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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 09:10

Les oiseaux se cachent pour mourir, tel est le titre français d'un roman de Colleen McCullough, traduit et paru en France en 1978. Un roman devenu très vite un best seller qui m'a été offert cette année-là.

Son titre anglais est Thorn birds, du nom de ces oiseaux qui s'empalent sur une épine pour réduire leur agonie.

J'ai lu ce livre. Une lecture agréable. Oserai-je dire pourtant que je m'étonnais de l'engouement soulevé parmi les jeunes femmes de ma génération ? Je suis peut-être passée à côté.

L'auteur de ce livre vient de mourir le 29 janvier 2015 à 77 ans.

.

A-t-elle choisi de partir en hiver ?

.

Je me demande si maintenant, les humains se cachent pour mourir, quand ils sentent leur heure venue ou si ce sont les vivants qui se cachent la mort.

La mort des oiseaux

Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois,
A la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l’hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.

Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l’hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.
Dans le gazon d’avril où nous irons courir.
Est-ce que ” les oiseaux se cachent pour mourir ? ”

François Coppée, Promenades et Intérieurs V,
Les Humbles, 1872

François Coppée, wikisource

Les oiseaux se cachent-ils pour mourir ?
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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 06:00

 

Un défi n°137 des CROQUEURS DE MOTS en mode retrouvailles. Qui dit retrouvailles dit souvent partir et revenir qui sont les deux fils directeurs des jeudis en poésie.

 

Celui-ci, vous connaissez tous le poète. Peut-être pas ce poème.

Encore moins les circonstances de son écriture.

 

Rêvé pour l'hiver

 

L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose

Avec des coussins bleus.

Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose

Dans chaque coin moelleux.

 

Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir, par la glace,

Grimacer les ombres des soirs,

Ces monstruosités hargneuses, populace

De démons noirs et de loups noirs.

 

Puis tu te sentiras la joue égratignée...

Un petit baiser, comme une folle araignée,

Te courra par le cou...

 

Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,

- Et nous prendrons du temps à trouver cette bête

- Qui voyage beaucoup...

 

Arthur Rimbaud, En wagon, ,

 recopié dans Le cahier de Douai, (deuxième cahier)le 7 octobre 1870.

 

Arthur Rimbaud a écrit ces vers à l'âge de 15 ans, alors qu'il rentre (en train donc) à Douai chez son professeur de Réthorique, Georges Izambard, au retour de sa première fugue à Paris où il a été cueilli à la gare du Nord et mis en prison pour titre de transport irrégulier. Il faut dire qu'on est à la veille de la bataille de Sedan. Son professeur a payé sa caution et un billet de train et lui a offert l'hospitalité chez ses tantes avant qu'il ne regagne la ferme familiale. Mais déjà, l'adolescent rêve d'autres fugues.

 

 

Rimbaud_Voyelles_caricature_.jpg

Caricature de Arthur Rimbaud à la Une  du n°318 de Les hommes d'aujourd'hui,1888

par Manuel Luque, illustrateur pour le journal satyrique.

 

Arthur Rimbaud, 1854 - 1891, poète français

Les hommes d'aujourd'hui, revue satyrique, 1878 - 1899

Manuel Fernandez Luque, 1854 - 1919, peintre, caricaturiste, dessinateur

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 06:00

 

Un défi n°137 des CROQUEURS DE MOTS en mode retrouvailles. Qui dit retrouvailles dit souvent partir et revenir qui sont les deux fils directeurs des jeudis en poésie.

Le premier poème qui m'est venu à l'esprit est le célèbre Ma Bohème, de Arthur Rimbaud, mais au détour de recherches sur google, j'ai trouvé ce poème étrange

"Qui des siens est trépassé ?" ... des poètes de la vie avec des crayons et des plumes 

 

Sur la route de Charenton

 

Enterrement étrange ! 

Un ange

Est cloué dans un cercueil.

Quatre lourdes guitares 

Bizarres

Cahotant, mènent le deuil.

 

Dans une âcre fumée

Formée

Par les pipes de l'amant,

L'ombre de la maîtresse 

Traîtresse

S'avance tranquillement.

