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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 10:10

~ Billet 372 ~

"Ciel, Amour, Liberté ..." (Ophélie, A Rimbaud)

.

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, animés par Brunô


          Ophélie

 

 

          I

 

          Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles

          La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

          Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...

          - On entend dans les bois lointains des hallalis.

 

          Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

           Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir,

          Voici plus de mille ans que sa douce folie

          Murmure sa romance à la brise du soir.

 

          Le vent baise ses seins et déploie en corolle

          Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;

          Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

          Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

 

          Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;

          Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

          Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :

          - Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

 

          II

 

          O pâle Ophélia ! belle comme la neige !

          Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !

          C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège

          T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

 

          C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,

          A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;

          Que ton coeur écoutait le chant de la Nature

          Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

 

          C'est que la voix des mers folles, immense râle,

          Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;

          C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,

          Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

 

          Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !

          Tu te fondais à lui comme une neige au feu :

          Tes grandes visions étranglaient ta parole

           - Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !

 

           III

 

          - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles

          Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;

           Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,

           La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

 

                                                       Arthur Rimbaud,                             
                                                       Poésies. 15 mai 1870.

Pour en savoir plus sur Ophélie dans les arts : Ophélie - Wikipedia,
Ophélie vue par les peintres
Ce billet est la suite vagabonde en écho des billets Clowns en miroir, pour fêter carnaval..., Reflets d'enfance et ses déclinaisons en pastel
auxquels s'est malheureusement invitée d'une manière quelquefois tragique l'actualité des déchauinements des flots.
Un détour par 100% Ile de Ré pour en avoir un aperçu.
Il se prolonge par le billet qui suit Ophélies d'enfance.... Le couriel qui me l'a apporté m'a conforté dans l'envie de publier ce poème.

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 06:30
~ Billet 367 ~

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, peut-être deviniez-vous que je vous emmènerais avec Max Jacob, saluer le crapaud qu'il enviait à Drancy en 1944, avant de mourir.

crapeau-applati.jpg

L'AMOUR DU PROCHAIN

 

Qui a vu le crapaud traverser la rue ?

C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.

Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait,

-Non. Il est rhumatisant, une jambe reste en arrière, il la ramène.

 

Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout pauvre clown.

Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue ;

Jadis, personne ne me remarquait dans la rue.

Maintenant, les enfants se moquent de mon étoile jaune.

Heureux crapaud !...Tu n’as pas d’étoile jaune.

 

Max Jacob (Drancy, 1944)

Vous n'aurez pas la page manuscrite de mon antologie à la page 45, je n'ai pas respecté la mise en page du poète et l'ai noté comme un texte en prose.
Mais j'ai noté en exergue, A Rousselot.

Et je suis sûre aussi que vous comprenez les errances de ma pensée à partir de mes petits Clowns en miroir et du prénom du mercredi.

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 05:00

~ Billet 362 ~

defi 001detaillreflets(détail d'un broderie au point de croix fil 1x1 présenté ICI)

Pour le
jeudi en poésie des Croqueurs de mots, menés à la baguette par le maestro Brunô, comment ne pas prolonger l'un des billets précédents par le poème de Leconte de Lisle, qui figure en bonne place dans mon anthologie d'ado.
(un clic sur les images pour les agrandir)

Et pour lire le poème confortablement un détour sur le blog de Fanfan : Les éléphants jeudi 25 février

elephantsLDL1.jpg
elephantsLDL2.jpg
ElephantsLDL3.jpg

Leconte de Lisle, 1818 - 1894, l'un des auteurs que l'imprimeur-libraire-éditeur Poulet-Malassis a contribué à faire connaître.
Et bien entendu, si le coeur vous en dit d'en savoir plus sur Leconte de Lisle,
l'article de Wikipedia, relayé par Patriarch à l'occasion d'un article philathélique.

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 11:40

~ Billet 357 ~

C'est le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, la communauté animée par Brunô.
Je continue à scanner pour ce blog les pages de l'anthologie que j'avais constitué à l'adolescence.

Voici Prelude de T.S. Eliot dans une traduction de Pierre Leyris.

Pour éviter de rester trop longemps à pianoter sur le clavier, j'ai scanné en deux images le poème et sa traduction par Pierre Léris.

