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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 06:00

 

Pour faire suite à ma participation au défi n°119 des CROQUEURS DE MOTS piloté par Martine depuis son Quai des rimes, Il était tentant de continuer en poésie à décliner le RIEN

Pas gai gai ce que j'ai trouvé, mais tellement percutant ! comme je n'ai pas envie de plomber l'ambiance plus que ça  rendez-vous lundi prochain pour ces découvertes : ce jeudi, je préfère sourire avec Raymond Devos et l'écouter

 

Parler pour ne rien dire

 

de quoi allons-nous parler ?

Eh bien, de rien ! De rien ! 

Car rien ... ce n'est pas rien. 

La preuve c'est qu'on peut le soustraire.

Exemple : Rien moins rien = moins que rien !

Si l'on peut trouver moins que rien

c'est que rien vaut déjà quelque chose !

On peut acheter quelque chose avec rien !

En le multipliant Une fois rien ... c'est rien ;

deux fois rien, ... ce n'est pas beaucoup,

mais trois fois rien ! ...

pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose,

et pour pas cher.  »

Raymond Devos, Extrait du sketch Parler pour ne rien dire 

 

Raymond Devos, humoriste français, 1922 - 2006

 

devospaper01---reduc1.jpg

.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 06:00

la version en français moins actualisé se trouve ICI pour le 1er jeudi en poésie du défi n°119 des CROQUEURS DE MOTS piloté par Martine.

 

De soi-même

 

Plus ne suis ce que j'ai été,

Ni ne le saurais jamais être

Mon beau printemps et mon été

Ont fait le saut par la fenêtre.

Amour, tu as été mon maître

Je t'ai servi sur tous les dieux.

Ô si je pouvais deux fois naître,

Comme je te servirais mieux !

 

*

 

Réponse au précédent

 

Ne menez plus tel déconfort1,

Jeunes ans sont petites pertes :

Votre âge est plus mûr et plus fort

Que ces jeunesses mal expertes.

Boutons serrés, roses ouvertes,

Se passent trop légèrement ;

Mais du rosier les feuilles vertes

Durent beaucoup plus longuement.

 

*

 

Sur le même propos

 

Pourquoi voulez-vous tant durer,

Ou renaître en fleurissant âge2 ?

Pour aimer et pour endurer !

Y trouvez-vous tant d'avantage ?

Certes, celui n'est pas bien sage

Qui quiert3 deux fois être frappé,

Et veut repasser un passage

Dont il est à peine échappé.

Clément Marot

 

1.- déconfort : nom vieilli découragement, accablement

2.- fleurissant âge : expression plus en usage mais facile à comprendre

il en reste l'expression à la fleur de l'âge (peut-être grâce à Georges Brassens)

3.- Quiert : 3ème personne du verbe quérir = demander

Clément Marot, 1496 - 1544, poète français    

roses-anciennes---reduc1.JPG

.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 06:00

 

Vous comprendrez (peut-être) lundi prochain avec ma participation au défi n°119 des CROQUEURS DE MOTS sous la houlette de Martine depuis son Quai des rimes, ce choix. Il n'a absolument rien de nostalgique et c'est d'ailleurs pour cela que je mets en ligne le poème dans sa totalité, ce qui change assurément ce qu'on peut imaginer de l'état d'esprit du poète.

Ci-dessous, le texte en vieux français (enfin presque). Pour la version modernisée CLIC

 

 

De soi-même

   

Plus ne suis ce que j’ay esté,

Et ne le saurois jamais estre ;

Mon beau printemps et mon esté

Ont faict le saut par la fenestre.

Amour, tu as esté mon maistre :

Je t’ay servy sur tous les dieux.

Ô si je povois deux fois naistre,

Comme je te servirois mieulx !

 

*

 

Réponse au précédent

 

Ne menez plus tel desconfort,

Jeunes ans sont petites pertes :

Votre aage est plus meur et plus fort

Que ces jeunesses mal expertes.

Boutons serrez, roses ouvertes,

Se passent trop légèrement ;

Mais du rosier les fueilles vertes

Durent beaucoup plus longuement.

 

*

 

Sur le même propos

 

Pourquoy voulez-vous tant durer,

Ou renaistre en fleurissant aage ?

Pour aymer et pour endurer !

Y trouvez-vous tant d’avantage ?

