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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 10:11

 

... La colombe est blessée

 

Ecouter la très belle chanson écrite et chantée par Jacques Brel suivie de l'interprétation d'une formidable et trop méconnue  version en anglais par Joan Baez ICI

 

Blessée ...

 

Il reste

 

"un arc-en-ciel qui porte le poids de l'espoir jusqu'aux chaises vides"

ABC

 

Guillaume Apollinaire a vu La colombe poignardée

 

colombe poignardée Apollinaire calligramme

 

On est bien loin de la comptine populaire chantée naïvement dans les cour de récré, si peu naïve pourtant :

 

Nous n'irons plus au bois

Les lauriers sont coupés

La belle que voilà

Ira les ramasser

[ ... ]

 

quand on prend en compte que les lauriers sont d'abord rattachés aux honneurs militaires.

 

Cigale, ma cigale,

Allons, il faut chanter.

Car les lauriers du bois

Sont déjà repoussés.

 

Ce symbôle des lauriers comme récompense nous viendrait de cette pauvre Daphné qui dut se métamorphoser en laurier pour échapper aux assiduités du dieu Apollon, sans y parvenir puisqu'il fut alors un jardinier virtuose du sécateur.

 

Si l'on ajoute que cette comptine est attribuée à la Marquise de Pompadour, favorite du roi Louis XV qui aurait créé Nous n'irons plus au bois à la noël 1753 pour les enfants d'un village voisin de l'Hôtel d'Evreux (actuel Palais de l'Elysée), vous aurez peut-être comme moi, la curiosité d'en savoir plus sur l'année 1753 en France, où Louis XV, qui n'est pas vraiment ma tasse de thé, a maille à partir avec le Parlement de Paris (rien à voir avec nos parlements actuels, c'est une assemblée de juges ayant des pouvoirs judiciaires et extra-judiciaires) et quand on considère le motif de la Querelle et ses remous jusqu'à la révolution française.

 

Un autre article sur ce sujet : La chanson de Craonne, anonyme, 1917

.

NB Info défi croqueurs : Défi n°111 en vue chez Eglantine-Lilas    

 

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 06:00

 

Pour le second jeudi en poésie sous le signe du défi n°110 des CROQUEURS DE MOTS où les moussaillons étaient invités à enfiler leurs bottes pour éclabousser sans complexe en sautant dans les flaques par le pilote Cétotomatix de la Coquille des Croqueurs, tout droit sorti du néon de Tricôtine, amirale d'active, vaillante releveuse des défis de l'amiral fondateur Brunô.

 

Et pour remettre les pendule à l'heure d'aujourd'hui pour tous ceux qui ont l'illusion et la tentation du

"C'était mieux avant" ...

 

Les embarras de Paris

 

[ ... ]

Tout conspire à la fois à troubler mon repos, 

Et je me plains ici du moindre de mes maux : 

Car à peine les coqs, commençant leur ramage, 

Auront des cris aigus frappé le voisinage 

Qu'un affreux serrurier, laborieux Vulcain, 

Qu'éveillera bientôt l'ardente soif du gain, 

Avec un fer maudit, qu'à grand bruit il apprête, 

De cent coups de marteau me va fendre la tête. 

J'entends déjà partout les charrettes courir, 

Les maçons travailler, les boutiques s'ouvrir : 

Tandis que dans les airs mille cloches émues 

D'un funèbre concert font retentir les nues ; 

Et, se mêlant au bruit de la grêle et des vents, 

Pour honorer les morts font mourir les vivants.

 

Encor je bénirais la bonté souveraine, 

Si le ciel à ces maux avait borné ma peine ; 

Mais si, seul en mon lit, je peste avec raison, 

C'est encor pis vingt fois en quittant la maison ;

En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse 

D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse. 

[ ... ]

Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure. 

Des mulets en sonnant augmentent le murmure. 

Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés 

De l'embarras qui croit ferment les défilés, 

Et partout les passants, enchaînant les brigades, 

Au milieu de la paix font voir les barricades. 

On n'entend que des cris poussés confusément : 

Dieu, pour s'y faire ouïr, tonnerait vainement.

Moi donc, qui dois souvent en certain lieu me rendre, 

Le jour déjà baissant, et qui suis las d'attendre, 

Ne sachant plus tantôt à quel saint me vouer, 

Je me mets au hasard de me faire rouer. 

