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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 06:00

~ Billet 447 ~

 

Sur le rafiot des Croqueurs de mots, c'est Adamante qui tient la barre et le cap pour le défi n°30 promet de bien belles surprises ! Notre amirale  Tricotine va-t-elle conduire notre flotille vaille que vaille au milieu de tous ces mystères ?

 

Une atmosphère de légende

 

Mais laquelle ? Celles des mille et une nuits de folie dans le mystère du sérail de la belle ... ?

Celles d'Ulysse au milieu des îles et des dieux antiques ?

Celles de Princesse Mononoke ou de la rivière sans retour ?

Celles des forêts amazoniennes  comme la légende du Bôto rose ? des montagnes de la Cordillère ?  du livre des merveilles de Marco Polo ou de la Lorelei ?

 

Comme vous le savez sans doute, je ne peux pas être très présente en ce moment sur ce blog et les vôtres.

 

Les mystères du monde semblent moins éloignés quand la lumière enveloppe les êtres et les choses en des couleurs et des brumes, où les contours se diluent les uns dans les autres.

 

Trois rééditions de ces sensations à travers quelques vers posés sur des photos.

 

 suede-3-heures-du-matin.jpg

 Quand le crépuscule

Cède le pas à l'aurore blême

Terre et ciel s'admirent

              Jeanne Fadosi, août 2009 (1)

 

brume en fevrier1C - reduc1

Le brouillard relie

Dans sa ouate cotonneuse

Le ciel à la terre

                Jeanne Fadosi,  mai 2009

 

brume de printempsC - reduc1

Du printemps jusqu'à l'été

Terre, ciel et mer

Conjuguent leurs harmonies

Jeanne Fadosi, mai 2009

 

Ces atmosphères de légende s'offrent au promeneur ou au voyageur qui regardent le monde et le laissent venir à lui sans brusquerie. Ce sont dans ces moments fugaces et nourrissants que je me prends à rêver d'un monde plus sage.
Pour le jeudi en poésie du 27 mai, j'avais déjà programmé le rêve du jaguar. Mais je vous invite jeudi 3 juin à entrer dans mon rêve d'un monde enchanté
 

(1) Christiane a réalisé un délicat pastel  de cette aurore pâle en Scandinavie à partir de cette vieille photo de 1974 prise en Suède à 3 heures du matin.

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 06:00

~ Billet 436 ~

 

L'amirale Tricroquineuse a commencé à mettre en musique les tours de quarts des prochains défis.

La prochaine quinzaine est confiée à l'oeil d'aigle d'Hélène.

Confiée ? Que non, c'est elle qui s'est proposée. Sur la coque de noix, pas de plan de table imposé.

 

Le 10 du mois de mai, départ au bord de la mer.

Mais pas tout à fait n'importe comment : un sésame parmi trois nous conduira sur la plage.

 

plagedebarquement---reduc1.JPG


Le 14 de ce joli mois, Vendredi las de son île et de la solitude de son Robinson,

a l'idée d'une courte échelle pour élargir son horizon.

 

Un relais à se passer, bien difficile à suivre pour moi qui ne sais pas ramer en cadence au pas des autres.

Encore moins quand je suis privée de mes précieux instruments de bord que sont mon ordinateur et une liaison internet, sans oublier le sablier du temps.

 

J'ai pris mon radeau personnel pas celui de la méduse, je l'ai déjà écarté celui-là quand Brunô nous a laissé repartir en nous saluant du rivage.

Destination Hélios ?

Et si c'était le Soleil, plutôt que Cépalion qui avait chu dans l'herbe folle !

Je m'en vais demander à Er ce qu'il en pense. Et vous savez quoi ? Mes moteurs de recherche ne le connaissent pas.

Ce guide propose-t-il donc des voyages périlleuxx ? Tellement que j'en ai mis deux X ?

 

Les Croqueurs de mots,

Dans leur beau canot 

avec Hélène-le-calame-et-la-plume,

Pour qui nos neurones fument,

vont ce lundi faire la courte échelle

pour atteindre les Iles Seychelles

Ou voguer vers les étoiles

En hissant haut la grand voile

Départ du bord de la mer

Arrivée pour les plus téméraires

Vers des destins inexplorés

Des mots en mailles tricotés.

