Fanfan nous invite à un jeudi en poésie de maison en village.
Comme j'ai hésité entre deux poèmes de Jules Romains, voici le premier extrait, trouvé dans le Lagarde et Michard XXè siècle, éditions Bordas, 1965, p35
Qu'est-ce qui transfigure ainsi le boulevard ?
L'allure des passants n'est presque plus physique ;
Ce ne sont plus des mouvements, ce sont des rythmes
Et je n'ai plus besoin de mes yeux pour les voir.
L'air qu'on respire a comme un goût mental.
Les hommes
Ressemblent aux idées qui longent un esprit.
D'eux à moi rien ne cesse d'être intérieur ;
Rien ne m'est étranger de leur joue à ma joue
Et l'espace nous lie en pensant avec nous.
Jules Romains, La Vie Unanime, poème,
écrit en 1904 - 1907, édité en 1908
Jules romains, (de son vrai nom Louis Rarigoule) 1885 - 1972 est à l'origine du concept d'unanimisme, que j'aurais du mal à résumer ici mais qui s'apparente à ressentir ce qui le rattache, dans les groupe humains, à une âme collective qui s'apparente à Dieu.
Académicien, auteur de la pièce célèbrissime Knock ou le triomphe de la médecine
Quand un photographe capte l'âme du boulevard ...