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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 07:00

Déjà le 41ème défi desCroqueurs de mots.

C'est Jil Bill qui profite des vacances (mais non la cour de récré de JB reste ouverte) pour mettre toutes voiles dehors à destination du chocolat.

 

J'en ai les papilles et les narines qui ouvrent grandes leurs écoutilles.

 

Prêt à larguer les amarres ?

 

bateau-en-chocolatanonyme.JPG

 

 

  Le chocolat, je ferme les yeux, j'oublie les infos qui m'ont seriné ces derniers jours, entre deux rappels du passage à l'heure d'hiver, que ce dimanche était le dernier jour du Salon du chocolat.

 

Je ferme les yeux et remonte les chemins d'enfance.

 

 

- Veux-tu prendre le métro à Philippe Auguste ou à Charonne, mon chéri ?

 

C'est ma marraine qui interpelle ainsi mon parrain, vous savez, Rogerly, le clown blanc. Je suis en vacances pour les quelques jours de fin d'année chez eux, à Paris ! Nous sommes en 1959, je crois et j'y suis venue par le train avec ma tante et mon oncle. Nous nous apprêtons à aller faire les vitrines des grands magasins qui étaient animées et décorées et faisaient déjà la joie des enfants, et, cut, c'est un secret, des adultes qui les y emmenaient.

 

Ma marraine pose la question par habitude. Elle est sûre de la réponse.

 

- Nous partons par Charonne, bien sûr !

 

Ce n'est pas une question de ligne de métro, le trajet est à peu près équivalent.

Ce n'est pas non plus une question de distance entre leur domicile et la station la plus proche. C'est un tout petit peu plus long par Charonne, une petite centaine de mètres tout au plus, mais évite une côte éprouvante pour ma marraine qui a un problème cardiaque.

 

Non, c'est une question de gourmandise et surtout de plaisir olfactif.

 

Bien sûr, les habitants de ces quartiers depuis des dizaines d'années maintenant n'ont sûrement pas le souvenir de ce qui nous faisait passer par ce chemin.

 

Que pouvait-il donc y avoir sur le trajet ? 

 

 

J'ai d'autres délicieux souvenirs d'enfance liés au chocolat et quelques déceptions aussi, comme le matin de noël 1955 ou 1956 où, sous le sapin, le père Noël avait oublié de déposer les petits paquets individuels de dix croquettes au chocolat pour chacun des grands et des petits, présents ce jour-là à la maison. J'avais toujours été émerveillée de sa grande connaissance de l'actualité des maisons, mais là, il avait tout faux. Déjà que des mauvaises langues avaient commencé à insinuer le doute à son égard dans mon esprit, ...

Pas de croquettes, pour personne ! Il exagérait franchement ...

 

Jusqu'à ce que deux jours après, nous retrouvions, laborieusement expulsés par notre caniche Alma, le joli papier et les ficelles dorées qu'il avait avalés dans sa frénésie festive !

 

Le chocolat, c'est aussi une matière première dont les enjeux ont conduit à déchirer les pays producteurs, alors que les cours avaient chuté sous les lois de la spéculation des pays consommateurs.

J'achète le chocolat quand je le peux, et qu'il est bon, sous les labels commerce équitable et bio. Je sais que ce n'est qu'un premier pas, et qu'il y a des intermédiaires qui surfent sur les bons sentiments. Comment savoir jusqu'à quel point l'équité et la biodiversité sont respectées ?
Reste un autre combat, pour la dignité, le progrès social et la lutte contre le travail des enfants et l'utilisation d'une main d'oeuvre servile.
Reste encore un autre combat, combien plus difficile encore, que la production de denrées telles que ce matières premières nobles soient valorisées par rapport à la production hélas beaucoup plus lucrative de ces poisons mondiaux que sont les drogues.

 

Et même si le chocolat satisfait le doux défaut de gourmandise, c'est minuscule travers.

