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27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 09:20

Une fois n'est pas coutume, ce lundi matin j'ai envie de rendre hommage à des vivants.

Vendredi en fin d'après-midi j'ai reçu un appel téléphonique que j'avais attendu sans impatience en janvier et qui ne me souciait plus. Monique avait dû avoir d'autres soucis ou d'autres projets. Mais ce jour-là, à l'approche d'un week-end contraint dans ce Paris qu'elle appréciait tant mais que l'avancée en âge rendait moins facilement accessible, elle a dû téléphoner à plusieurs de ses copines. Le carnet d'adresses se rétrécit au fil des ans, non par rupture de liens d'amitié mais par l'inéluctable. En ce temps de petites vacances d'hiver, elle n'était d'ordinaire pas parisienne mais chez sa sœur, faisant retour au pays natal. D'une fratrie de six, ils étaient encore trois, l'un à Versailles, l'une en pays d'Andaine, elle, parisienne de cœur depuis son admission à HECJF (École de Haut enseignement commercial pour les jeunes filles).

Prise de court et sans me souvenir des prévisions météo qui étaient au retour du froid venteux, j'accepte volontiers en lui proposant de nous retrouver plutôt au restaurant. C'est ce que je lui avais déjà proposé pour janvier sans donner suite. Son quartier est bien doté en tables et pour presque toutes les bourses. De quoi se libérer de devoir faire des courses, la cuisine, la vaisselle ...

Ce dimanche matin, après une bataille homérique avec la machine pour obtenir mes titres de transport  pour aller à Paris, je rate d'une seconde un train. Si en tête de ligne les passagers sont rares, le wagon se remplit vite. Deux ou trois gares plus tard c'est un groupe inter âge de sept ou huit personnes qui s'installe à l'autre bout du compartiment et ceux qui parlent le plus fort ne sont pas les plus jeunes. Bien qu'étant de l'autre côté nous en subissons toute la conversation et apprenons bientôt qu'il a une permission de sortie de l'EHPAD jusqu'à 18 heures et qu'il s'y connait sur la fibre en rouleaux.

Je n'ai pas emporté de livre pour le trajet et je laisse la bride à mes pensées. Je n'ai pas demandé à Monique si son amie de toujours serait là. Je me rappelle que début janvier elle me disait qu'elle avait des problèmes de mobilité et qu'elle ne sortait presque plus. Je pense à ce petit fils que cette amie d'amie a élevé, que j'ai vu chaque année grandir, à cette fille, cette mère, cabossée par je ne sais quelle histoire, fragilisée mais bien prise en charge après des années d'errance et de galère pour sa mère, grand-mère devenue mère de substitution. Pourquoi mes pensées font cette fixation. Je nous revois Monique et moi suivant le rythme rapide de cette amie lors de promenades digestives près du bassin de l'Arsenal et le long du Quai de la Rapée; Je pense à cette femme revue pour l'anniversaire de Monique à la veille du premier confinement. Apaisée mais toujours tellement à fleur de peau. A sa joie de vivre des années avant où elle avait habité sur une péniche et où elle faisait du théâtre, un loisir en plus de son métier de passeuse de savoir. Avant qu'elle ne s'enfonce dans la dépression après la naissance de ce fils qu'elle n'assumait pas.

Est-ce parce que l'annonce de l'attribution de l'Ours d'or à un documentaire de Nicolas Philibert a attiré mon attention ? Est-ce le nom de la péniche-hôpital et sa proximité avec le nom de l'animatrice de l'Herbier de poésies qui m'a intriguée ? Est-ce parce que ce dimanche matin, je me demande si Monique aura assez d'énergie pour accepter une promenade digestive au bord du bassin ?

Ce dimanche en fin d'après-midi, je remonte la rue de Lyon vers la gare pour rentrer chez moi. A un carrefour j'ai rattrapé un groupe de personnes de divers âges, certains presque vieux, d'autres moins sagement rangées et accompagnées. D'où viennent-elles ? Prendront-elles le train comme le groupe de ce matin ? Je les suis à distance. J'ai le temps. Deux rues plus loin le groupe tourne à droite, en direction des quais de Seine, vers le Quai de la Rapée. 

"Au fond, la psychiatrie nous parle de nos failles, de nos limites, de nos peurs, nos fragilités et nos vulnérabilités."

Nicolas Philibert à franceinfo

franceinfo : culture, 26/02/23

Au pied du pont Charles de Gaulle, à quelques encablures de la gare de Lyon, un bateau d’un genre nouveau se coule dans le paysage nautique des péniches environnantes. Patients, soignants et autres visiteurs accèdent à cet étonnant centre de jour de l’hôpital psychiatrique Esquirol par deux passerelles solidement fixées au quai par des câbles d’acier. Cette structure flottante, dotée de larges baies vitrées ouvertes sur la Seine, est un lieu si agréable à vivre et à fréquenter.

Certes, un hôpital de jour reste un hôpital de jour, mais l’originalité de l’Adamant a focalisé l’attention de nombreux médias à son ouverture en juillet dernier. Et, depuis, le regard sur la psychiatrie n’est plus le même pour nombre de visiteurs.

Infirmiers.com, 17 janvier 2011

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 17:38

 

Marcel Zanini, interprète du célèbre tube Tu veux ou tu veux pas, est mort à 99 ans (programme-tv.net)

"Ce mercredi 18 janvier 2023, Marcel Zanini est décédé à l'âge de 99 ans. Il était et restera l'inoubliable l'interprète de Tu veux ou tu veux pas, chanson sortie en 1969."