                Un clic sur l'image permet de l'agrandir

Pour aller plus loin, l'es articles T.S. Eliot de Wikipedia, Pierre Leyris de Wikipedia et de la ville d'Ermont
 J'ai aussi trouvé les preludes dans une traduction de Pierre Leyris légèrement différente de celle que j'ai, mais qui présente l'avantage de vous montrer les trois autres preludes.
T.S. Eliot, 1888 - 1965, prix Nobel de littérature 1948
Preludes, 1917


preludeettraduc extrait de l'anthologie collectée par Jeanne Fadosi
PreludeTSEliot1.JPG
preludetrad1.JPG

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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 05:00

~ Billet 352 ~

C'est le jeudi en poésie des Croqueurs de mots.
Je continue dans le désordre, de rerouver avec vous les poèmes que j'avais consigné dans mon anthologie à l'adolescence.

 Celui qui suit, de Louis Aragon, a été publié clandestinement sous le pseudonyme de Jacques Destaing avec d'autres poètes dans le recueil L'honneur des poètes, aux éditions de Minuit à la date symbolique du 14 juillet 1943.
J'ai gardé la ponctuation que j'ai notée. Je ne suis pas sûre qu'elle soit fidèle à celle du poète.

Ballade de celui qui chanta dans les supplices

 

Et s’il était à refaire,

Je referais ce chemin

Une voix monte des fers

Et parle des lendemains.

 

On dit que dans sa cellule

Deux hommes, cette nuit-là,

Lui murmuraient : « Capitule,

De cette vie es-tu las ?

 

«Tu peux vivre, tu peux vivre,

Tu peux vire comme nous ;

Dis le mot qui te délivre,

Et tu peux vivre, à genoux. »

 

Et s’il était à refaire,

Je referais ce chemin.

Ta voix qui monte des fers

Parle pour les lendemains.

 

Rien qu’un mot, la porte cède,

S’ouvre, et tu sors. Rien qu’un mot,

Le bourreau se dépossède ;

Sésame, finis tes maux !

 

Rien qu’un mot, rien qu’un mensonge

Pour transformer ton destin :

Songe, songe, songe, songe

A la douceur des matins. »

 

Et si c’était à refaire,

Je referais ce chemin.

La voix qui monte des fers

Parle aux hommes de demain.

 

J’ai tout dit ce qu’on peut dire :

L’exemple du roi Henri ;

Un cheval pour mon empire ;

Une messe pour Paris.

 

Rien à faire ! Alors qu’il parte,

Sur lui retombe son sang !

C’était son unique carte,

Périsse cet innocent.

 

Et si c’était à refaire,

Referait-il ce chemin ?

La voix qui monte des fers

Dit : « Je le ferai demain. »

 

Je meurs et France demeure

Mon amour et mon refus.

Ô mes amis, si je meurs,

Vous saurez pourquoi ce fut !

 

Ils sont venus pour le prendre,

Ils parlent en allemand ;

L’un traduit : « Veux-tu te rendre ? »

Il répète calmement :

 

Et si c’était à refaire,

Je referais ce chemin.

Sous vos coups chargés de fers,

Que chantent les lendemains !

 

Il chantait, lui, sous les balles,

Des mots « sanglant est levé ».

D’une seconde rafale

Il a fallu l’achever ;

 

Une autre chanson française

A ses lèvres est montée,

Finissant la Marseillaise,

Pour toute l’humanité.

Louis Aragon, Paris, 14 juillet 1943

ballade-Aragon2.jpgBallade-Aragon1.jpg





 


 

 

 

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 05:01

~ Billet 344 ~

C'est Jeudi en poésie pour les Croqueurs de mots animés par Brunô.
Toujours en puisant dans mon anthologie d'adolescente, je vous emmène revisiter la poésie, telle que la concevait Paul Verlaine en 1874. Il a écrit plusieurs fois sur l'art poétique.
(inutile de s'abîmer les yeux, j'ai bien sûr mis le texte du poème en ligne sous le fac similé de ces pages :il suffit de descendre le curseur à droite de votre écran).

verlaineartpoetique.jpg

              Art poétique

              De la musique avant toute chose,
              Et pour cela préfère l'Impair,
              Plus vague et plus soluble dans l'air,
              Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

              Il faut aussi que tu n'ailles point
              Choisir tes mots sans quelque méprise :
              Rien de plus cher que la chanson grise
              Où l'indécis au précis se joint.

              C'est des beaux yeux derrière les voiles,
              C'est le grand jour tremblant de midi,
              C'est, par un ciel d'automne attiédi,
              Le bleu fouillis des claires étoiles !

              Car nous voulons la Nuance encor,
              Pas la couleur, rien que la Nuance !
              Oh ! la nuance seule fiance
              Le rêve au rêve et la flûte au cor !

              Fuis du plus loin la pointe assassine,
              L'esprit cruel et le rire impur,
              Qui font pleurer les yeux de l'azur,
              Et tout cet ail de basse cuisine !