Et à la fin de l'envoi,

En godillant près du convoi,

Titillée par les esquilles

Piquant mon dos comme des aiguilles,

Je botte en touche,

Car le soleil se couche

Pour attendre le matin

Du lendemain. 

 

Et un petit bonus dans Le grand miroir aux Soleils couchants sur Ré la Blanche

.

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 06:00

~ Billet 420 ~

 

Défi n°28 pour les Croqueurs de mots, le premier cap de notre Amirale Tricroquine nous fait grimper au grenier, fouiller dans les malles aux souvenirs, y dénicher cinq objets à nous, vraiment.

 

Bon je dévie déjà de la consigne, en ne respectant pas tout à fait le titre.

 

C'est que je n'ai plus de grenier digne de ce nom, même si j'en ai reconstitué malgré moi le principe dans les pièces de mon logis.

 

Dans les maisons de mon enfance, la porte du grenier était fermée à clé.

Au début, parce que j'étais trop petite, et très vite pour canaliser mon tempérament d'exploratrice.

Il y avait une annexe au-dessus du porche où j'y accompagnais plus souvent ma maman. Il était idéalement ventilé et éclairé pour y entreposer le tilleul à sécher que nous ramenions du pré de ma tante, près de la rivière.

 

Alors ne me demandez pas d'associer les tisanes à ces potions de jours fiévreux. Toutes ces senteurs fleuries et délicatement sucrées me ramenaient aux après-midi dans l'herbe fraiche, quand adultes et grands enfants se retrouvaient à la fin de l'été pour faire la cueillette de cet unique et généreux arbre parmi les chants des oiseaux, les bourdonnements d'abeilles et les bruissements du vent, sans oublier les joyeux bavardages ou le vol des demoiselles dans la lumière oblique.

 

Dans cette pièce, s'y mêlait aussi les effluves des confitures et gelées de groseilles, de cassis et de framboises,  juste épicées de cette poussière incontournable de ces lieux moins astiqués et plus tard, les coings qui y étaient mis à murir avant de finir en gelée et pâte de fruit.

 

Je n'avais guère l'occasion ni la tentation d'explorer les objets qui y étaient entreposés;

Je me souviens du landau aux formes désuettes qui avait connu tant d'enfants avant d'être détrôné par les nouveautés bien mieux suspendues.

landau.JPG

 

L'ai-je rêvé aussi à force de descriptions, cette boite à compteur qui a accueilli la troisième de la famille, le deuxième dormant dans le landau et la première dans le berceau. Celui-ci n'y était pas. Il continuait à accueillir les petits enfants quand ils venaient à la maison, même pour une sieste. Mais cette caisse en bois rêche qui avait été méticuleusement et affectueusemen capitonnée de tissu fleuri ?

J'avais aussi sorti de l'oubli cet engin bricolé par mon père et dont j'ai le nom sur le bout de la langue. Avec lequel on dévalait dangereusement les pentes irrégulières du chemin. Ca y est, le nom me revient : un cyclorameur !

 

Mais si je recherchais volontiers les lieux écartés, comme les greniers ou les remises, c'est plus par goût de cette solitude, où je pouvais explorer mes rêves et mes contrées idéales.

 

Alors, dans mon grenier imaginaire, j'y ai précieusement rangé mes rêves, mes illusions, mes idéaux ... Et j'y vais aussi souvent que la vie quotidienne me meurtrit. J'y retrouve volontiers ce qui me fait tenir debout, ce qui me permet de garder, chevillé au corps, cet espoir des possibles.

 

 

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 17:30

~ Billet 409 ~

 

fragment-de-mur.jpgC'est le billet de Brunô qui a emporté ma décision de parler de ce mur-là.

Car j'ai longé sa route pas plus tard que l'autre dimanche, et de constater ce qu'il est devenu m'a donné le bourdon, pour ajouter à la nostalgie de ce  détour vers mes souvenirs.

Comme le point d'orgue de la fin d'un monde.

C'était juste avant l'ère d'un ciel sans avions, sans zèbrures, sans mur du son ... Un signe peut-être ou simplement l'effacement d'un passé qui n'a plus cours.