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 06:00

Pour les Croqueurs de mots, le défi n°40 est mis en musique par Harmony37 (désolée, le blog n'existe plus) et nous cogitons sur l'instant juste avant

 

C'est juste le premier vers d'un haïku, ça !

 

L'instant juste avant

Il suffit de l'énoncer,

C'est l'instant d'après

Jeanne Fadosi, dimanche 17 octobre 2010

 

b Jour J-9 3 - reduc1c Jour J 06-06-10 - reduc1

.

 

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 06:00

lettre-Ipeint.JPGLe défi n°39 des Croqueurs de mots, est mené avec maestria cette quinzaine par Olivier de Vaux, sous le regard souriant de Tricôtine.

 

     Vous êtes pris d'une incoercible envie de fair pipi  à un moment

     fort inopportun :

     racontez, mais sans faire usage de mots contenant la lettre i

 

Les gosses sont un peu cruels, ne comprenant pas l'esclavage du temps sur le corps.

 

En voyage, en convoquant mon cerveau jusque dans mon plus jeune âge, mon père a toujours arrêté l'auto, par tous les temps, pour arroser le fossé, ou les fleurs, un bon quart d'heure avant que je n'en comprenne l'usage.
Pas moyen de rouler plus de deux heures sans ces haltes champêtres et souvent à découvert. Pour les garçons, pas de problème, le dos à la route et le jet est masqué aux passagers des rares autos de l'époque.
Nous, mes soeurs, ma mère, c'est un autre casse tête !

D'abord trouver un fourré nous cachant aux regards. Trouver la bonne posture pour se garder des éclaboussures et des chutes, - pas agréable le fond d'une culotte arrosée -, s'écorcher aux ronces et aux fougères, sans compter le désagrément des rafales de vent, ou même de l'eau glacée,

Tous ces tracas pour quelques gouttes attendues de longues secondes... Car ce n'est pas encore le bon moment.

Pendant ce temps, mon père et mes frères sont déjà remontés au chaud et le moteur ronronne.

 

- Pressons, pressons, la route est longue.

 

Souvent, une heure plus tard, l'une d'entre nous ose du bout des lèvres demander une halte.

 

- Encore ! Ca peut attendre, tout de même ! Y a pas une heure qu'on s'est arrêtés. Vous êtes toujours à réclamer.

 

Dans ces cas-là, ce n'est pas prudent de persevérer dans notre demande. Nous serrons les fesses, en espérant que dans quelques courbes, un bosquet nous sauvera des débordements.

Chut ! je vous entends devant mon écran, ça vous rappelle des moments vécus ... je me trompe ?

 

Sauf qu'un jour récent, toute seule au volant, un bouchon monstre me bloque sur l'autoroute, cernée de toutes parts par des autos et des gros cubes. Deux heures que je roule, non que j'avance à l'allure d'une tortue, mètre par mètre, avec de longs arrêts, et l'horloge de mon corps, avec les années, réclame en ces occurrences des étapes plus rapprochées. Même entre deux portes, n'y pensons pas ! Cette presque douleur que je m'efforce de masquer* me ramène à l'enfance, je convoque à nouveau les méandres de mon cerveau, rappelle aux ordres, pour la bonne cause, les stratagèmes pour attendre sans drame.

Dehors, les nuages s'effondre en douche avec fracas sur les capots et le goudron. Dans l'espace clos de mon auto,mes parents se sont engouffrés, surfant sur la vague de mes pensées, avec leurs tendres querelles.

Jeanne Fadosi, dimanche 3 octobre 2010, pour le trente-neuvième défi des Croqueurs de mots,

 programmé pour le lundi 4 octobre à 8 heures du matin heure de Paris. 

 

* en m'occupant à des photos, par exemple.

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 06:00

Pour le défi n°38 des Croqueurs de mots le capitaine de quart, Eglantine-lilas nous a confié les clés de sa petite entreprise d'écrivains publics.
J'ai récemment évoqué ma toute première contribution d'écriture sur les blogs, qui m'a fait rencontré d'autres blogs et blogueurs, dont Robinson.
Pour eux (Bigornette et Robinson) je voudrais écrire une nouvelle lettre au père noël.