              Prend l'éloquence et trod lui le cou !
              Tu feras bien, en train d'énerige,
              De rendre un peu la rime assagie.
              Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

              Ô qui dira les torts de la rime !
              Quel enfant sourd ou quel nègre fou
              Nous a forgé ce bijou d'un so
              Qui sonne creux et faux sous la lime ?

              De la musique encore et toujours !
              Que ton vers soit la chose envolée
              Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
              Vers d'autres cieux à d'autres amours.

              Que ton vers soit la bonne aventure
              Eparse au vent crispé du matin
              Qui va fleurant la menthe et le thym ...
              Et tout le reste est littérature.
                       Paul Verlaine, composé en 1874,
                      publié en 1884 dans Jadis et naguère

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 11:00
~ Billet 335 ~


bruno

(illustration appartenant à Brunô)

Par un concours de grimaces
Etrangement mon regard
figea mon chemin de hasard
Pour m'attarder dans cette place.

Un commentaire sous l'abat-jour
Invitait à tomber le masque
Mais il aurait fallu un casque
Pour le suivre sur la route du Tour.

On le sait près de la montagne.
Est-ce en rêvant ou en cagne
Qu'il s'inventa jongleur de mots ?

Avec pudeur rires et félures,
Dans les étoiles tissant sa voilure !
Qui est Brunô ... le verseau ?

                         Jeanne Fadosi, pour jeudi 21 janvier 2010

avec plein d'autres friands de mots savoureux,
pour
Brunô, l'animateur des Croqueurs de mots
qui fait agiter nos neuronnes en mots de tête
et  le
jeudi en poésie revisiter nos souvenirs

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 05:30

~ Billet 327 ~

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, j'avais préparé une autre page.
Je la mets de côté pour une autre fois.
Ce matin au réveil, dans un demi-sommeil, bien à l'abri sous mes chaudes couvertures, je n'ai pas tout de suite réalisé qu'un nouveau soubresaut de la croûte terrestre venait de jeter tout un peuple dans la rue.

Ce soir de janvier, pour me distraire,
une série américaine, un match de foot,
une émission de pierres et de gens
des histoires de gens,
qui mettent beucoup de passion
à sauver de vieilles pierres
avec sans doute beaucoup d'argent,
aussi

J'ai parcouru le programme télé
rien ne m'a vraiment accroché.
J'ai éteint cette lucarne.
Je me sens si mal.
Je voudrais ne jamais avoir
mis en ligne
ce conte idiot 
de pierres et de gens
qui se chamaillent.
je voudrais ne pas avoir vu
ces grands yeux étonnés
sur ce
galet du Tréport .
Je voudrais que le sol n'ait pas tremblé,
que les pierres ne soient pas tombées.

Ce soir sur un petit fragment de terre,
la misère s'ajoute à la misère.
Et la terre rappelle aux gens
Qu'ils doivent compter avec ses pierres.
                    Jeanne Fadosi, mercredi 13 janvier 2010

J'avais écrit les quelques vers qui suivent au dos d'une carte postale en regardant l'envers du faste parisien .
Ma peine venait d'ailleurs, mais, en remplaçant Paris contraste par Haïti dévasté,  un "je" peut sans doute avoir ce ressentir devant la dévastation, en Haïti, là et maintenant.

paristaudis.jpg

beautemisereTant de beauté

Tant de misère

Paris contraste

Où est ton âme ?

La mienne hurle !

Tu me voles

Voleuse, friponne.

Tu éclates d’un rire goulu

Derrière un mur effondré.

Hier guenilles,

Bientôt building.

Chut c’est franglais.

Interdit ;

Défense de …

L’oiseau s’envole,

Chante !

L’homme, où cours-tu ?

Où est nulle part ;

Nulle part est ailleurs.

Ici peut-être ?

                                   Jeanne Fadosi, Paris avril 1977
 

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 16:20

~ Billet 318 ~

Pour les jeudis en poésie des Croqueurs de mots, à l'encre des mots anciens pour Brunô, j'avais prévu d'éditer le poème Note, partage que Liedich avait mis sur son blog pour relever un petit défi de novembre.
Mais ce poème a disparu des radars comme l'essentiel de ses parutions depuis qu'il s'était remis à alimenter son blog.
Sa décision lui appartient et je me sens comme beaucoup de ses lecteurs, un peu orpheline de sa poésie.

Alors, je passe directement à mon intention de puiser dans l'anthologie personnelle constituée en 1966 et 1967.
Pour commencer, un poème dont le choix qu'il peut paraître étonnant pour une adolescente de quinze ans qui avait la vie devant elle.