Je saute vingt ruisseaux, j'esquive, je me pousse ; 

Guénaud sur son cheval en passant m'éclabousse

Et, n'osant plus paraître en l'état où je suis, 

Sans songer où je vais, je me sauve où je puis.

 

Tandis que dans un coin en grondant je m'essuie, 

Souvent, pour m'achever, il survient une pluie : 

On dirait que le ciel, qui se fond tout en eau, 

Veuille inonder ces lieux d'un déluge nouveau. 

Pour traverser la rue, au milieu de l'orage, 

Un ais sur deux pavés forme un étroit passage ; 

Le plus hardi laquais n'y marche qu'en tremblant : 

Il faut pourtant passer sur ce pont chancelant ; 

Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, 

Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières. 

J'y passe en trébuchant ; mais malgré l'embarras, 

La frayeur de la nuit précipite mes pas.

 

[ ... ]

Nicolas Boileau, Satire VI, Les satires (1666 - 1668)

 

Nicolas Boileau, 1636 - 1711, poète, écrivain et critique français

cancan-des-Halles-rue-Berger---reduc1.jpg

carte postale fin XIXe début XXe siècle, Paris, Les Halles

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 06:00

 

Pour le défi n°110 des CROQUEURS DE MOTS lancé depuis la vaillante Coquille dont le pilotage a été confié par notre amirale Tricôtine à la bienveillance de Cétotomatix, j'ai rechaussé les bottes de ma mémoire pour respirer en souvenir l'air vivifiant de "La reine de l'iode".

 

...J'avais chaussé les bottes pour la dernière escapade de fin de semaine d'hiver au bord de la mer, avant de nombreux mois

 

Deux fabulettes que j'avais commises, la première pour le prénom du mercredi, la deuxième (un haïku), pour le Grand miroir initialement créé par Kri.

C'était en février 2010 et j'étais loin de me douter ... 

 

L'Aubain*

 

Je n'ai pas reconnu Aubain

Sur la plage de Saint-Aubin.

L'hiver s'invite sur la digue

Et le vent chasse la fatigue.

Tout le monde vous dit bonjour

Et deux mots sur le temps du jour.

Ils n'ont pas reconnu Aubain

Et j'ai humé les embruns.

Dans la flaque quelques nuages

A l'horizon tous les mirages.

Un promeneur emmitouflé,

Des courageux coureurs à pied.

chacun d'eux pourrait être Aubain

Sur le sable en ce matin.

Jeanne Fadosi, mardi 9 février 2010

 

flaque-miroir---reduc.jpg

flaque-miroir à Arromanches, début février 2010

 

Nuages sur la jetée

 

Le vent coutumier

Nous faisait baisser la tête

Vers le ciel des flaques

Jeanne Fadosi, dimanche 7 février 2010

digue-de-saintaubin---reduc.JPG Alignement des villas le long de la jetée de saint-Aubain, début février 2010

en clin d'oeil au sujet de mardi 29 ocotbre 2013 Entre ombre et lumière

 

* l'aubain était l'étranger (qui vient d'un autre ban). Peut-être un début d'explication dans le début de la définition de Aubain - Encyclopédia Universalis

Je précisais dans le billet où je mettais en ligne Aubain pour la première fois : Cet article et l'édit royal qui octroya l'aubaine exclusivement au roi me fait réfléchir sur l'origine de la définition d'aubaine comme chance, occasion inattendue.

** ciboulot, botanique : petit oignon, français populaire : cerveau

 

C'était au début de février 2010, j'étais loin de me douter ...

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 05:00

 

Chanson créée par Adolphe Bérard en 1905 ou 1906

Paroles de Bertal et Louis Maubon, Musique d'Émile Spencer

 

L'écouter ICI, sur le site Du temps des Cerises aux Feuilles mortes

 

L’Océan

 

1er couplet

 

Là bas sur l’océan

Dans le phare qui scintille

Le gardien vigilant

Demeure sans famille

Seul dans l’immensité

Quand le flot se soulève

Parfois comme dans un rêve

Il se prend à chanter

 

L’océan sous sa garde

Le soir fait miroiter

Sous la lune blafarde

Ses rayons argentés 

Dans cette apothéose

Porte vers l’horizon

Sa joyeuse chanson

De l’océan grandiose.

