Pour prolonger le banquet d'Eglantine, au défi n°63 des CROQUEURS DE MOTS, continuons donc en vers avec des nourritures terrestres pour certaines créatures et bien plus utile encore contons les doucement pour en puiser le suc de nourritures de l'âme et de l'esprit.
Vous l'aurez deviné au titre de ce poème, Annette, l'héroïne du premier prénom du mercredi de la saison 3 est une ... chauve-souris, plus précisément une pipistrelle, l'une de nos familières voisines de la nuit.
Jean de La Fontaine l'utilisait en pastiche de son actualité.
Son mentor, qui n'est pas Esope mais Jean-Antoine de Baïf, va plus loin encore en une économie de mots que La Fontaine ne me semble pas égaler.
LA CHAUVE-SOURIS
Une chauve-souris chut en terre.
La belette entre ses dents la serre,
Qui ne pardonne à nul oiseau :
Oiseau je ne suis, se dit-elle,
Souris je suis. Se disant telle,
Elle se sauve bien et beau.
Une autre fois rechut en terre.
Le chat-huant, qui fait la guerre
Aux souris, la chauve-souris prend.
Souris je ne suis, ce dit-elle
Mais oiseau. Par telle cautelle
Le chat-huant sauve la rend.
La tierce fois, rechut en terre.
Le chat la prend, qui fait la guerre
Autant aux oiseaux qu'aux souris.
La chauve-souris n'a plus d'excuse,
Qui perd sa finesse et sa ruse
Entre les pattes du chat gris...
Jean-Antoine de Baïf, 1532 -1589
Et bien entendu, il ne vous étonnera nullement que Robert Desnos ait pensé à cet animal controversé dans ses Chantefables et chantefleurs.
cliché de wikimedia commons, un clic sur l'image pour les détails
nb vu le roux du pelage, j'ai des doutes sur e fait que ce soit une pipistrelle commune
J'ai mis des liens vers des sites extérieurs pour en savoir plus sur les chauve-souris sous la fable La chauve-souris et les deux bellettes de Jean de La Fontaine