Certes, celuy n’est pas bien sage

Qui quiert deux fois estre frappé,

Et veult repasser un passage

Dont il est à peine eschappé.

Clément Marot

 

rose fanée - reduc1

 

Clément Marot, 1496 - 1544, poète français

.    

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 17:00

Réédition augmentée pour ce jeudi en poésie, lire aussi le poème de Max Jacob et celui de Jamadrou

1ère édition 07/12/14 19:37    

Note du jeudi 13 mars 2014 :

aujourd'hui 13 mars 2014, cela fait 3 ans que nous découvrions sur nos écrans de télévision les suites du séisme et du tsunami de Sendaï et ce qu'il advenait ou du moins ce qu'on nous disait au compte gouttes de ce qu'il advenait de la centrale nucléaire de Fukushima. Quand j'ai écrit ce poème en 2006, je n'imaginais pas que ce que je pense inévitable depuis les années 1970, déjà éprouvé en 1979 et en 1986 de plus en plus fort, se reproduirait si tôt et avec cette ampleur.

J'imaginais encore moins que l'amnésie viendrait si vite et que l'inertie des humains serait telle.

Ni qu'on oublierait aussi vite aussi la tempête Xynthia et ses conséquences du 26 février au 1er mars 2010 dont cette catastrophe un an après avait vite eclipsé le triste anniversaire. Ni que l'on découvrirait tout au long de cet hiver atypique 2013-2014 que peu de leçons avaient été, sinon retenues, du moins suivies de mesures, hors les zones déjà atteintes.

Ni qu'un scandale majeur de santé publique, relatif à un vaste trafic d'enfouissement illégaux de déchets toxiques, mis furtivement dans les medias la semaine dernière, passe à la trappe pour laisser la place à des cris d'orfraies sur des sujets qui n'en sont pas.

 

Rappeler ces évidences, c'est le contraire du désespoir, c'est croire qu'elles peuvent encore être entendues. C'est le contraire du pessimisme et certes je n'ai pas le talent de dire de Michel Serres et encore moins celui d'agir et de faire savoir de Pierre Rabhi.

 

Note du jeudi 4 juillet 2013 :

Lors de la mise en ligne intiale de ce billet, le dimanche 7 décembre 2008, j'écrivais ceci : (le surlignage a été rajouté ce jour mais pas la phrase).

Le président de la République François Hollande a relevé de ses fonctions la ministre de l'écologie, Delphine Batho mardi 2 juillet 2013, sur proposition du premier ministre François Ayrault, pour avoir critiqué publiquement la réduction de 7% faite au budget 2014 du ministère de l'écologie et dit sa déception.

Ce que j'écrivais en 2008 est toujours et plus que jamais d'actualité.



Il y a quelque temps, j'avais créé une première page avec un poème composé il y a environ deux ans. Ma sensibilité aux blessures que les hommes infligent à notre planète, je la porte en moi depuis toujours, d'aussi loin que je puisse me souvenir de ma conscience  au monde en tous cas.

Ma fibre "écologique" n'a pas attendu que des politiques s'en emparent. Il faut bien je suppose, porter l'alarme sur ce terrain encore que je ne suis pas persuadée que les conflits d'intérêts et les enjeux planétaires y fassent bon ménage.

Le temps presse pourtant de plus en plus et pas seulement par rapport au réchauffement climatique. Ensemble, et sans exclusive, nous pouvons encore faire reculer le soir de la terre. Sans renoncer à aller voir ce qu'il y a au-delà de l'aube, car je suis convaincue que si la terre a connu un vieillissement accéléré depuis, disons le début de l'ère industrielle, vers le XVIIIème siècle, nous n'en sommes encore qu'aux balbutiements de l'humanité.

Ne trahissons pas la sérénité de ces petits enfants qui nous font confiance, donnons nous les meilleures chances de leur laisser le temps de connaître une vie plus généreuse et belle que celle qui se prépare en ce moment.

archfabie10044


Des volutes blafardes,
A l'aube vacillante,
Font un cocon précaire
Aux bourgeons frissonnants.
Le trille volubile
S'éteint avec le jour,
Tandis que pas à pas
L'obscur cède à l'aurore.
Ombre indécise encore
Qui tantôt insolente
Enchantera l'espace
De ses verts éclatants,
En cet instant infime
Où s'évitent deux mondes,
La nature s'ébroue,
Aux hommes indifférente.
Oh, dormeurs inconscients
De cette agonisante !
Oh, dormeurs insouciants
Des destins qu'elle enchante ! 