 

Je l'ai longé tant de fois dans les petits matins brumeux d'automne, dans la nuit s'attardant d'un hiver givré, dans l'aurore emperlée des printemps s'ébrouant, jusqu'en la lumière crue des promesses d'été.

Ce mur si long, si haut, si fier sans lourdeur, rapiécé dès qu'une brèche se formait, reconstruit avec cet art qui ne laissait pas remarquer les reprises fraîchement raccommodées.
Le mur de chateau de C. était une étape sur cette route familière qui m'emmenait semaine après semaine vers les jours studieux et les grands dortoirs de la nuit, mais qui me ramenait aussi vers la maison familiale pour de courtes fin de semaines, les cours finissaient le samedi après-midi, une heure plus tôt. Les dimanches étaient le plus souvent studieux égayés des visites des neveux et de leurs parents. L'été, le mur signalait que nous approchions de l'étang où les plus jeunes s'amuseraient à la baignade ainsi que quelques adultes téméraires car même sous le soleil, le fond de l'air restait frais.

L'autre côté du mur ? Pour être franche, je ne me souciais guère qu'il y ait eu des habitants. Il y avait bien un ou deux châteaux par village mais il était bien rare que les enfants de chatelains fréquentent l'école communale et je ne pouvais imaginer que derrière, cette clôture silencieuse, à la grille toujours fermée, aux grands arbres immobiles s'élançant vers le ciel, des êtres humains en chair et en os. Pour moi, c'était hors champ. Mais je pensais, non, je savais, que tout un peuple d'animaux y vivaitent protégés des voitures de la route. J'aurais cependant aimé admirer l'architecture du château. Il était forcément beau.

Les contes se terminaient par "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" et ne faisaient même pas rêver la petite dernière que j'étais, plus souvent désignée, - j'étais sage et raisonnable (Hmmm, voire ...) -, comme la grande de référence parmi les petits de mes frères et soeurs ainés, déjà parents. Le premier conte dont on m'avait raconté l'histoire et que j'avais sans doute réinventée en feuilletant les pages illustrées, Narcisse et Farfouillet*, m'avait d'ailleurs très tôt mis en garde contre les vanités des mondes de luxe et de paillettes.

Et pourtant, ces demeures élégantes étaient dans ce siècle d'industrie et de services, de plus en plus coûteux à entretenir voir à sauver de la ruine. haie-en-ronces.JPG

Alors quand l'autre dimanche, j'ai vu les quelques pierres qui restaient ça et là au pied de haies désordonnées et toutes embroussaillées, ma tête essayait d'imaginer ce que pouvait être devenu ce château jamais aperçu. Les broussailes laissaient voir les sous-bois touffus qui avaient colonisés le sol sous la futaie à peine encore débarrassée de quelques troncs de guingois, reliques de la tempête du millénaire.

Le mur avait disparu comme le monde d'ancien régime dont au cours de mon enfance il avait témoigné de la survivance et le long de la route, bizarrement, il me manquait. 

 

Ceci est ma petite contribution aux Mots de tête n°27 des Croqueurs de mots

 

* je n'ai pas trouvé d'autre site parlant de son contenu.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 10:46

~ Billet 400 ~

 

romarinetcharpentiere.JPG

 

Je n'oublie pas les blogopotes mais les soucis que me causent internet, la vétusté de mon matériel un peu saturé maintenant et arrivant en bout de carrière, l'indigence de mon budget qui m'oblige à d'autres priorités, le soleil qui me fait des avances de l'autre côté de la vitre et qui, après les pluies de mars, fait pousser l'herbe à toute allure ...

Bref, vous le comprenez, je vais mettre ce blog en pause pour toute la fin de la semaine et chercher dans la douceur du printemps revenu, les deux escargots de Prévert, pour enterrer avec eux s'il est possible, toutes les causes d'agacement et de soucis, de misère et de souffrance, d'ignorance et de bêtise.

Je vais profiter du jardin pour enterrer la bêtise méchante, ou la méchanceté stupide, cette hydre à mille têtes qu'on trouve partout sur la terre et qui est aussi vieille que le monde, m'a dit la rumeur.