Mais en attendant sa saison, je me rappelle encore, et vous allez vite comprendre pourquoi, la lettre que m'a commandé d'écrire, au temps où il  croyait ferme en ses pouvoirs, mais ne savait pas encore écrire et pour cause, l'un de mes fils de quatre ans et demi.
Les demi étaient importants à cet âge-là :

 

Bon, c'est vrai, je n'étais pas une écrivaine publique mais une écrivaine domestique. Qui ne l'a été ?

 

"Cher père noël,

 

Je ne vais pas te demander plein de choses.
Pour noël, je voudrais une voiture de course.

 

Jusque là, je n'y voyais rien d'inhabituel, ce n'était même pas une poupée, dont la maison ne manquait pas. Il fallait même un peu faire les gros yeux pour protéger les poupées folkloriques de ma vitrine.

 

Et je me réjouissais intérieurement de ce que mon éducation luttant désespéremment contre cette civilisation de consommation dévorante commençât à porter ses fruits.

 

- Attends, maman, ce n'est pas fini.

 

- Ah bon, tu veux autre chose ?

 

- Non, c'est la phrase qui n'est pas finie, recommence-là

 

-bon, je t'écoute.

 

"Pour mon noël, je voudrais une voiture de course, mais une vraie. Tu soulignes une vraie.

 

Vous imaginez bien que je me suis exécutée, tout en prévenant la défection inéluctable du père noël.

 

En appelant à la rescousse tous les petits enfants pauvres de la planète, tous les arbres et les chemins creux à protéger des voitures, tous les chants d'oiseaux et l'air pur des campagnes ...

 

A bout d'arguments, je lui ai enfin dit, un peu agacée de son obstination tout de même, que les vraies voitures, même de course, c'était pour les grands.

 

En cette semaine de la mobilité et de la prévention routière, je crains que les rêves de vitesse et de prestige n'habitent encore bien des imaginaires de petits garçons.

 

 

Cher père noël,

 

Je ne vais pas te demander plein de choses.

Pour mon noël, je veux seulement une voiture de course,

mais une vraie

  

Je serai bien sage en t'attendant et je te promets d'y

faire attention.

 

- Ca me va, donne, je vais la signer.

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 06:00

Pour le défi n°37 des Croqueurs de mots Tricôtine en a confié le gouvernail à Lilie qui nous convie à tricoter un article autour, avec, sur, ... comme vous voulez ...

La ponctuation.

   serait-elle voisine de celle où la Jeanne et le Thomas ... d' EriK Orsenna ont débarqué, guidés par une chanson douce ? (La grammaire est une chanson douce, Erik Orsenna, 2001)

L'île de Lilie 

Ecrire un joli conte sur les signes qui sont la respiration des phrases et du sens, voilà qui irait bien à cet auteur. Mais ce sont les accents et le subjonctif qui ont guidé sa plume ces dernières années, sur ces sujets, s'entend !)

 

 le blog des Croqueurs de mots, mis en place en juin dernier, relaye les informations principales sur la communauté et notamment les plannings et les quarts de pilotage et les escales précédentes de la coque de noix vaillante sur la mer immense des blogs.

 

Pas vraiment d'inspiration en ce moment, toutes mes pensées tournent en bouclent et reviennent sur le sens et le non sens de ce qui vient de s'achever.

 

Alors juste cette banalité,

 

La vie est une parenthèse

qui s'ouvre en points d'exclamation,

et se décline en paragraphes

ponctués de points à la ligne.

de points-virgules ;; au fil du temps,

en d'autres points de suspension ...

quand le silence remplace les mots.

 

Elle accepte d'autres parenthèses,

pourvu que le chemin soit droit
Mais la ligne qu'elle soit droite ou courbe

reste une suite de points,

la durée liant les instants.

