)

1er mai 1990 : coup de grâce du renouveau en URSS (fosse creusée de concert par les conservateurs et les libéraux)

1er mai 1995 : meurtre de Brahim Bouarram par des jeunes manifestants de la manifestation organisée par le Front National

 

la liste n'est pas close.

 

Je voudrais aussi rendre hommage aux Mères de la Place de mai d'Argentine et à leurs enfants disparus qui savent, ELLES, ce que Dictature veut dire et que le plus souvent celles-ci arrivent portées par celles et ceux qui, de bonne foi pour certains, n'en pouvant plus (et habilement décérébrés) veulent simplement renverser la table.

Le plus souvent aussi qu'on s'en souvienne ! en suivant des formes démocratiques sinon des voies véritablement démocratiques.

 

 

 

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