Excusez-moi, sur une autre ligne, on me souffle dans l'oreillette qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Mais je n'en veux pas aux ours, moi ...

Vous croyez que l'enterrement n'aura pas lieu ? Je m'avance imprudemment, la bête immonde n'est pas prête d'être dans un cercueil ?

Va savoir ...

 

C'était mes petites élucubrations du vendredi autour des mots de tête n°26 pour l'enterrement invraisemblable des Croqueurs de mots, .

 

Profitez bien des petits bonheurs qui passent à votre portée, je sais que vous n'en fermez pas les yeux pour autant.

 

Et tiens, pour ceux qui ont encore un peu de considération pour la planète, une toile à voir sur grands écrans, vous savez dans les salles obscures qui vous emmènent en voyage dans les pays de rêve

 

Solutions locales pour un désordre global, le dernier film de Colin Serreau, sorti le 8 avril 2010

J'espère qu'il restera suffisamment de temps à l'affiche pour que je puisse aller le voir.

 

 

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 05:00
~ Billet 343 ~

Les mots de tête de Brunô pour les Croqueurs de mots disposent désormais de deux semaines de maturation.
Le défi n°21 joue avec 10 sur dis

 

Pour dissiper toute ambiguité, le texte qui suit est purement imaginaire et, selon la formule consacrée, toute ressemblance avec des personnes et des situations réelles serait purement fortuite.

flacons2.jpg
Le jeune ingénieur de la 10tillerie se demandait bien ce jour-là pourquoi son patron tenait tant à le recevoir, accompagné de sa mère. La gamme de parfums qu’il avait mise au point commençait à recevoir des 10tinctions internationales. Il était apprécié de ceux qui 10tillaient avec lui ces délicates fragrances comme des employées de bureau qui 10cutaient de leurs derniers béguins entre deux colonnes de chiffres à ad10ionner.

Le 10cours du patron fut bref. Il posa à sa mère quelques questions in10crètes auxquelles elle répondit de bon gré. Le directeur ne 10simula plus sa joie en leur annonçant que cette 10cussion avait 10sipé ses derniers doutes et lui permettait de compléter le co10ille qu’il avait préparé.

Bien entendu, un  test ADN couperait court à toute 10pute. D’ailleurs, il était convaincu qu’aucune 10corde ne viendrait assombrir sa décision.

Il admirait le courage et la dignité de cette femme et mau10sait 10crètement la goujaterie in10ible de son fils unique, au temps de sa jeunesse 10solue. Ce geste ne suffirait pas à réparer le préju10e infligé comme par 10traction quand il se 10sipait en écumant les 10cothèques.

La toute jeune fille et sa mère avaient 10paru quelques mois à 10tance de leur bonne ville, officiellement pour améliorer sa connaissance de la dernière mode. Le patron du grand Bazar était 10posé à l’embaucher comme mo10te dès la fin de sa formation. En réalité c’était pour 10simuler sa 10grâce et, avec l’aide généreuse de sa maman, échapper à la pauvreté et à la men10ité. Même son père n’avait pas 10cerné la substitution ju10ieuse. Neuf enfants, 10 enfants …Ce n’était qu’une bouche de plus à nourrir, des bras pour le travail de demain.

Mais la petite mo10te avait économisé pour qu’il puisse faire des études. Comme il était doué dans toutes les 10ciplines, il en été arrivé à étudier les plantes mé10inales après avoir choisi la cla10tique. Pied de nez au destin qui lui avait ouvert la grande porte de la 10tillerie de triste souvenir. Il avait même rencontré son Eury10e avant que le fils du patron ne lui propose la main de sa fille unique. Il aurait fallu trouver un prétexte convaincant pour l’en 10suader ou 10siper le malentendu en révélant la vérité.

Cette vérité venait de 10soudre le roman familial du jeune ingénieur avec une soudaineté fracassante. Son émoi était 10cernable et somme toute bien compréhensible. L’homme courtois mais 10tant qui était donc son grand père n’osait pas le brusquer davantage. Il avait préparé cette révélation et, mêlant l’utile à la 10traction, proposa alors au jeune homme de 10paraître quelques mois en Inde et lui tendit la brochure d’un temple. Là, il pourrait apprendre beaucoup sur les parfums immémoriaux utilisés dans le vé10me.