Le soir de l'aube et de la terre
- Jeanne Fadosi - octobre 2006

Mis en page avril 2008 (nettoyée des bugs 05/06/2013)

pour volutes - reduc

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 06:00

 

Pour ce défi n°118 piloté par Lénaïg, les jeudis en poésie sont comme de coutume, décidés par chacun à sa guise ...

Avec des pistes pour ceux qui n'osent s'aventurer dans l'univers poétique sans itinéraire balisé (cette quinzaine : au-delà des apparences ; au-delà des différences)

 

L'AMOUR DU PROCHAIN

 

A Rousselot

Qui a vu le crapaud traverser la rue ?

C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.

Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait,

-Non. Il est rhumatisant, une jambe reste en arrière, il la ramène.

 

Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout pauvre clown.

Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue ;

Jadis, personne ne me remarquait dans la rue.

Maintenant, les enfants se moquent de mon étoile jaune.

Heureux crapaud !...Tu n’as pas d’étoile jaune.

 

Max Jacob (Drancy, 1944)

 

Max Jacob, poète romancier et peintre français, 1876 - 1944 (au camp de Drancy)

Camp de Drancy, 1941 - 1944, plaque tournante de la déportation depuis la France, notamment des juifs

Jean Rousselot, poète et résistant 1913 - 2004

 

J'aurais voulu aussi rééditer L'écharpe, de Jamadrou

 

Modigliani-_Amedeo_-1884-1920-_-_Ritratto_di_Max_Jacob_-187.jpg

portrait de Max Jacob par Modigliani

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 18:00

 

Au delà des apparences, au-delà des différences

 

et pour vous faire profiter de ce lien envoyé il y a quelque temps par une amie

 
Au lendemain de la journée de la femme, je verrais bien le même film en remplaçant le mécanicien par une mécanicienne. Pas vous ?
dans la continuité de ce joli thème proposé par Lénaïg pour les CROQUEURS DE MOTS
et même quand cela ne se voit pas
.
5750798-ces-fous-furieux-qui-avaient-interdit-aux-sourds-de.jpg
Emmanuelle Laborit recevant un molière en 1993
.
Emmanuelle Laborit recevait un molière des mains d'Edwige Feuillère en 1993 pour son interprétation dans la pièce Les enfants du silence. (photo AFP illustrant cet article du Nouvel Observateur de mai 2013)
.
Si j'ai choisi d'illustrer cet article par le radieux visage de cette artiste hors pair, c'est qu'elle est la petite fille du scientifique Henri Laborit, à qui l'on doit, avec Alain Resnais, le film Mon oncle d'Amérique, revu avec un grand intérêt inébranlé avant hier soir sur ARTE.
.
Emmanuelle Laborit, née en 1971, actrice et directrice de l'International Visual théâtre
Henri Laborit, 1914 - 1995, chirurgien, neurobiologiste et philosophe

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 06:00

 

Musique Aristide

 

Aristide était un prénom

Réellement trop aristo.

Il lui fallait pour son renom

S'il est possible un peu d'argot

Tel celui qu'à Mesnilmontant

Imaginait loin de l'école

Dans ses chansons le grand Bruant

Entendant le  Cavaillé-Coll

 

Bravons les clivages

Risquons les mariages

Unissons les musiques

A rebours des fanatiques

Ne nions pas les différences

Tissons-en d'or nos existences

      Jeanne Fadosi, le lundi 5 avril 2010

 

Les notes explicatives se retrouvent dans le jus du billet réédité ICI

 

et comme c'était il y a peu le dixième anniversaire de la mort de claude Nougaro, illustration sonore : Amstrong (écoute limité à 30 secondes)

 

jazzmenJackieLottin - reduc1

huile sur toile de ma soeur Jacotte

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 06:00

 

Pour ce défi n°118 piloté par Lénaïg, les jeudis en poésie sont comme de coutume, décidés ...

Avec des pistes pour ceux qui n'osent s'aventurer dans l'univers poétique sans itinériare balisé.

 

Ce mardi matin, comme c'est pour moi devenu un réflexe, Je tape en requête auprès de mon moteur de recherche préféré et omni présent :  (je mets entre guillemets les deux termes pianotés en requête)

"différence" "poésie"

ce que le moteur de recherche traduit par search?q=différence+poésie& [...]