 

Plus loin, une bouteille

Très vieille,

Dont on a bu le cognac,

Sur le pavé qui glisse, 

Esquisse

Une marche ab hoc ab hac

 

Un fantôme revêche,

La dèche,

Sous un chapeau défoncé

Ouvrant sa gueule énorme, 

S'informe

Qui des siens est trépassé.

 

Le spleen diabolique 

Réplique :

C'est un frêle mirliton,

L'âme d'un très chouette 

Poète,

Qu'on emporte à Charenton.

 

La bouteille grivoise 

Dégoise

J'ai ramolli son cerveau.

Oh ! dit la femmelette 

Squelette,

Mes flancs furent son caveau.

 

Les guitares, boiteuses 

Chanteuses,

Grinçant avec désespoir

Geignent : La poésie 

Transie

Est un lugubre éteignoir.

 

Or, ma carcasse infâme, 

Sans âme,

Sortant du fond des égouts,

Regarda d'un air bête 

Ma tête

Aller au pays des fous.

 

Depuis lors, par la ville 

Servile

Et parmi les libres champs,

Comme en terre étrangère, 

Seul j'erre,

Sans raison, hurlant des chants.

 

Émile GOUDEAU, Fleurs du bitume, petits poèmes parisiens, 1878

 

Emile Goudeau, 1849 - 1906, journaliste, romancier et poète français

 

Emile_Goudeau.jpg  Emile_Goudeau.png

Emile Goudeau et sa caricature. illustrateurs mention inconnu.

Ami lecteur, si vous connaissez leur nom ...


bateau-lavoir-place-Emile-Godeau---reduc1.JPG

place Emile Goudeau, Montmartre, Paris, août 2012

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 06:00

 

enriqueta à la barre de ce défi n°136 des CROQUEURS DE MOTS, mettant le vêtement à l'honneur, nous convie en ce jeudi à l'enlever pour donner à voir le nu en sa beauté

 

La nue

 

A l'horizon monte une nue,

Sculptant sa forme dans l'azur :

On dirait une vierge nue

Emergeant d'un lac au flot pur.

 

Debout dans sa conque nacrée,

Elle vogue sur le bleu clair,

Comme une Aphrodite éthérée,

Faite de l'écume de l'air.

 

On voit onder en molles poses

Son torse au contour incertain,

Et l'aurore répand des roses

Sur son épaule de satin.

 

Ses blancheurs de marbre et de neige

Se fondent amoureusement

Comme, au clair-obscur du Corrège,

Le corps d'Antiope dormant.

 

Elle plane dans la lumière

Plus haut que l'Alpe ou l'Apennin ;

Reflet de la beauté première,

Soeur de " l'éternel féminin ".

 

A son corps, en vain retenue,

Sur l'aile de la passion,

Mon âme vole à cette nue

Et l'embrasse comme Ixion.

 

La raison dit : " Vague fumée,

Où l'on croit voir ce qu'on rêva,

Ombre au gré du vent déformée,

Bulle qui crève et qui s'en va ? "

 

Le sentiment répond : " Qu'importe !

Qu'est-ce après tout que la beauté,

Spectre charmant qu'un souffle emporte

Et qui n'est rien, ayant été !

 

" A l'Idéal ouvre ton âme ;

Mets dans ton coeur beaucoup de ciel,

Aime une nue, aime une femme,

Mais aime ! - C'est l'essentiel ! "

Théophile Gautier, Emaux et camées, 1852

 

Théophile Gautier, 1811 - 1872, poète, romancier et critique d'art français

 

ciels 1 - reduc1ciels 2 - reduc1

chef cuisinier de Ratatouille - reduc1 ciels 6b - reduc1

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 06:00

 

Jacques Chancel le 23 décembre, Jacques Hurtubise le 27 décembre, (peintre), Simone Iff le 29 décembre (militante des droits sociaux et des femmes), Robert Chambeiron le 30 décembre (doyen des résistants français), René Vautier le 4 janvier (cinéaste : Avoir vingt ans dans les Aurès), Jean-Pierre Beltoise le 5 janvier (coureur moto et automobile), 