 

Elle s'achève souvent bien tôt,

d'un autre point d'exclamation !

sidéré d'effroi celui-ci,

bien différent des tout premiers,

qui étaient d'avenir et de joie. 

 

Pour certains c'est le point final

d'une froide pierre tombale,

Pour ceux qui sont dans la croyance

d'un paradis et d'un enfer,

ce sont des points de supension ...

qui s'ouvrent sur un infini. 

 

Sans croyance d'un rien ou d'un tout,

pour tous les autres  dont je suis,

dans l'humble hésitation du doute,

une vie entre parenthèse

devient point d'interrogation.

          Jeanne Fadosi, dimanche 5 septembre 2010

souvenir

 

Dédié à une petite nièce, inhumée jeudi dernier 3 septembre, et à sa famille et ses amis.

Elle avait 24 ans.

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 06:00

Pour le défi n°36 des Croqueurs de mots, mené à la barre du mobilhome à publier pour le lundi 23 août à 8 h
théatre de l'absurde

 

Une salle toute blanche, éclairée par une grande baie vitrée ouverte sur un parc où l’on devine de grands arbres.

 

Le gazouillis des oiseaux entre à flots, … le silence total, …, les oiseaux assourdissants, saturant quelques secondes l’espace sonore, le silence …, à nouveau un gazouillis murmuré …

 

Sur une chaise blanche et froide, une silhouette  bien droite, ou tassée, presque immobile.

 

Sur le lit immaculé, une autre silhouette, momifiée, pantin entre deux mondes, accrochée à ses tuyaux comme à des ficelles qui la maintiendraient juste en équilibre, au bord du grand vide …

 

Sur la chaise, la mère, le père, les frères, les sœurs, la mère …

 

Relais comme un ballet silencieux ou gorgé de sons …

 

En hauteur, sur une toile géante coupée en deux, tantôt les visages en très gros plan de l’alitée et du visiteur assis, tantôt des plans plus élargis mais restant assez serrés des deux « seconds rôles »

 

- Demain sera comme hier, hier était comme aujourd’hui … (voix off crevant le silence)

 

Entre deux bandages, un battement de cils …

 

Et mille échafaudages de signes …

 

Sur la chaise, la femme s’est redressée :

 

- tu veux me faire comprendre quelque chose, ma chérie ?

 

Le front effleuré d’une main à peine tremblante,

L’ébauche d’un sourire quand renaît l’espoir

 

Le frémissement d’une paupière …

 

- oui, c’est bien cela, tu me dis oui ?

Les paupières s’agitent, désarticulées. – Non, tu ne veux pas ?

 

Immobilité à nouveau.

 

Non-sens, premier rôle de la pièce, seul volontaire !

 

Une blouse rose entre dans la chambre.

 

- Bonjour ! Je suis la dame rose, je visite les enfants …

 Mais ce n’est plus une enfant, je me sauve, au revoir !

 

La petite dame cassée sur sa chaise a redressé la tête :

- c’est une enfant, c’est mon enfant …

 

La dame rose quitte la scène. Une équipe de personnes en blanc entrent à leur tour.

Les cils s’immobilisent, les bandages font le mort.

 

- RAS, état stationnaire, on maintient le traitement, 3 aérosols en plus aujourd’hui. Surveiller les taux de …
Suivez-moi, inutile de s’attarder ici, allons plutôt détailler la rate de la chambre suivante, …

 

L’aréopage quitte à son tour la scène, sans un regard vers la silhouette assise.

 

A nouveau la momie frémit, imperceptiblement.

La mère semble moins tassée.

Un fragment de vie réinvestit l’espace.

 

Dans l’obscurité la salle retient son souffle. Un grand ado costaud essuie furtivement une larme, un monsieur se mouche bruyamment prétextant un rhume des foins …

 

L’absurde est palpable ….