 

2ème couplet

 

Mais un soir le gardien

Quelque folie en tête

Au village voisin

Va revoir sa brunette

Près d’elle il s’attarda

Car elle était jolie

Mais le phare vigie

Ce soir n’éclaire pas

 

L’océan sans son garde

Parait désorienté

Les étoiles hagardes

Ont terni leur clarté

Prenez garde au naufrage

Pauvres petits bateaux

Balancés par les flots

Car l’océan fait rage

 

3ème couplet

 

Au village voisin

Des gens courent dans l’ombre

On sonne le tocsin

Pour un bateau qui sombre

Pour lui porter secours

Le gars dans l’eau s’élance

Mais les flots par vengeance

Le prennent pour toujours

 

L’océan n’a plus de garde

Car dans l’obscurité

C’est la folle camarde

Qui vient de l’emporter

Sorcière toujours avide

Elle entraîne au lointain

Celui qui fut gardien

De l’océan perfide

Chanson créée par Adolphe Bérard,
texte de Marcel Bertal et Louis Maubon,
musique de Emile Spencer, version de 1911

 

Adolphe Bérard, chanteur, 1870 - 1946

Marcel Bertal et Louis Maubon, paroliers (~1880 - 1957)

Emile Spencer, 1859 - 1921, auteur de nombreuses musiques de chansons du début du XXème siècle dont la plupart sont oubliées, mais quel Français ou  Francophone ne connait pas (du moins ceux qui ont mon âge ou plus) Ah les petits pois ... créée par Dranem ?

depuis la dune - nuit - reduc1    

Cette chanson m'est parvenue par le cahier noir de mon père, qui, à ses heures perdues, notait les paroles des chansons entendues et/ou apprises par coeur, pendant son service militaire en 1924 à Agadir.

locean-chanson---reduc.jpg

1ère édition de ces paroles ICI

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 05:00

 

en guise de premier jeudi en poésie pour Fanfan et son défi n°109 pour les CROQUEURS DE MOTS

et en prolongement des festivités d'hier à La cour de récré de JB

 

En écoute, dit par Gérard Philippe

 

Booz endormi

 

Booz s'était couché de fatigue accablé ;

Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;

Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;

Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.

 

Ce vieillard possédait des champs de blés et d'orge ;

Il était, quoique riche, à la justice enclin ;

Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;

Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.

 

Sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril.

Sa gerbe n'était point avare ni haineuse ;

Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :

- Laissez tomber exprès des épis, disait-il.

 

Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,

Vêtu de probité candide et de lin blanc ;

Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,

Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.

 

Booz était bon maître et fidèle parent ;

Il était généreux, quoiqu'il fût économe ;

Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune homme,

Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.

 

Le vieillard, qui revient vers la source première,

Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ;

Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,

Mais dans l'oeil du vieillard on voit de la lumière.

 

Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens ;

Près des meules, qu'on eût prises pour des décombres,

Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres ;

Et ceci se passait dans des temps très anciens.

 

Les tribus d'Israël avaient pour chef un juge ;

La terre, où l'homme errait sous la tente, inquiet

Des empreintes de pieds de géants qu'il voyait,

Etait mouillée encore et molle du déluge.

 

Comme dormait Jacob, comme dormait Judith,

Booz, les yeux fermés, gisait sous la feuillée ;

Or, la porte du ciel s'étant entre-bâillée

Au-dessus de sa tête, un songe en descendit.

 

Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne

Qui, sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu ;

Une race y montait comme une longue chaîne ;

Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.

 

Et Booz murmurait avec la voix de l'âme :

" Comment se pourrait-il que de moi ceci vînt ?

Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt,

Et je n'ai pas de fils, et je n'ai plus de femme.

 

" Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi,

O Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre ;

Et nous sommes encor tout mêlés l'un à l'autre,

Elle à demi vivante et moi mort à demi.

 

" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?

Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ?

Quand on est jeune, on a des matins triomphants ;

Le jour sort de la nuit comme d'une victoire ;

 

Mais vieux, on tremble ainsi qu'à l'hiver le bouleau ;

Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe,

Et je courbe, ô mon Dieu ! mon âme vers la tombe,

Comme un boeuf ayant soif penche son front vers l'eau. "

 

Ainsi parlait Booz dans le rêve et l'extase,

Tournant vers Dieu ses yeux par le sommeil noyés ;

Le cèdre ne sent pas une rose à sa base,

Et lui ne sentait pas une femme à ses pieds.