 

Cabu, Charb, Bernard Marris, Tignous, Wolinski, Philippe Honoré le 7 janvier avec six autres personnes ... Elsa, Mustapha, ...

lâchement assassinés

 

et Camille Lepage (photoreporter de 26 ans) et les 118 journalistes tués en 2014 dans le cadre de leur travail

 

Désolée pour le pas de côté

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Allez bien doucement, car le cercueil n'est pas comme les autres où se trouve un bloc d'argile enlinceulé de langes, celui-ci recèle entre ses planches un trésor que recouvrent deux ailes très blanches comme il s'en ouvre aux épaules fragiles des anges.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Allez bien doucement, car ce coffre, il est plein d'une harmonie faite de choses variées à l'infini : cigales, parfums, guirlandes, abeilles, nids, raisins, cœurs, épis, fruits, épines, griffes, serres, bêlements, chimères, sphinx, dés, miroirs, coupes, bagues, amphores, trilles, thyrse, arpèges, marotte, paon, carillon, diadème, gouvernail, houlette, joug, besace, férule, glaive, chaînes, flèches, croix, colliers, serpents, deuil, éclairs, boucliers, buccin, trophées, urne, sourires, larmes, rayons, baisers, or, tout cela sous un geste trop prompt pourrait s'évanouir ou se briser.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Allez bien doucement, car si petit qu'il soit de la taille d'un homme, ce meuble de silence renferme une foule sans nombre et rassemble en son centre plus de personnages et d'images qu'un cirque, un temple, un palais, un forum ; ne bousculez pas ces symboles divers pour ne pas déranger la paix d'un univers.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Allez bien doucement, car cet apôtre de lumière, il fut le chevalier de la beauté qu'il servit galamment à travers le sarcasme des uns et le crachat des autres, et vous feriez dans le mystère sangloter la première des femmes si vous couchiez trop durement son amant dans la terre.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Allez bien doucement, car s'il eut toutes nos vertus, mes frères, il eut aussi tous nos péchés ; allez bien doucement car vous portez en lui toute l'humanité.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Allez bien doucement, car il était un dieu peut-être, ce poète, un dieu qu'on a frôlé sans deviner son sceptre, un dieu qui nous offrait la perle et l'hysope du ciel alors qu'on lui jetait le fiel et les écailles de sa table, un dieu dont le départ nous plongera sans doute en la ténèbre redoutable ; et c'est pourquoi vont-ils, vos outils de sommeil, produire tout à l'heure un coucher de soleil.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Mais non. Ce que vous faites là n'est qu'un pur simulacre, n'est-ce pas ? C'est un monceau de roses que l'on a suivi sous l'hypothèse d'un cadavre et que dans cette fosse vous allez descendre, ô trésoriers de cendres, et ces obsèques ne seraient alors qu'une ample apothéose et nous nous trouverions en face d'un miracle. Oh ! dites, ce héros n'a pas cessé de vivre, fossoyeurs, ce héros n'est point mort puisque son âme encore vibre dans ses livres et qu'elle enchantera longtemps le cœur du monde, en dépit des siècles et des tombes !

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

 

Humble, il voulut se soumettre à la règle commune des êtres, rendre le dernier soupir et mourir comme nous, pour ensuite, orgueilleux de ce que l'homme avait le front d'un dieu, ressusciter devant les multitudes à genoux. En vérité, je vous le dis, il va céans renaître notre Maître d'entre ces morts que gardent le cyprès avec le sycomore, et sachez qu'en sortant de cet enclos du Temps, nous allons aujourd'hui le retrouver debout dans toutes les mémoires, comme demain, sur les socles épars érigés par la gloire, on le retrouvera sculpté dans la piété robustes des humains.

 

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.

Saint-Pol-Roux

 

 Graffito Condemned to Agony le-cri Domaine Public

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 11:00

réédition (1ère mise en ligne 06/01/2012 10:05)

 

De Josette* pour les jeudis en poésie des CROQUEURS DE MOTS, pour le défi n°72 proposé par Fanfan

un petit bonus pour qui a du mal a lire le vieux français (celui-ci est accessible, il y a encore plus difficile !)