 

Jeanne Fadosi, le 20 août 2010

 

Comme je ne peux pas me rendre physiquement à son chevet, à cause des obligations qui me retiennent bien malgré moi à la maison, j'imagine ce doit être cette attente qui dure depuis maintenant ... Je me suis refusée à faire un décompte dès le début. Elle s'installe dans la durée. J'avais fini par poser quelques mots ICI

Si cette scène de théâtre est le produit de mon imaginaire, c'est que je suis profondément par la pensée auprès de cette famille qui fait partie de la mienne et dont le quotidien hélas réel m'a soufflé ce décor, ces mots et ces impressions.

Et je voudrais aussi m'excuser auprès du personnel et des bénévoles qui, bien plus souvent, font preuve d'humanité. J'ai seulement voulu soulignér ici les quelques comportements qui ne relèvent pas forcément, eux non plus, de la pure imagination.

 

Je suis bien consciente également que je ne respecte pas exactement la consigne du défi n°36. Mais l'absurde de cette réaité m'envahit tant que j'avais besoin d'en faire quelque chose.

 

  coeurvegetalreduit2.jpg

.

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 06:00

Comme nous l'avons découvert pour le jeudi en poésie, c'est Tricôtine qui est de quart à la barre des Croqueurs de mots cette quinzaine.
Elle a placé la barre haut en soumettant le challenge suivant, mais nous sommes des matelots bien équipés, pour danser sur les vagues et l'écume des pages blanches ...

 

Songez donc :

 

" Vous êtes une Oeuvre

en cours d'écriture

racontez vos états d'âmes "        

nous suggère Tricôtine 

 

falaise du soir - reduc1

 

- Hé, pstt ...

- ...

- Oui, toi, le cahier bleu, là ...

- Oui, quoi, hein, qu'est-ce ? Des pirates ? où ça ?

- Mais non, on n'est pas dans l'histoire, c'est moi, la catégorie en panne sur ce blog.

- La quoi ?

- Mais tu sais bien, la catégorie en rade, Le roman du ponant !

- C'est bien ce que je disais ! des pirates ! des pirates !

- chut, calme-toi, ce n'est que moi, le petit éditeur de blog de Jeanne Fadosi chez OB.

- Dites donc, c'est bientôt fini ces papotages ! Eh le cahier, tu n'entends pas le vrombrissement d'un ventilateur.

C'est encore l'aspirateur qui va nous bousculer sans ménagement ...

- Tiens, copie double, tu ne dors pas ? Je croyais que tu avais renoncé à jamais à être noircie. Il faut dire qu'une histoire de chat noir, c'était couru qu'il y aurait des problèmes avec le turbo du balai de la sorcière.

- Tu en as de bonnes, cahier, toi au moins, les premiers épisodes ont été mis en ligne. Moi, avec mes quatre pages en format A5, je vais encore être froissée par ce suceur goulu, si ce n'est pas déchirée. Même dans mon dernier sommeil, je revendique la sérénité !

- Ne t'inquiètes pas inutilement, petite feuille, tu n'entends que le ventilateur de mon ordinateur. Et puis, de toutes façons, elle ne l'écrira jamais ton histoire.

- D'abord, ce n'est pas Ton ordinateur et ce n'est pas Mon histoire, c'est celle de Toby. Et elle avait promis ...

- Oh, elle en a promis des choses, mais la vie ne lui a pas permis de tenir ses promesses. Maintenant, elle ne promet plus rien ! Et puis, ton chat au moins, il a eu droit à une fin,

- Tu parles d'une fin, ... sinistre, brrr, j'en ai encore la chair de poule et la rage au coeur.

- La rancoeur ne le ressucitera pas, et puis, il a eu droit à une épitaphe.

- Ah oui ? où ?

- Mais sur ce blog, voyons  : Epitaphe à des chats IV : A Toby

- Ne vous chamaillez pas tous les deux, mon sort ne vaut guère mieux maintenant qu'elle tape directement ses textes sur le clavier. Les pages de mon cahier en sont réduites à continuer à jaunir sans nouveaux caractères.