 

Pendant qu'il sommeillait, Ruth, une moabite,

S'était couchée aux pieds de Booz, le sein nu,

Espérant on ne sait quel rayon inconnu,

Quand viendrait du réveil la lumière subite.

 

Booz ne savait point qu'une femme était là,

Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d'elle.

Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle ;

Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.

 

L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle ;

Les anges y volaient sans doute obscurément,

Car on voyait passer dans la nuit, par moment,

Quelque chose de bleu qui paraissait une aile.

 

La respiration de Booz qui dormait

Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.

On était dans le mois où la nature est douce,

Les collines ayant des lys sur leur sommet.

 

Ruth songeait et Booz dormait ; l'herbe était noire ;

Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement ;

Une immense bonté tombait du firmament ;

C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.

 

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;

Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;

Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre

Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,

 

Immobile, ouvrant l'oeil à moitié sous ses voiles,

Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,

Avait, en s'en allant, négligemment jeté

Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.

Victor Hugo, La Légende des siècles,

I D'Eve à Jésus, (première série, éd. 1859)

 

Frederic-Bazille-Ruth-et-Booz-1870.jpg

Ruth et Booz, Frédéric Bazille, 1870

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 05:00

 

Pour les jeudis en poésie des CROQUEURS DE MOTS, dans le cadre du défi n°108 proposé par M'amzelle Jeanne.

En cherchant vainement à resituer cet extrait dans l'oeuvre de Victor Hugo, j'ai eu la surprise agréable d'ouvrir cette fenêtre complice ICI (en noir les mots de Victor Hugo, en bleu les mots de celle qui tient cette page, Elyse

 

A la fenêtre, pendant la nuit1 I

 

Les étoiles, points d'or, percent les branches noires ; 

Le flot huileux et lourd décompose ses moires 

Sur l'océan blêmi ; 

Les nuages ont l'air d'oiseaux prenant la fuite ; 

Par moments le vent parle, et dit des mots sans suite,

Comme un homme endormi.

 

Tout s'en va. La nature est l'urne mal fermée. 

La tempête est écume et la flamme est fumée. 

Rien n'est, hors du moment, 

L'homme n'a rien qu'il prenne, et qu'il tienne, et qu'il garde. 

Il tombe heure par heure, et, ruine, il regarde 

Le monde, écroulement.

 

L'astre est-il le point fixe en ce mouvant problème ? 

Ce ciel que nous voyons fut-il toujours le même ? 

Le sera-t-il toujours?

L'homme a-t-il sur son front des clartés éternelles ? 

Et verra-t-il toujours les mêmes sentinelles 

Monter aux mêmes tours ? 

Victor Hugo2, Les contemplations - aujourd'hui, Livre sixième, IX, I,

poème écrit en 1854, recueil publié en 1856

 

1. en entier sur wikisource

2. Victor Hugo, poète, dramaturge, écrivain français, 1802 - 1885

3. Les contemplations, article wikipedia

 

lune et réverbère 2 - reduc1

lune au dessus de la Galerie nationale de la tapisserie de Beauvais dont la façade est animée de projections lumineuses

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 05:00

 

Pour le second jeudi en poésie des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°107, proposé par ABC

 

Extrait de l'épitre IX, Epîtres, 1675

 

[ ...]

Rien n'est beau que le vrai : le vrai seul est aimable ; 

Il doit régner partout, et même dans la fable : 

De toute fiction l'adroite fausseté 

Ne tend qu'à faire aux yeux briller la vérité.

 

Sais-tu pourquoi mes vers sont lus dans les provinces,

Sont recherchés du peuple, et reçus chez les princes ?

Ce n'est pas que leurs sons, agréables, nombreux,

Soient toujours à l'oreille également heureux ;

Qu'en plus d'un lieu le sens n'y gêne la mesure,

Et qu'un mot quelquefois n'y brave la césure :

Mais c'est qu'en eux le vrai, du mensonge vainqueur,

Partout se montre aux yeux et va saisir le coeur ;

Que le bien et le mal y sont prisés au juste ;

Que jamais un faquin n'y tint un rang auguste ;

Et que mon coeur, toujours conduisant mon esprit,

Ne dit rien aux lecteurs qu'à soi-même il n'ait dit.

Ma pensée au grand jour partout s'offre et s'expose,

Et mon vers, bien ou mal, dit toujours quelque chose.

