(ex catégorie chronique des jours d'antan)
Oui, c'est vrai, ce n'est pas toujours au réveil, mais souvent. Même quand je me suis réveillée la nuit, une ou plusieurs fois, même si j'ai rompu alors la monotonie en me levant, en lisant ou en mettant la radio, le petit matin est souvent un moment où je me suis rendormie.
C'est alors le radio-réveil qui me tire de cet ultime somme, suivi de près par l'alarme programmée de mon téléphone. J'en profite alors pour l'allumer et pour boire un grand verre d'eau.
Et je m'accorde une bonne demi-heure de farniente allongée. en ce moment, c'est juste sous un drap léger. encore que cette nuit j'ai remis une couverture.
C'est à ce moment-là que je prends connaissance des informations. Le soir, entre les coups de fil, le diner, le zapping anti-pub, je suis plus distraite.
Pourtant c'est vrai, les actualités d'hier soir, mentionnant des noyades sur les plages de méditerranée ont mentionné Palavas les Flots.
Palavas les Flots, 1926
Cette année-là, ma maman venait d'avoir 13 ans et venait de perdre sa maman. Elle a bénéficié de la solidarité de son quartier et de la fondation d'un mécène pour partir en "centre de vacances". Bien sûr, ce vocable n'existait pas encore.
Cette année-là, (elle ne savait pas nager), elle a bien failli se noyer, sans la rapidité et l'efficacité d'intervention d'un très bon nageur. J'ai eu droit au récit de cet événement, de sa frayeur et de sa reconnaissance, comme mes frères et soeurs avant moi ... Au récit de ces merveilleuses vacances aussi, malgré le voile de tristesse qui l'avait fait orpheline.
Cette année-là, elle s'est juré d'apprendre à nager quand une nouvelle occasion se présenterait. Bien consciente que cela ne suffirait pas et qu'il était important, même en sachant nager, de ne pas se mettre en risques. C'est mon père qui lui a appris, des années après, lors qu'ils étaient jeunes mariés.
C'est pour cette raison, et aussi parce que l'un de leurs premiers logements était en bordure de rivière, que tous mes frères et soeurs ont appris très tôt la natation et les risques de l'eau, à une époque où beaucoup d'enfants et encore plus d'adultes, ne savaient pas nager, y compris parmi les marins.
En 1966, quand à la fin de notre première année d'école normale (l'équivalent de la seconde en lycée) nous avons fait notre stage d'EPS en plein air d'une semaine, j'ai découvert avec étonnement que plus de la moitié des filles et des garcons de notre promotion ne savaient pas nager.
Quant à moi, de santé fragile et très frileuse, je n'ai su nager que vers les 8 ou 9 ans et sans grande endurance. Il n'aurait pas fallu me demander de nager plus de 100 mètres, et encore, je sortais exténuée de ces tests. Et je ne vous parle pas de la chair de poule, des doigts blancs et des lèvres violettes ...
L'obligation (sauf dispenses médicales) de la natation dans les collèges et les lycées puis dans les écoles, n'est venue que bien plus tard, avec la construction de piscines couvertes, dans les années 1970. Les futurs institutrices et instituteurs ont profité de leur séjour au bord d'un lac pour apprendre à nager ou se perfectionner.
Une semaine, c'était bien peu. Mais à cette époque déjà (milieu des années 1960), l'intérêt pour la formation des maîtres se disputait avec la "rigueur budgétaire" et quelques années plus tôt, ce stage était encadré à l'IREPS de région pendant 3 semaines.
Mon mauvais esprit a tendance aussi à soupçonner une volonté politique d'affaiblir la transmission des valeurs d'une certaine idée de la République et de la laïcité. Mais cela est une autre histoire ...
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