- Inutile de lui répondre, la feuille a déjà refermé l'oeil.

- C'est vrai qu'elle ne dort jamais que d'un oeil ... Ah, si seulement Nous pouvions nous noircir de nous-même, nous en aurionsdes choses à raconter !.

- Oui mais vous vous éloigneriez de votre sujet !

- Eh tu ne vaux pas mieux ! Le roman devait être au centre de ton blog.

- Oh, je ne me plains pas d'être oublié, il est des escales moins accueillantes.

- Tout de même, ils ont oublié d'où ils viennent, ces européens ...

- Ce n'est pas cela, d'abord, ta rubrique attend toujours de nouveaux mots sur mes pages. Tu sais, finalement, elle aime bien aussi écrire avec un bon vieux stylo bille

- ou même un crayon à papier et une gomme ...

- La gomme, elle ne connait pas trop, non, elle préfère biffer ou recommencer. C'est pour cela qu'elle utilise tant de feuilles volantes.

- Oui et après, elle les égare. En attendant, tes voyageurs ne sont pas prêts d'arriver ! Alors tes orientaux, ils

- tes occidentaux, on dit les occidentaux.

- Ah non, ils viennent de leur ouest, tes voyageurs

- Tu as raison mais ils se proclament occidentaux

- Oh, appelles les comme tu veux après tout. Ils n'ont pas pu être éduqués par nos civilisations du ponant.

- Oh, ne prononce plus ce nom, elle a été traumatisée par cette coïncidence.

- Tu parles du titre et de cette histoire de piraterie ?

- Oui, elle avait déjà choisi le titre, ... et ce n'est pas une histoire, c'est la réalité des mers du XXIème siècle et les flibustiers les plus redoutables ne sont pas sur les vagues !

- Dommage que ceux qui écrivent des romans ne respectent plus cette règle d'or ! ils ne nous entendent pas, Nous le savons pourtant bien, nous les pages blanches,

- jaunes,

- jaunes si tu veux, ne m'interromps donc pas tout le temps.

- ...

- Nous les pages jaunies, nous le savons bien qu'il ne faut jamais commencer par le titre.

- De toutes façons, reprendre la mer, pour être rejeter de tous les ports ...

- Tu te vois errer comme le petit navire ?

- Non, allez, je me rendors, bonsoir ...

- bonsoir, peut-être à plus tard ...

- Si tu veux, dans deux ans peut-être ... 

- Bzzzzz,

- Dis cahier ?

- Oui ?

- Tu crois que je pourrais dormir un peu aussi ?

- Oui, mais éteins tout, et vides-toi la tête, je veux dire l'historique qui t'encombre la mémoire.

- Alors, j'arrive, fais moi une petite place sur la moquette ...

- Chut ! 

 

Texte inédit de La feuille de copie double, du Cahier bleu et de la Page vierge ECRIRE UN ARTICLE de l'éditeur de texte OB du blog de votre moussaillon Jeanne Fadosi, le samedi 7 août 2010

 

 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 06:00

Le défi n°34 des Croqueurs de mots est proposé cette semaine par Nat :

 

Adresser un voeu ou une prière à un astre (soleil lune planète étoile comète ...et ne pas le nommer : c'est la contrainte de la lyponimie.

 

J'avais programmé ce poème pour le jeudi en poésie du 22 juillet. Intuition ...

 

Ces mots y font écho, ainsi qu'à celui-ci

 

Un ciel de juillet,

Lourd, si lourd

Mille paillettes entre-jour-et-nuit.jpg

rouges, rouge feu

Herbe roulée

qui se consume

Incandescente

La peau grésille

le rire grimace

Elle ne veut pas

Partir si tôt.