[ ... ]

 

Nicolas Boileau, extrait de l'Épître IX, Epîtres, 1675

 

Nicolas Boileau, poète, écrivain et critique français, 1636 - 1711

 

Pour les courageux, je mets en ligne le poème en son entier ICI.

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 04:00

 

En marge du 2ème jeudi en poésie du défi n°107, voici le texte intégral de l'Epître IX. 

Vous n'avez peut-être pas le temps, j'ai mis en choix l'extrait "Rien n'est beau que le vrai ..." a déjà tout son intérêt. 

 

Épitre IX

 

AU MARQUIS DE SEIGNELAI*

 

Dangereux ennemi de tout mauvais flatteur,

Seignelai, c’est en vain qu’un ridicule auteur,

Prêt à porter ton nom « de l’Èbre jusqu’au Gange, »

Croit te prendre aux filets d’une sotte louange.

Aussitôt ton esprit, prompt à se révolter,

S’échappe, et rompt le piège où l’on veut l’arrêter.

Il n’en est pas ainsi de ces esprits frivoles,

Que tout flatteur endort au son de ses paroles,

Qui, dans un vain sonnet, placés au rang des dieux,

Se plaisent à fouler l’Olympe radieux;

Et, fiers du haut étage où La Serre les loge,

Avalent sans dégoût le plus grossier éloge.

Tu ne te repais point d’encens à si bas prix.

Non que tu sois pourtant de ces rudes esprits

Qui regimbent toujours, quelque main qui les flatte.

Tu souffres la louange adroite et délicate,

Dont la trop forte odeur n’ébranle point les sens.

Mais un auteur novice à répandre l’encens,

Souvent à son héros, dans un bizarre ouvrage,

Donne de l’encensoir au travers du visage;

Va louer Monterey d’Oudenarde forcé,

Ou vante aux électeurs Turenne repoussé.

Tout éloge imposteur blesse une âme sincère.

Si, pour faire sa cour à ton illustre père,

Seignelay, quelque auteur, d’un faux zèle emporté,

Au lieu de peindre en lui la noble activité,

La solide vertu, la vaste intelligence,

Le zèle pour son roi, l’ardeur, la vigilance,

La constante équité, l’amour pour les beaux-arts,

Lui donnait les vertus d’Alexandre ou de Mars,

Et, pouvant justement l’égaler à Mécène,

Le comparait au fils de Pelée ou d’Alcmène:

Ses yeux, d’un tel discours faiblement éblouis,

Bientôt dans ce tableau reconnaîtraient Louis;

Et glaçant d’un regard la muse et le poète,

Imposeraient silence à sa verve indiscrète.

Un cœur noble est content de ce qu’il trouve en lui

Et ne s’applaudit point des qualités d’autrui.

Que me sert en effet qu’un admirateur fade

Vante mon embonpoint, si je me sens malade,

Si dans cet instant même un feu séditieux

Fait bouillonner mon sang et pétiller mes yeux ?

Rien n’est beau que le vrai: le vrai seul est aimable;

Il doit régner partout, et même dans la fable:

De toute fiction l’adroite fausseté

Ne tend qu’à faire aux yeux briller la vérité.

Sais-tu pourquoi mes vers sont lus dans les provinces,

Sont recherchés du peuple, et reçus chez les princes ?

Ce n’est pas que leurs sons, agréables, nombreux,

Soient toujours à l’oreille également heureux;

Qu’en plus d’un lieu le sens n’y gêne la mesure,

Et qu’un mot quelquefois n’y brave la césure:

Mais c’est qu’en eux le vrai, du mensonge vainqueur,

Partout se montre aux yeux, et va saisir le cœur;

Que le bien et le mal y sont prisés au juste;

Que jamais un faquin n’y tint un rang auguste;

Et que mon cœur, toujours conduisant mon esprit,

Ne dit rien aux lecteurs qu’à soi-même il n’ait dit.

Ma pensée au grand jour partout s’offre et s’expose;

Et mon vers, bien ou mal, dit toujours quelque chose.

C’est par là quelquefois que ma rime surprend;

C’est là ce que n’ont point Jonas ni Childebrand,

Ni tous ces vains amas de frivoles sornettes,

Montre, Miroir d’amour, Amitiés, Amourettes,

Dont le titre souvent est l’unique soutien,

Et qui, parlant beaucoup, ne disent jamais rien.

Mais peut-être, enivré des vapeurs de ma muse,

Moi-même en ma faveur, Seignelay, je m’abuse.