 

Yver, vous n'estes qu'un villain

 

Yver, vous n'estes qu'un villain,

Esté est plaisant et gentil,

En tesmoing de May et d'Avril

Qui l'acompaignent soir et main.


Esté revest champs, bois et fleurs,

De sa livrée de verdure

Et de maintes autres couleurs,

Par l'ordonnance de Nature.


Mais vous, Yver, trop estes plain

De nege, vent pluye et grezil;

On vous deust banie en essil.

Sans point flater, je parle plain,

Yver, vous n'estes qu'un villain !

Charles d'Orléans

 

Charles d'Orléans, 1394 - 1465

 

* Josette, qui n'avait pas de blog, participe aussi à la cour de récré chez Jill Bill  

neigeC - reduc1 herbes-en-ete---reduc1.JPG

Charles_d_Orleans_et_Marie_de_Cleves.jpg

(Charles d'Orléans et Marie de Clèves, tapisserie du XVème siècle)

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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 06:00

Qui dit que les saisons se suivent et ne se ressemblent pas ? Il me semble pourtant en ce 25 décembre 2014 doux, trop doux et gris et pluvieux (du moins au moment où je programme) cette réédition est d'actualité (1ère édition 05/01/12 08:00)

 

Hiver et neige sont les thèmes des jeudis en poésie proposés par Fanfan

pour le Défi n°72 des CROQUEURS DE MOTS,

une petite pensée pour notre amirale Tricôtine

 

En ce début janvier 2012 très doux, au sens propre, il m'a semblé que ce poème d'Agrippa d'Aubigné était d'actualité

 

Ce doux hiver qui égale ses jours

 

Ce doux hiver qui égale ses jours

À un printemps, tant il est aimable,*

Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable,

J’en crains la queue, et le succès toujours.

 

J’ai bien appris que les chaudes amours,

Qui au premier vous servent une table

Pleine de sucre et de mets délectable,

Gardent au fruit leur amer et leurs tours.

 

Je vois déjà les arbres qui boutonnent

En mille noeuds, et ses beautés m’étonnent,

En une nuit ce printemps est glacé,

 

Ainsi l’amour qui trop serein s’avance,

Nous rit, nous ouvre une belle apparence,

Est né bien tôt bien tôt effacé.*

 

Théodore Agrippa d’Aubigné,

recueil L'hécatombe à Diane**

 

Théodore Agrippa d'Aubigné, 1552 - 1630, 

* le deuxième et le dernier vers, en français moderne, n'ont que 9 pieds.

J'ai cherché en vain sur Internet sa version d'origine pour en rétablir la rythmique

Je regrette aussi de ne pas avoir pu le situer dans son oeuvre et dans son temps.

 

** recueil 100 sonnets de jeunesse à Diane, mêlant violence et texte amoureux, resté inédit jusqu'au XIXe siècle, première publication en 1873, réédité dans Le printemps : L'hécatombe à diane et Les stances en 1960.

Théodore Agrippa d'Aubigné, poète protestant d'une grande complexité, militaire aux qualités reconnues, homme d'influence.

Il est le grand-père de Françoise d'Aubigné, épouse puis veuve du poète Scarron, plus connue sous le nom de la Marquise de Maintenon qui fut la maitresse puis l'épouse secrète de Louis XIV

voeux 2012 Fabsans formule

 

Un autre petit tour intéressant, le site de l'association des Amis d'Agrippa d'Aubigné

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 06:00

 

Toujours Quartier libre pour les jeudis en poésie du Défi n°135 des CROQUEURS DE MOTS piloté par lilousoleil

 

Réédition à l'occasion de l'approche de la fin d'année

(première publication pour La cour de récré de JB dans Chronique des jours d'antan 24/12/12 23:00) 

 

La veillée de Noël à la maison ne cédait pas à la tradition du réveillon. Nous nous affairions pour le repas du lendemain midi, Papa à la manoeuvre principale, maman à la cuisine juste quand il avait besoin d'aide. Les plus jeunes des enfants avaient été envoyés se coucher et les adultes aidaient à mettre les croquettes au chocolat en sachets. De délicieuses crottes de l'Abbaye de Tinchebray, (la chocolaterie était installée dans l'ancienne abbaye), achetées au kilo. Il fallait un sachet par personne et demain, nous serions nombreux.