Avant de vous entrainer dans ma toile buissonnière, laissez-moi vous proposer, pour illustrer la piste Au-delà des différences, cette petite fantaisie pleine de candeur que j'avais proposé à la cour de récré Musique Aristide !

 

 

Au bouts de quelques liens, est-ce encore sur la première page ? je suis appâtée par une de ces questions qu'on se pose rarement et pourtant 

Quelle est la différence entre un poème et une poésie ?

 

Je clique, sans même avoir vérifié vers quel site : vous pouvez oser aussi, du moins je crois CLIC

Et évidemment, je souris en le découvrant, je le connais déjà, j'y attéris de temps à autre fortuitement :

Questions à la con.  Le titre veut tout dire ... vraiment ? 

Moi je trouve que les questions ne le sont pas justement et les réponses, puisqu'il s'agit uniquement d'un forum participatif (avec une solide modération que je soupçonne derrière, c'est indispensable), diverses et souvent intéressantes.

 

Remarquez tout de même que le site des études littéraires considère la question avec sérieux et pertinence

Différences entre poème et poésie

 

Et puis je me suis émue à la lecture de ce poème (cette poésie ?)

La différence

sur ce site, lui aussi déjà croisé sur la Toile :

Poésies.biz Le site des poésies pour enfants

 

Entre autres errances à partir de la page de liens proposés, j'ai eu aussi le plaisir littéraire d'explorer le site de Nathalie, Ma différence

et de rêver dans le sillage de ses mots

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 06:00

 

Deuxième jeudi en poésie des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°117 sous la houlette de Mam'zelle Jeanne.

 

La marmotte

 

Ma foi, si j'avais pu choisir,

Mieux que les dieux ne le tricotent,

Mon sort, selon mon bon plaisir,

J'aurais choisi d'être marmotte.

 

Manger tout son soûl à loisir,

Devenir rond comme pelote

Et durant tout l'hiver dormir,

Cela vaut bien d'y réfléchir.

 

On aura beau dire et redire

Que j'aime que l'on me dorlote

Et que c'est une joie d'écrire

Tout ce que le coeur me chuchote,

J'étais fait pour être marmotte3.

Maurice Carême1, Au clair de la lune (1976)

Ecrit à Duingt, le 18 août 1976

 © Fondation Maurice Carême2, tous droits réservés

 

1. - Maurice Carême, 1899 - 1978, écrivain et poète belge

2. - Fondation Maurice Carême

3. - marmotte, mammifère rongeur hibernant

Drouais, François-Hubert - The Children of the Duc de Boui

François-Hubert Drouais, toile de 1756

Les enfants du Duc de Bouillon en costumes savoyards,

l'un jouant de la vielle, l'autre avec une marmotte

 

***

S'il est une rencontre attendue fébrilement chaque année de l'autre côté de l'Atlantique, c'est bien Le jour de la marmotte, tradition météorolique s'il en est. 

 

J'ai choisi ce poème pour rendre hommage à un réalisateur dont je connaissais bien le film culte, (et quelques autres), qui le fait passer dans la postérité (bien que j'ai bien plus de 35 ans) mais pas même le nom jusqu'à ce que j'apprenne sa mort (le 24-02-2014) aux informations .

Il me plait bien d'imaginer que  Harold Ramis, en Un jour sans fin enfin serein, pourrait rencontrer à sa guise, en un coin retrouvé d'un de nos espace-temps imaginaires et/ou réels, Maurice Carême,  les marmottes, les marguerites, les grains de sable ou de grès et tant d'autres parmi tous les êtres sensibles.

 

Je l'ai trouvé grâce à Internet, sur cette page d'un blog de Over-blog  et je remercie au passage l'erreur qui y avait été fait à l'origine et qui m'a permis dans les commentaires de découvrir le site de Les amis de Maurice Carême

Et je me suis empressée de leur demander l'autorisation de mettre ce poème en ligne, car ils sont les uniques dépositaires des droits sur l'oeuvre de Maurice Carême.

Elle serait bien déroutée, comme les plantes qui m'entourent et l'herbe qui pousse comme en mars, par ce temps exceptionnellement doux cette marmotte.

 

Avec qui peut-elle bien avoir rendez-vous, sinon avec Harold Ramis, à Punxsutawney peut-être, ou au paradis des doux rêveurs cher à Quichottine ?