La vie, oui c'est une gymnastique
Et c'est comme la musique
Y a du mauvais et du bon
La vie, pour moi elle est magnifique
...
La vie, elle peut être très douce
À condition que tu la pousses
Dans la bonne direction

chanson Tu veux ou tu veux pas

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27 décembre 2022 2 27 /12 /décembre /2022 18:00

Respect pour cet acte d'ultime liberté, à la fois généreux pour tous ceux qui se révoltent pour la liberté et terrible pour ses proches

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11 décembre 2022 7 11 /12 /décembre /2022 08:00

En m’accordant la plus haute distinction littéraire qui soit, c’est un travail d’écriture et une recherche personnelle menés dans la solitude et le doute qui se trouvent placés dans une grande lumière. Elle ne m’éblouit pas. Je ne regarde pas l’attribution qui m’a été faite du prix Nobel comme une victoire individuelle. Ce n’est ni orgueil ni modestie de penser qu’elle est, d’une certaine façon, une victoire collective. J’en partage la fierté avec ceux et celles qui, d’une façon ou d’une autre, souhaitent plus de liberté, d’égalité et de dignité pour tous les humains, quels que soient leur sexe et leur genre, leur peau et leur culture. Ceux et celles qui pensent aux générations à venir, à la sauvegarde d’une Terre que l’appétit de profit d’un petit nombre continue de rendre de moins en...

Annie Ernaux, son discours de prix Nobel de littérature 2022

fin de la citation précédente :
(j'en partage la fierté avec) Ceux et celles qui pensent aux générations à venir, à la sauvegarde d’une Terre que l’appétit de profit d’un petit nombre continue de rendre de moins en moins vivable pour l’ensemble des populations.
©LA FONDATION NOBEL 2022

Annie Ernaux, son discours de prix Nobel de littérature 2022

Et peut-être l'occasion de 

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 16:30

Elle est bien vivante. Cela change de mes billets hommage qui sont devenus l'essentiel de ce blog.

Elle raconte si bien la vie de toutes et de tous à travers le récit de la sienne. Je ne sais pas pourquoi ou je le sais trop bien, qu'on lui décerne le prix Nobel de littérature ne m'a pas semblé seulement une évidence. Cela m'a ému, presqu'aux larmes. Pas tout à fait. Je ne sais plus pleurer d'avoir eu tant de larmes.

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 15:40

Elisabeth II, le symbole d'une monarchie d'un autre temps qui a su évoluer peut-être plus que le régime démocratique "moderne" le plus ancien puisque la monarchie parlementaire s'est renforcée avec la première révolution puis une autre et même quelques années de république sous Cromwell au XVIIe siècle, plus d'un siècle avant les républiques des Etats-Unis et de la France.

Elisabeth II, The Queen : des funérailles nationales et internationales et probablement diffusées mondialement

Et une inhumation dans une stricte intimité

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24 avril 2022 7 24 /04 /avril /2022 13:42

Je veux vivre dans un monde
sans jalousie sans amants
et où les pessimistes sont contents
je veux vivre dans un monde
sans papiers
et où mon foie

sans pilules

où les riches et les pauvres
n'existent plus
...
où les malheureux sont heureux
...
où dieu il est amoureux
sans chi chi
et où les cons font pas
font pas de bruit
...
je veux voler très haut
libre comme un poisson dans l'eau
...

Vivre, chanson de l'album éponyme Vivre, 2021

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24 avril 2022 7 24 /04 /avril /2022 13:00

Une enfance sans le sou, mais sans plainte ni tristesse, n’était sans doute pas étrangère à la discrétion dont il s’est toujours paré.

Le Monde, 21 avril 2022

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14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 08:33
14 février 2022 : médaille d'or pour les danseurs sur glace

14 février 2022 : médaille d'or pour les danseurs sur glace

premiers jeux olympiques d'Hiver, Chamonix 1924

premiers jeux olympiques d'Hiver, Chamonix 1924

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27 octobre 2021 3 27 /10 /octobre /2021 09:09

Le premier lien que je mets ici, j'en ai entendu l'information au journal de 7h du matin assorti d'un témoignage. Curieusement, les 9 premières minutes du journal ont été caviardées dans un replay qui commence au milieu d'une phrase mais avec l'indication de l'heure "7h09".

Fausse manœuvre ? Je laisse à la station de radio le bénéfice du doute. Mais je regrette de ne pas pouvoir relayer l'info qui a disparu des journaux ultérieurs. 

Le prix Médicis accordé hier au dernier roman de Christine angot risque d'enterrer cette note.

J'ai découvert Christine Angot par son livre de 1999. Je n'ai pas aimé. Du tout. Une impression de malaise causée par ce que je perçois (c'est mon ressenti subjectif) comme de la complaisance à décrire avec crudité, sans rien analyser. Je n'ai pas lu les suivants, juste survolé dans un rayon de librairie pour me dire, j'achète ou pas ? Je n'achetais pas. 

J'ai lu "Voyage dans l'est" grâce à mes amis du Club de lecture et encouragée par l'accueil élogieux des médias. Aurai-je le droit d'écrire ici que je ne partage pas cet enthousiasme quasi-général ? Et même que ses dernières pages m'ont mises en colère.

Est-ce à dire que ce qu'elle aurait à dire, elle ne le peut toujours pas ? 

Et je veux dire ici mon admiration pour l'immense courage  et le franc-parler de

6/12 - Elle se dit choquée de constater qu'être une victime est devenu une fin en soi.

8/12 - Elle a déclaré que certaines artistes connues se sentent presque obligées de dire qu'elles ont été des victimes.

11/12 - Elle a assuré : "On peut dire qu'on a été une victime sans vouloir en tirer un bénéfice."

 

Inutile de préciser que ces petites phrases font résonnance avec ma perception des écrits de la lauréate du prix Médicis.

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