~ Billet 274 ~
Ce soir pour la deuxième fois, des personnes plutôt choyées par la vie, vont partager une nuit le quotidien de mal logés ou pas logés du tout. Ce n'est pas un effort important, une petite nuit quand on a la certitude de retrouver son confort demain. Ceux qui le font le savent bien. C'est juste pour attirer les projecteurs sur cette violence faite, cette indignité qui fait partie contre mon gré de mon identité ou plutôt de mon apprtenance à un pays qui ne fait pas appliquer ce droit élémentaire :
Le droit au logement.
Le droit au logement n'est pas inscrit dans la déclaration des droits de l'homme (et de la femme) mais elle est inscrite en France dans la loi depuis ...?.
Pour le moment, c'est une coquille vide.
Juste une occasion de procédures vaines.
La solidarité familiale ou de proximité ne peut pas tout. Je sais que ceux qui s'éloignent de nos modes de vie posent problème. Et que la cohabitation n'est pas simple ni souhaitable, pour les uns commepour les autres.
Pas de travail, pas de logement, pas de logement pas de travail. Pas de vie sociale. Pas de repères. Perte de l'espoir. Perte du respect, de soi, des autres. Perte des autres perte de soi.
Ce soir, à se battre contre des moulins à vent, à se voir imposer des critères inadéquats, un homme porteur d'un beau projet d'épicerie sociale vient d'avoir un "sérieux accident de santé". Voilà toute une équipe qui a investi du temps, des démarches, de l'espoir, qui se retrouve orpheline, voilà une goutte de douceur engloutie dans l'océan du mépris des humains.
Cet après-midi, j'ai fait mes courses hebdomadaires, à un supermarché où j'espérais y trouver une équipe de bénévoles de la Banque alimentaire.
La B.A. des grandes marques, oui. La bonne conscience des fabricants de misère.
Un cercle vicieux, mais dont on ne peut se passer.
Demain, je ne ferai pas d'achat.
Aujour'hui, la journée des mal nourris
Cette nuit, la nuit des non et mal logés.
Demain le jour du trop, du mal consommé.
Une grande cohérence finalement dans cet enchainement.
L'erreur qu'avait osé dénoncer Galilée et d'autres avant lui, n'empêchait pas la terre de tourner autour du soleil et le soleil de faire murir les blés.
L'erreur qui perdure depuis au moins Adam Smith entretient le vain espoir dans un âge d'or et entretient la misère.
Il devient urgent de trouver d'autres "paradigmes" que ceux qui ne servent qu'à justifier l'enrichissement provisoire d'un petit nombre au détriment du plus grand nombre et au péril de l'avenir de la planète.
Il est tard, je vais dormir. Et le temps continuera sa course folle.