                                                    Juste pour votre 10traction, Jeanne Fadosi, mercredi 27 janvier 2010
 

Et maintenant, à vos dictionnaires. Le défi de Brunô m’a imposé codicille, parce que le mot sonnait bien à mon oreille, mais je n’avais pas la moindre idée de son sens. Je vous laisse faire de même au moins pour

Codicille

Cladistique ou cladisme

Et peut-être pour védisme.

 

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 21:00
~ Billet 321 ~

 

galettete2.JPGUne semaine avec des mots de tête n°19 tellement effervescents qu'ils ont migré sauvagement le long de ma colonne vertébrale.
Brunô a proposé un drôle de challenge aux Croqueurs de mots.
                                                          
                                               La création du monde

Vaste question irrésolue, vaste débat au-delà des polémiques, enchantant les imaginaires, figeant les opinions dans leurs vérités opposées, vaste sujet emplissant les bibliothèques, ornant de  fresques et de statues les murs et les vitraux des plus beaux monuments du monde, animant de thèmes tumultueux les plus belles mélodies ...
Comment ajouter des mots ou des images à un tel sujet ?

D'autant que s'invitant dans la réflexion, le dernier numéro de Le Monde des Religions m'est arrivé par la poste ce lundi.
Et devinez le thème de son dossier :

MDRjanv2010

Dieu et la science. Inutile de vous dire que cette revue m'a fourni de la lecture pour la semaine.



j'ai eu, pour une fois envie de vous proposer une légende. Ce ne devait pas être très difficile de trouver dans mes rayonnages un conte sur ce sujet universel. Je suis allée droit vers trois tomes de la collection Gründ que j'ai gardés.

contesBirmanie     Je n'ai pas lu d'histoire de création du monde dans les Contes de Birmanie, Gründ 1986,
textes de Maung Htin Aung,
 illustrations Irena Tarasova,
Adaptation française Claude Clément.


legendessoleilMais j'étais sûre d'en trouver dans les Légendes de la lune du soleil et des étoiles, Artia 1977, Prague, Gründ 1977, septième tirage 1987, racontées par Jiri Serych, illustrées par Jan Kudlacek, traduction de Ivana Segers.
Et bien entendu, je n'y ai que l'embarras du choix tant l'imagination est riche et variée.


J'aurais pu vous conter celui-ci "Les météores et le soleil volé"

"C'était il y a longtemps, bien longtemps, quand rien n'avait encore existé, même pas notre monde. [...]"

ou celui-ci "Le forgeron céleste et l'aède*"

"Profond et sombre s'étendait le firmament et à l'infini l'espace céleste. [...] L'Ancien ... perdu dans ses pensées, ne les avait même pas entendus. on regard fixait les ténèbres infinies ...
-Le temps est venu de créer le monde ! [...]"

Contes TibetMais celui que je vais vous résumer est extrait des Contes du Tibet et d'autres pays d'Extrême-Orient,Artia 1974, Gründ 1974, septième tirage 1988, racontés par Dana et Milada Stovickova, illustrés par Eva Bednarova, traduction Yvette Joye, arrangement graphique, Jaroslav Svab.
(mes excuses de ne pouvoir ici mettre l'accentuation sur les noms propres).


Je le retiens pour l'illustration toute trouvée, que j'ai déjà mise en ligne ICI.
et pour sa morale.
Car , comme Perrault l'écrivait déjà dans la préface
"[...] N'est-il pas louable à des Pères et des Mères lorsque leurs enfants ne sont pas encore capables de goûter les vérités solides et dénuées de tous agréments de les leur faire aimer, et, si cela se peut dire, de les leur faire avaler, en les enveloppant dans des récits agréables et proportionnés à la faiblesse de leur âge. Il n'est pas croyable avec quelle avidité ces âmes innocentes, et dont rien n'a encore corrompu la droiture naturelle, reçoivent ces instructions cachées. [...]" (extrait plus large cité dans l'introduction de Mille ans de contes aux éditions Milan, 1992, p7


Le tribunal céleste


Le monde n’était que ténèbres et brouillard, rien que brouillard.

Dieu lui-même ne se sentait plus que brume.