Entre les lames

Le store s'embrase

Dans le ciel clair

Si clair encore

Ton éclat

Pour clore

Le jour qui meurt

 

Dis-lui toi

Dans le soir

Première lumière

Qu'il est trop tôt entre-jour-et-nuit-1.jpg

Pour rejoindre

Les poussières

Entre les lames

Ton mince éclat

Sur l'autre lame

Un autre éclat

Sous la lame

Ses larmes

Et mille goutelettes

rouges, rouge sang.

Dis-lui qu'il est trop tôt

Petite, il est trop tôt

Choisira-t-elle, dis-moi ?

A-t-elle le choix ?

Il est bien tôt, petite,

Il est bien tôt.

     Jeanne Fadosi, 20 juillet 2010

 

Du fond du coeur à celles et ceux qui liront entre les lignes.

Et le 21 juillet ma maman aurait eu cent ans.

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 06:00

~ Bllet 499 ~

 

rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet.

 

Les Croqueurs de mots, avec à la barre, anni, pour le défi n°33, nous emmènent en vacances arc-en-ciel, pour donner à voir de toutes les couleurs.

 

J'avais le projet de vous relater une rencontre singulière de lointaines vacances, mais les contingences du quotidien ont déjà bien entamé ma journée. Aurai-je le temps d'aller jusqu'au bout ? Rien n'est moins sûr.

 

L'été 1970 avait commencé avec son lot de péripéties plus ou moins éreintantes. Le mot stress ne faisait pas encore partie du vocabulaire ambiant, mais si je l'avais connu, je l'aurais bien volontiers emprunté pour qualifier ce que nous venions de vivre. Ma soeur Lil plus que moi encore (non pas Jacotte, une autre de mes soeurs) était bien cabossée et je lui avais proposé de partir se mettre au vert dans ma 4L blanche à nouveau fringante.

    pecheur-en-Suisse1.jpg

 

Se promener au bord des torrents, se baigner dans l'eau du lac d'un bleu changeant, comme pour satisfaire toute la palette d'un peintre qui aurait posé là son chevalet. ...

 

Brienzersee-b.jpg

 

Le soir habillait les montagnes de rose et de violet. Ce n'était pas le hasard qui avait nommé le sommet du lieu le Mont Rose. Et même la nuit, qui tombait plus tôt en août, faisait de son écrin indigo ruisseler le jaune pâle des étoiles filantes.

 

Fenêtres et balcons s'égayaient sous le géraniums du même rouge et blanc que ceux du drapeau suisse, ce drapeau qui, dans ce que j'en avais appris en Histoire, symbolisait une neutralité qui avait traversé les conflits du vingtième siècle la tête haute.

 

Une telle rencontre ne pouvait avoir lieu qu'ici. Dans cette pension de famille accueillante où l'hôtesse organisait l'espace de la salle à manger en réunissant les pensionnaires par tables de quatre ou six. C'est ainsi que nous avions fait connaissance d'un vieux couple d'Allemands venus par la train. Madame B avait un accent campagnard très prononcé que je ne comprenais absolument pas mais Monsieur Erich B parlait distinctement et assez lentement pour que nous puissions, repas après repas, dialoguer davantage. Ils avaient même accepté avec grand plaisir notre proposition de les emmener faire quelques excursions, puisqu'ils n'étaient pas motorisés sur place.

 

C'est ainsi que la veille de leur départ, tandis que le soir éclairait la nappe blanche de sa lumière orange, le vieux monsieur, les yeux embués de larmes, choisit méticuleusement ses mots pour nous dire sa honte d'avoir été allemand et adulte pendant toutes ces horreurs, me dire que le passé ne pouvait pas s'effacer, et nous demander, en leur nom et au nom de beaucoup d'allemands du moins le pensait-il

 

 pardon

 

Sa femme est décédée quelques années après, mais j'ai pu correspondre avec ce monsieur environ deux à trois fois par an jusqu'à son extrême vieillesse pendant plus de vingt cinq ans encore.

 

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 06:00

~ Billet 476  ~

 

Ce n'est pas sans malice que j'ai choisi ce titre pour le défi n°32 des Croqueurs de mots, à programmer pour le lundi 28 juin à 8 heures du matin.