CMdesoimeme.jpgClément Marot

De soi-même, 1544

Plus ne suis ce que j'ai été,
Et ne le saurais jamais être ;
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.
Amour, tu as été mon maître,
Je t'ai servi sur tous les dieux.
Ô si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux !




Et si vous voulez avoir le poème en entier, car je n'avais noté que ces vers, je vous propose la page de Florilège qui est une belle anthologie de la poésie en langue française (voir le sommaire de Florilège   

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 10:10

~ Billet 315 ~ (ex-catégorie chronique des jours d'antan)

Comme je cherchais pour Lajemy si par hasard il n'y aurait pas une chanson sur le sujet des bulles pour le Casse-tête de la semaine dans le cahier de mon père, j'ai retrouvée celle-ci qui ne fait pas de bulles, mais qui arrive à nous mettre des pétillements de sourires dans les yeux malgré le thème abordé, qui correspond aussi au thème des sans-abri pour le geste du Colibri zen de la semaine de Noël !
Il fallait bien cela pour me faire pardonner ma phrase malheureuse, car mal exprimée de mon introduction à
Corolles écarlates. Je m'en expliquerai mais je ne peux pas expédier le sujet en une phrase.
(à propos de Corolles écarlates, je n'ai toujours pas de nouvelle du blog pour lequel je souhaitais utiliser une photo pour l'illustrer : c'est dommage car j'étais assez satisfaite du recadrage que j'avais fait)

Et comme j'ai soin de votre vue précieuse, vous trouverez la transcription de la chanson sous la page  manuscrite.



Dans-la-rue---reduc1.jpg
(clic sur la page pour la voir en plus grand)

Consignée à Agadir en 1924, donc forcément antérieure. Un couriel du 1er février m'a apporté ces précisions :

"dans la rue" est une chanson de 1923, musique de Desmoulins, écrite par Dommel ( et sans doute Jean Rodor ), interprétée par Dommel, mais aussi par PERCHICOT ( dont la vie est un vrai roman )...Elle apparaît dans le catalogue de DOMMEL, à la rubrique "chansons vécues"...



~1er couplet~

J'ai vu l'jour à Panam'
Car j'suis né un matin
Tout près de Notre Dame
Dans la rue Saint Martin

C'est là que l'on 'a r'trouvé tout nu
Et depuis personne ne m'a jamais r'connu

Parait qu'c'est un poivrot
Qui ramassait des mégots
C'est rigolo
Qui m'trouva sur l'carrreau
Là tout le long d'un ruisseau
Dans la rue

Il m'ramena chez lui
Et c'est là que j'ai grandi
Dans son taudis
Or un soir v'là qu'il mourut
Alors je suis revenu
Dans la rue.
~~~~

~2ème couplet~

J'avais sept ans à peine
Qu'au hasard du pavé
Sur les bords de la Seine
Oui tout seul j'ai poussé

J'ai connu l'école du soir, un soir
Mais l'lendemain j'ai préféré mon vieux trottoir

Depuis j'vends des journaux
J'ouvre les portières presto
Des belles autos
C'est moi le roi des camelots
A la barbe des sergeots
Dans la rue

Et quand sonne minuit
Qu'à Montlmartre on soupe, on rit
Je file sans bruit
Aux halles m'offrir un souper
Avec c'qui tombe des paniers
Dans la rue.
~~~~

~3ème couplet~

Je n'ai pas de princesses
Comme les gens à pognon
Mais j'connais les caresses
J'sais donner l'grand frisson.

Quand une poule tombe dans mes bras
Ah ! j'vous jure que la gosse ne le regrette pas

J'vais pas à l'hôtel
Trouvant l'amour sous le ciel
Plus naturel
Sur la place du Carroussel
Où tout près d'la Tour Eiffel
Dans la rue

Et quand j'donne des bécots
Amoroso
Ou mes fricassées d'museau
Je fais comme les cabots ...
Dans la rue ...
~~~~

~4ème couplet~

Je sais que la camarde
Me réclamera un jour
Mais pourquoi donc qu'elle tarde
A désigner mon tour

Pour c'que j'fous ici après tout
J'serai bien mieux quand j'dormirai dans mon trou

Je n'suis pas un savant
Mais je sais qui' y'aura tout l'temps
Des p'tits, des grands
Alors pourquoi qui' y'a des gens
Qui souvent jettent leur argent
Dans la rue

A ces nouveaux rupins
J'leur dis donnez du pain
Aux pauvres copains
Qui n'osent vous tendre la main
Et qui souvent meurent de faim
Dans la rue.
        noté à Agadir, le 27 Mai 1924

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(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

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