Cessons de nous flatter. Il n’est esprit si droit

Qui ne soit imposteur et faux par quelque endroit.

Sans cesse on prend le masque, et, quittant la nature,

On craint de se montrer sous sa propre figure.

Par là le plus sincère assez souvent déplaît.

Rarement un esprit ose être ce qu’il est.

Vois-tu cet importun que tout le monde évite,

Cet homme à toujours fuir, qui jamais ne vous quitte?

Il n’est pas sans esprit; mais, né triste et pesant,

Il veut être folâtre, évaporé, plaisant;

Il s’est fait de sa joie une loi nécessaire,

Et ne déplaît enfin que pour vouloir trop plaire.

La simplicité plaît sans étude et sans art.

Tout charme en un enfant dont la langue sans fard,

A peine du filet encor débarrassée,

Sait d’un air innocent bégayer sa pensée.

Le faux est toujours fade, ennuyeux, languissant;

Mais la nature est vraie, et d’abord on la sent;

C’est elle seule en tout qu’on admire et qu’on aime.

Un esprit né chagrin plaît par son chagrin même.

Chacun pris dans son air est agréable en soi:

Ce n’est que l’air d’autrui qui peut déplaire en moi.

Ce marquis était né doux, commode, agréable;

On vantait en tous lieux son ignorance aimable;

Mais, depuis quelques mois devenu grand docteur,

Il a pris un faux air, une sotte hauteur;

Il ne veut plus parler que de rime et de prose;

Des auteurs décriés il prend en main la cause;

Il rit du mauvais goût de tant d’hommes divers,

Et va voir l’opéra seulement pour les vers.

Voulant se redresser, soi-même on s’estropie,

Et d’un original on fait une copie.

L’ignorance vaut mieux qu’un savoir affecté.

Rien n’est beau, je reviens, que par la vérité:

C’est par elle qu’on plaît, et qu’on peut longtemps plaire.

L’esprit lasse aisément, si le cœur n’est sincère.

En vain par sa grimace un bouffon odieux

A table nous fait rire et divertit nos yeux:

Ses bons mots ont besoin de farine et de plâtre.

Prenez-le tête à tête, ôtez-lui son théâtre;

Ce n’est plus qu’un cœur bas, un coquin ténébreux;

Son visage essuyé n’a plus rien que d’affreux.

J’aime un esprit aisé qui se montre, qui s’ouvre,

Et qui plaît d’autant plus, que plus il se découvre.

Mais la seule vertu peut souffrir la clarté:

Le vice, toujours sombre, aime l’obscurité;

Pour paraître au grand jour il faut qu’il se déguise;

C’est lui qui de nos mœurs a banni la franchise.

Jadis l’homme vivait au travail occupé,

Et, ne trompant jamais, n’était jamais trompé.

On ne connaissait point la ruse et l’imposture;

Le Normand même alors ignorait le parjure.

Aucun rhéteur encore, arrangeant le discours,

N’avait d’un art menteur enseigné les détours.

Mais sitôt qu’aux humains, faciles à séduire,

L’abondance eut donné le loisir de se nuire,

La mollesse amena la fausse vanité.

Chacun chercha pour plaire un visage emprunté.

Pour éblouir les yeux, la fortune arrogante

Affecta d’étaler une pompe insolente;

L’or éclata partout sur les riches habits;

On polit l’émeraude, on tailla le rubis,

Et la laine et la soie, en cent façons nouvelles,

Apprirent à quitter leurs couleurs naturelles.

La trop courte beauté monta sur des patins;

La coquette tendit ses lacs tous les matins;

Et, mettant la céruse et le plâtre en usage,

Composa de sa main les fleurs de son visage.

L’ardeur de s’enrichir chassa la bonne foi:

Le courtisan n’eut plus de sentiments à soi.

Tout ne fut plus que fard, qu’erreur, que tromperie;

On vit partout régner la basse flatterie.

Le Parnasse surtout, fécond en imposteurs,

Diffama le papier par ses propos menteurs.

De là vint cet amas d’ouvrages mercenaires,

Stances, odes, sonnets, épîtres liminaires,

Où toujours le héros passe pour sans pareil,

Et, fût-il louche et borgne, est réputé soleil.

Ne crois pas, toutefois, sur ce discours bizarre,

Que, d’un frivole encens malignement avare,

J’en veuille sans raison frustrer tout l’univers.