 

A la barre de notre coque de noix lourdement chargée, la vigilante Nounedeb 

 

Il est presque neuf heures en ce matin clair d'une journée d'automne qui s'annonce douce, comme il est fréquent sur Ré la blanche en cette époque de l'année.

 

J'ai, depuis quelque temps déjà, programmé ce reportage hors temps, et vais d'un pas ferme et décidé le long du chemin de grève. Je les retrouverai bientôt sur la plage où nous avons pris rendez-vous.

Je vérifie encore une fois que ma caméra est prête à capter ces petits moments de connivence.

 

Elle est déjà là en effet, la vieille dame de la maison de retraite, dans son vieux sur-vêtement blanc où son corps semble flotter, à peine essouflée.

Elle a ralenti sur le chemin de grève, trop sableux et plein de chausse-trappes pour ses chevilles instables, mais a rejoint le bord de mer en petites foulées, trottinées certes, mais tout de même !

 

Elle attend ses visiteurs en faisant des assouplissements que ma petite trentaine de femme active n'arriverait tout bonnement pas à éxecuter.

 

Soudain, les buissons s'animent comme une ruche agacée. Ils avancent en bavardant gaiement, sagement rangés par deux en direction de la mer, encadrés par leur maîtresse et l'assistante d'éducation. Leur institutrice est fière à juste titre de ces rencontres impromptues, devenues au fil du temps des rendez-vous que les bambins attendent avec gourmandise. Quoi de plus motivant que ces exercices que cette ancienne professeur d'éducation physique persiste à intituler culture physique.

 

Mon job est de faire un article de cette rencontre si riche de partage entre ces générations. Ils progressent plus vite que moi car je guette mon angle de prise de vue, tout en me faisant la plus discrète possible afin de capter leur joyeuse spontanéité.

 

Elle leur offre son temps, sa compétence, son enthousiasme presqu'intact. Ils lui offrent la candeur de leurs quatre ou cinq ans, leur appétit de vivre ...

  

Les premiers s'arrêtent net, provoquant une bousculade qui aurait pu entraîner quelques chutes sans la rapidité d'intervention des adultes. Les premiers rangs semblent pétrifiés.

 

Par quoi ?

 

Mon téléphone portable résonne dans l'air vide, et la sonnerie porte jusqu'au groupe, surpris de ma présence.

C'est mon rédacteur en chef qui m'apprend ce que je ne distingue pas encore.

 

 - La première sur place, tu comprends bien que ton sujet passe au second plan. Un jeune journaliste n'a pas tous les jours l'occasion d'un scoop comme celui-ci. Pense à ta carrière ... 

 

Quoi ? quel scoop ?

 

Dans la baie, le nez dressé vers le ciel narquois, il est venu là, s'échouer dans les hauts fonds, comme un animal blessé.

 

Et moi qui voulait interroger la vieille dame sur les avancées sociales et éducatives qu'ell avait vécues depuis le début de sa carrière ! Mon billet de retour ne me permetrait pas d'exploiter les deux sujets. Et si je reportais mon départ ?

 

Si c'était important aussi, ce que pensaient les enfants de ce qu'ils voyaient là, les yeux écarquillés, sans bien comprendre .

 

Plus tard, ce sera les vacances de la toussaint et la plage s'animera de la curiosité des badauds.

  800px-Rokia-Delmas-a

photo en licence Creative commons trouvée sur la page Rokia Delmas de wikipedia , auteur Didier Duforest, 29/10/2006

 

  pour en savoir plus voir aussi l'échouage du Rokia Delmas

 

Pour ceux qui croiraient cette histoire vraie,un clin d'oeil à une dame qui continue à faire sa gymnastique certes, le cargo (le Rokia Delmas) hélas échoué près de La Couarde en octobre 2006, pour le reste, j'ai laissé libre cours à mon imagination.

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