 

Quand ces préparatifs étaient terminés et la vaisselle faite, Papa nous proposait un doigt de liqueur de mandarine ou de framboise ... Et nous chantions.

 

Parmi ceux-ci les incontournables, connus par coeur par Papa et Maman

J'ai retrouvé, avec quelques variantes dans l'air, l'un de nos préférés :

Le Noël des petits oiseaux

 

1er couplet

Les verts sapins de la vallée

Ce soir sont habillés de blanc

Car de Noël c'est la veillée

Et minuit s'avance à pas lents

Plus d'un petit oiseau frissonne

Car il a neigé sur les toits

Mais chut! voici l'heure qui sonne

Entendez-vous ces douces voix ?

 

Refrain

Il est minuit et Jésus vient de naître

Pour protéger les nids et les berceaux

Le ciel est bleu, le printemps va renaître

Noël ! Noël ! pour les petits oiseaux. (bis)

 

2ème couplet

Merles, pinsons, bergeronnettes

Se réveillant tous à la fois

Comme au beau temps des pâquerettes

Soudain, font retentir les bois

Voyant que la neige étincelle

Et que l'étoile brille aux cieux

Ces chers mignons battant de l'aile

Redisent dans leurs chants joyeux:

 

Refrain

 

3ème couplet

Les roitelets, les rouges-gorges

Quittant les toits et les buissons

Gazouillaient comme au temps des orges

Et l'air était plein de chansons

Puis, croyant au réveil du monde

Et préparant déjà leurs nids

Ils cherchaient de la laine blonde

Pour abriter tous leurs petits.

 

Refrain

 

4ème couplet

Mais tout-à-coup la nuit s'achève

Voici l'aurore au front vermeil

Et ne sachant si c'est un rêve

Chacun se dit: quel doux soleil !

Car Noël sur les plaines blanches

A fait luire un beau rayon d'or

Puis sous les toits et sur les branches

On entend gazouiller encore...

 

Dernier refrain

L'ombre s'enfuit et le jour va paraître

Pour éclairer les nids et les berceaux

Le ciel est bleu, le printemps va renaître

Noël ! Noël ! pour les petits oiseaux. (bis)

Paroles: Camille Soubise 

 

Camille Soubise, 1833 - 1901, journaliste, penseur et parolier franco-belge

rouge-gorge dans la neige - reduc1

pastel sec fait par une collègue d'atelier (photo d'un calendrier)

 

Celui que mon père préférait chanter, c'était "trois anges sont venus ce soir", tandis que nous nous plongions dans un gros livre de partitions pour retrouver des noëls pastouraux, sans oublier sur l'air célèbre repris par Bizet dans l'Arlésienne, La marche des rois (traditionnel du XVIIIe siècle)

Je préfère cette interprétation

.

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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 06:00

 

Quartier libre pour les jeudis en poésie du Défi n°135 des CROQUEURS DE MOTS piloté par lilousoleil

Alors prolongeons un peu la compagnie des chats. Et donnons crédit à Buffon (Le chat début ou texte complet) qu'il y avait encore fort à faire un siècle après La Fontaine pour réhabiliter le félin malaimé depuis les débuts du Moyen-âge, quoique utilisé pour chasser les rongeurs.

 

 

Le vieux Chat et la jeune Souris

 

Une jeune souris, de peu d'expérience, 

Crut fléchir un vieux chat, implorant sa clémence, 

Et payant de raisons le Raminagrobis.

          « Laissez-moi vivre: une souris 

          De ma taille et de ma dépense 

          Est-elle à charge en ce logis? 

          Affamerais-je, à votre avis, 

          L'hôte, l'hôtesse, et tout leur monde?

          D'un grain de blé je me nourris :

          Une noix me rend toute ronde.

A présent je suis maigre; attendez quelque temps 

Réservez ce repas à Messieurs vos enfants. »

Ainsi parlait au chat la souris attrapée.