La louange agréable est l’âme des beaux vers.

Mais je tiens, comme toi, qu’il faut qu’elle soit vraie,

Et que son tour adroit n’ait rien qui nous effraie.

Alors, comme j’ai dit, tu la sais écouter,

Et sans crainte à tes yeux on pourrait t’exalter.

Mais sans t’aller chercher des vertus dans les nues,

Il faudrait peindre en toi des vérités connues;

Décrire ton esprit ami de la raison,

Ton ardeur pour ton roi, puisée en ta maison:

A servir ses desseins ta vigilance heureuse;

Ta probité sincère, utile, officieuse.

Tel, qui hait à se voir peint en de faux portraits,

Sans chagrin voit tracer ses véritables traits.

Condé même, Condé, ce héros formidable,

Et, non moins qu’aux Flamands, aux flatteurs redoutable,

Ne s’offenserait pas si quelque adroit pinceau

Traçait de ses exploits le fidèle tableau;

Et dans Seneffe en feu contemplant sa peinture,

Ne désavoûrait pas Malherbe ni Voiture.

Mais malheur au poète insipide, odieux,

Qui viendrait le glacer d’un éloge ennuyeux!

Il aurait beau crier: « Premier prince du monde!

Courage sans pareil! lumière sans seconde! »

Ses vers, jetés d’abord sans tourner le feuillet,

Iraient dans l’antichambre amuser Pacolet.

Nicolas Boileau, Épitre IX, Epîtres, 1675
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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 05:00

 

Pour le 1er jeudi en poésie du défi n°107 des CROQUEURS DE MOTS proposé par ABC

Pour prolonger le mercredi des prénoms, faire un clin d'oeil aux états d'âme de Bernard Pivot (Vieillir ?)

 

dernière minute : j'avais programmé ces deux billets sur les pigeons il y a quelques jours

Ils doivent prendre des accents douloureux et peut-être cruels

pour Jill Bill qui vient de perdre son papa

et pour Eliane, sa femme, et les enfants de Patriarch.

Il est un dernier voyage qu'on l'on fait généralement seul

le souvenir reste dans les coeurs

 

colombes

 

 

 

et parce qu'il y est écrit, 

« Amants, heureux amants , voulez-vous voyager?

Que ce soit aux rives prochaines ;

Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,

Toujours divers, toujours nouveau ;

Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. »

Jean de La Fontaine*, extrait de Les deux pigeons

 

Qui sait en écho à cet aphorisme attribué à Ninon de Lenclos :

 

« En bonne arithmétique, un plus un égale tout et deux moins un égale rien.  »

Ninon de Lenclos** (ou attribué à)

 

 

LES DEUX PIGEONS

 

Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.

L'un d'eux s'ennuyant au logis

Fut assez fou pour entreprendre

Un voyage en lointain pays.

L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ?

Voulez-vous quitter votre frère ?

L'absence est le plus grand des maux :

Non pas pour vous, cruel.  Au moins que les travaux,

Les dangers, les soins  du voyage,

Changent un peu votre courage.

Encore si la saison s'avançait davantage !

Attendez les zéphyrs : qui vous presse? Un Corbeau

Tout à l'heure annonçait malheur à quelque Oiseau.

Je ne songerai plus que rencontre funeste,

Que Faucons, que réseaux1. Hélas, dirai-je, il pleut :

Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut,

Bon soupé, bon gîte, et le reste ? 

Ce discours ébranla le coeur

De notre imprudent voyageur ;

Mais le désir de voir et l'humeur inquiète

L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point :

Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ;

Je reviendrai dans peu conter de point en point

Mes aventures à mon frère.

Je le désennuierai : quiconque ne voit guère

N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint

Vous sera d'un plaisir extrême.

Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ;

Vous y croirez être vous-même.

A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.

Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage

L'oblige de chercher retraite en quelque lieu.

Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage

Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage.

L'air devenu serein, il part tout morfondu,

Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie,

Dans un champ à l'écart voit du blé répandu,

Voit un Pigeon auprès : cela lui donne envie :

Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las2 

Les menteurs et traîtres appas.

Le las était usé : si bien que de son aile,

De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin.

Quelque plume y périt : et le pis du destin

Fut qu'un certain vautour à la serre cruelle,

Vit notre malheureux qui, traînant la ficelle

Et les morceaux du las qui l'avaient attrapé,

Semblait un forçat échappé.