.

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 07:00

 

Chez mileune la semaine 8 se termine.

N'étant pas fumeuse, j'ai laissé se consumer celle de la semaine 7. Mais j'en profite pour rééditer une nouvelle fois cette chanson mise en ligne le 23 février 2012 pour un jeudi en poésie

 

En vous signalant aussi l'excellente émission de jeudi 20 février 2014 sur france2 Complément d'enquête "Cannabis, les sacrifiés du pétard". On peut retrouver l'émission ICI.

 

Après avoir suivi les oiseaux en poésie puis des chapeaux à aimer pour le défi n°75 de Lénaïg pour les CROQUEURS DE MOTS

Celles et ceux qui connaissent mon blog se souviennent peut-être du cahier noir de mon père dans lequel il consignait les chansons entendues sur un poste radio pendant son service militaire à Agadir en 1920

 

 

DU GRIS

Paroles: E. Dumont, musique: F. L. Benech

 

 

Hep! Monsieur, une cigarette!

Une cibiche, ça n'engage à rien,

Si je te plais, on fera la causette,

T'es gentil, t'a l'air d'un bon chien.

 

Tu se rais moche, ça serait la même chose,

Je te dirais quand même que t'es beau,

Pour avoir, t'en devines bien la cause,

Ce que je te de mande, une pipe, un mégot.

 

Ah, non! Pas l'anglaise, ni le bout doré,

Ces tabacs-là c'est du chiqué.

 

Du gris, que l'on prend dans ses doigts

Et qu'on roule

C'est fort, c'est acre, comme du bois,

Ça vous soûle.

C'est bon et ça vous laisse un goût

Presque louche

De sang, d'amour et de dégoût,

Dans la bouche.

 

Tu fumes pas, ben t'en a de la chance,

C'est que la vie, pour toi, c'est du velours,

Le tabac, c'est le baume de la souffrance,

Quand on fume, le fardeau est moins lourd.

 

Y'a l'alcool, me parle pas de cette bavarde,

Qui vous met la tête à l'envers,

La rouquine qu'était une pocharde,

À vendu son homme à Deibler.

 

C'est ma morphine, c'est ma coco,

Quoi? C'est mon vice à moi le perlo.

 

Du gris, que l'on prend dans ses doigts

Et qu'on roule

C'est fort, c'est acre, comme du bois,

Ça vous soûle.

C'est bon et ça vous laisse un goût

Presque louche

De sang, d'amour et de dégoût,

Dans la bouche.

 

Monsieur le docteur, c'est grave ma blessure?

Oui je comprends, y a plus d'espoir,

Le coupable, j'en sais rien je vous le jure,

C'est la rue, le métier, le trottoir.

 

Le coupable, au fait, je vais vous le dire,

C'est les femmes avec leur amour,

C'est le coeur qui se laisse séduire,

La misère qui dure nuit et jour.

 

Ah, et puis je m'en fous, te nez, donnez-moi,

Avant de mourir, une dernière fois,

 

Du gris, que dans mes pauvres doigts

Je roule

C'est bon, c'est fort, ça monte en moi,

Ça me soûle.

Je sens que mon âme s'en ira,

Moins farouche

Dans la fumée qui sortira

De ma bouche.

 

 

l'écouter chantée par Berthe Sylva en admirant Marlène Dietrich avec toutes sortes de chapeaux, à croire que la vidéo a été mise en ligne exprès pour ce billet

 

du-gris_dessin---reduc.jpg Du gris - reduc

 

En 1920 et sans doute avant,

on savait déjà que la fumée du tabac était redoutable pour les poumons

***

 

      Tu as raison, Francine, le tabac tue ! Mais je n'aime pas l'utilisation qui en a été faite sur les paquets de cigarettes, contreproductive, il me semble. Je m'en explique dans Vrai débat ou rideau de fumée ? en avril 2009

 

 

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 Ephéméride de ce jour

 

et chaque jour

je n'oublie pas Anne-Sophie

les yeux dAnne-sophie

et ses compagnes d'infortune :

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015 ; 123 en 2016 et en 2017 ; 121 au moins en 2018 ; 150 en 2019 (au moins 122 confirmés)

(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

Profitez des instants de la vie :

le temps s'écoule à sa cadence,

trop vite ou trop lentement,

sans retour possible

N'oubliez pas que

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