          L'autre lui dit: « Tu t'es trompée:

Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours ?  

Tu gagnerais autant de parler à des sourds.

Chat, et vieux, pardonner! cela n'arrive guères.

          Selon ces lois, descends là-bas, 

          Meurs, et va-t'en, tout de ce pas;

          Haranguer les sœurs filandières :  

Mes enfants trouveront assez d'autres repas. » 

          Il tint parole.

                              Et pour ma fable 

Voici le sens moral qui peut y convenir :

La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir;

          La vieillesse est impitoyable.

 

Jean de La Fontaine, Fable V, Livre XII.

 

Le vieux chat et la jeune souris Gustave Doré

illustration de Gustave Doré

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 06:00

 

Pour le second jeudi en poésie du Défi n°134 des CROQUEURS DE MOTS piloté par Jill Bill sous le signe du Chat, et ayant évoqué l'aversion du naturaliste Buffon pour les chats, voici comment en quelques paragraphes il eur faisait une réputation, somme toute pas si caricaturale.

A la décharge de Buffon qui, vous l'avez compris dans mon défi, n'aimait guère les chats, il leur reprochait notamment de massacrer les oiseaux.

 

Le chat (extraits)

 

 Le Chat est un animal domestique infidèle, qu'on ne garde que par nécessité, pour l'opposer à un autre ennemi domestique encore plus incommode et qu'on ne peut chasser : car nous ne comptons pas les gens qui, ayant du goût pour toutes les bêtes, n'élèvent des chats que pour s'en amuser ; l'un est l'usage, l'autre l'abus ; et quoique ces animaux, surtout quand ils sont jeunes, aient de la gentillesse, ils ont en même temps une malice innée, un caractère faux, un naturel pervers, que l'âge augmente encore et que l'éducation ne fait que masquer.

 

De voleurs déterminés, ils deviennent seulement, lorsqu'ils sont bien élevés, souples et flatteurs comme les fripons ; ils ont la même adresse, la même subtilité, le même goût pour faire le mal, le même penchant à la petite rapine ; comme eux ils savent couvrir leur marche, dissimuler leur dessein, épier les occasions, attendre, choisir, saisir l'instant de faire le mal, se dérober ensuite au châtiment, fuir et demeurer éloignés jusqu'à ce qu'on les rappelle.

 

Ils prennent aisément des habitudes de société, mais jamais des mœurs : ils n'ont que l'apparence de l'attachement ; on le voit à leurs mouvements obliques, à leurs yeux équivoques ; ils ne regardent jamais en face la personne aimée ; soit défiance ou fausseté, ils prennent des détours pour en approcher, pour chercher des caresses auxquelles ils ne sont sensibles que pour le plaisir qu'elles leur font.

 

Bien différent de cet animal fidèle, dont tous les sentiments se rapportent à la personne de son maître, le Chat paraît ne sentir que pour soi, n'aimer que sous condition, ne se prêter au commerce que pour en abuser ; et par cette convenance de naturel, il est moins incompatible avec l'homme qu'avec le chien dans lequel tout est sincère.

Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon,

Histoire Naturelle, Volume IV, 1756 

Angora_Turc-Comte_de_Buffon.jpg

Le chat d'Angora (turc) illustration de l'article Le chat de l'édition de 1756

 

Buffon, 1707 - 1788, naturaliste, écrivain, philosophe etc français du XVIIIe siècle

Lire aussi la présentation du chat de Buffon par les sylvestres

.

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 Ephéméride de ce jour

 

et chaque jour

je n'oublie pas Anne-Sophie

les yeux dAnne-sophie

et ses compagnes d'infortune :

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015 ; 123 en 2016 et en 2017 ; 121 au moins en 2018 ; 150 en 2019 (au moins 122 confirmés)

(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

Profitez des instants de la vie :

le temps s'écoule à sa cadence,

trop vite ou trop lentement,

sans retour possible

N'oubliez pas que

"Tous les matins du monde sont sans retour"

Métiers improbables

TheBookEdition - Les anthologies Ephémères

La 6ème anthologie est parue en mai

Informations sur 

 Les anthologies éphémères