Le Vautour s'en allait le lier, quand des nues

Fond à son tour un aigle aux ailes étendues.

Le Pigeon profita du conflit des voleurs,

S'envola, s'abattit auprès d'une masure,

Crut, pour ce coup, que ses malheurs

Finiraient par cette aventure ;

Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié

Prit sa fronde, et, du coup, tua plus d'à moitié

La Volatile3 malheureuse,

Qui, maudissant sa curiosité,

Traînant l'aile et tirant le pié,

Demi-morte et demi-boiteuse,

Droit au logis s'en retourna :

Que bien, que mal  elle arriva

Sans autre aventure fâcheuse.

Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger

De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.

Amants, heureux amants , voulez-vous voyager?

Que ce soit aux rives prochaines ;

Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,

Toujours divers, toujours nouveau ;

Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste.

J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors

Contre le Louvre et ses trésors,

Contre le firmament et sa voûte céleste,

Changé les bois, changé les lieux

Honorés par les pas, éclairés par les yeux

De l'aimable et jeune bergère

Pour qui, sous le fils de Cythère,

Je servis, engagé par mes premiers serments.

Hélas! Quand reviendront de semblables moments?

Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants

Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète?

Ah! si mon coeur osait encor se renflammer!

Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête?

Ai-je passé le temps d'aimer?

 

Jean de La Fontaine

 

 

*Jean de La Fontaine, 1621 - 1695, poète et fabuliste français

**Ninon de Lenclos, 1620 - 1705, femme de lettres et courtisane

 

1. réseaux, vieux français, rets, filets

2. las, autre terme pour autre type de filet, piège

3. Au XVIIe siècle, on utilisait encore couramment pigeon et colombe indifféremment.

 

Pour un commentaire plus complet CLIC

 

TrocazaBouvryiBonaparte-Cl-1857.jpgTrocaz-pigeon.jpg

.

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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 09:00

 

deuxième poésie du jeudi (thème libre) pour le défi n°106 des CROQUEURS DE MOTS, proposé par Tricôtine.

 

Pour toutes sortes de convergences qu'il serait long et indiscret de vous conter ici, j'ai choisi ce poème de Paul Eluard, dont je n'ai pas trouvé la date d'écriture. Il pourrait aussi bien avoir été écrit sous le feu des tranchées que pendant la seconde guerre mondiale.

Quoiqu'il en soit, il est intégré dans la Cantate de Francis Poulenc, Figure humaine, sur des poèmes de Paul Eluard dont il constitue le 7ème et avant-dernier mouvement sous le titre La menace sous un ciel rouge.

Cette cantate a été achevée à la fin de l'été 1943. La rencontre entre Poulenc et Eluard et l'envie de réunir poèmles et musique date de 1915-1916.

 

L'écouter  par l'Estudio Coral de Buenos Aires

 

UN FEU SANS TACHE

 

La menace sous le ciel rouge

Venait d'en bas des mâchoires

Des écailles des anneaux

D'une chaîne glissante et lourde

 

La vie était distribuée

Largement pour que la mort

Prît au sérieux le tribut

Qu'on lui payait sans compter

 

La mort était le dieu d'amour

Et les vainqueurs dans un baiser

S'évanouissaient sur leurs victimes

La pourriture avait du cœur

 

Et pourtant sous le ciel rouge

Sous les appétits de sang

Sous la famine lugubre

La caverne se ferma

 

La terre utile effaça

Les tombes creusées d'avance

Les enfants n'eurent plus peur

Des profondeurs maternelles

 

Et la bêtise et la démence

Et la bassesse firent place

A des hommes frères des hommes

Ne luttant plus contre la vie

 

A des hommes indestructibles.

Paul Eluard

mis en musique par Francis Poulenc : La menace sous un ciel rouge,

7e mouvement de la cantate Figure humaine

 

Chartres-sculptures-portail-N---reduc.JPG

détail d'un portail de la cathédrale de Chartres

 

En hommage à Albert Jacquard, l'un de mes maîtres à penser, décédé le 11 septembre 2013

 

« Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche. »

Albert Jacquard, Petite philosophie à l'usage des non-philosophes, 1998

 

Figure humaine, Francis Poulenc et Paul Eluard

Francis Poulenc

Paul Eluard

Liberté, de Paul Eluard

Albert Jacquard

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