Il était seul au monde et la tristesse l’envahissait.

Alors d’un geste d’une main il fit la lumière et l’ombre de l’autre main.

D’un autre geste le ciel se balança et la terre se mit à tourner.

D’un troisième, il fit apparaître le soleil d’un côté et de l’autre les étoiles.

 

Au ciel il donna l’espace infini, au soleil l’ardeur du feu, aux étoiles une froide lumière.

 

A ses pieds, la terre était vide  et muette, triste.

 

Alors il la modela de vallées et de montagnes, de ruisseaux et de fleuves, accrocha les nuages aux sommets, y ajouta le vent..

 

Il planta des arbres, y mit des nids d’oiseaux et bien d’autres animaux.

 

Au soir, sentant venir la fatigue, il créa en dernier les pierres et les gens.

 

« Aux pierres, il dit :
-C'est sur vous que reposera la monde, vous vous multiplierez et vous répandrez sur toute la terre. Je vous bénis, vous et vos descendants.
Et Dieu contempla les pierres, qui se mettaient à se multiplier, formant de petits tas, puis des tas plus gros, puis de gigantesques amas qui recouvraient toutes les montagnes.
Ensuite, il se tourna vers les gens et leur dit :
- A vous autres, je donne l'intelligence et l'immortalité. Vous serez les jardiniers de la friche terrestre. Je vous bénis, vous et vos descendants. 


Alors les gens se sont répandus sur la terre. Dotés de l'intelligence, ils ont transformé les friches terrestres en jardins fleuris.


Et Dieu, satisfait, regagna son logis céleste, dans les hauteurs nuageuses. ».

 

Durant de nombreuses années les pierres habillèrent les montagnes et les gens cultivèrent les vallées et les plaines.

 

Mais  vint un temps où chacun manqua d’espace vital.

Les gens cultivèrent les pentes en terrasses et les pierres roulèrent dans les vallées et les prairies jusqu’aux labours.

 

Entre les hommes et les pierres, la mésentente s’installa. Les pierres faisaient tomber les gens et les gens déblayaient leurs terrains et jetaient les pierres dans l’eau.

 

Les pierres se mirent en colère et dévalèrent la montagne.

Les gens étaient écrasés et criaient en vain.

Leur immortalité ne les laissait même pas mourir pour échapper à ce supplice.

 

Dieu finit par entendre le grondement des pierres et la clameur des gens et se hâta vers la terre.

 

 Les pierres, devant lui, restaient immobiles.


- Dorénavant, déclara Dieu, vous ne vous disputerez plus.

Vous, les pierres, vous cesserez de  vous multiplier et vous resterez là où vous êtes. Et pour tout le mal que vous avez fait aux gens, ils pourront vous extraire, vous tailler et faire leurs maisons avec vous.

Et vous, les gens, vous cesserez d'être immortels.

 

Et Dieu, satisfait, regagna son logis céleste, dans les hauteurs nuageuses.
 

Et le conte se termine par cette phrase :

« Comme vous le voyez, il a bien jugé. Depuis son jugement, les hommes et les pierres ne se disputent plus entre eux ! »

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 14:24
~ Billet 310 ~

Pour terminer l'année en phosphorant des méninges, Brunô propose pour les Croqueurs de mots des Maux  Mots de tête en acrostiche pour (re)-présenter notre blog. Pas simple d'accrocher les lecteurs (trices) en quelques phrases contraintes.

          Fatras de mots, fouillis d'images
          Amusés aux jeux de langage,
          Défis, coups de coeur ou colères,
          Ordinaire et accrocs de vie,
          Suivez mes phrases solitaires,
          Inspirées de tout petits riens.

          Fugace réflexion
          Aspirant aux vagabondages,
          Déroulant le fil ténu
          Organique de cette toile
          Silences en creux des clameurs,
          Invisible méditation.
                                 Jeanne Fadosi, mercredi 30 décembre 2009

nouvelle-bani-re-fadosi-2.jpg

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 10:29

~ Billet 304 ~

Des mots de tête pour Brunô qui ménagent nos neurones en cette semaine où beaucoup de Croqueurs de mots sont occupés à d'autres tâches plus festives.

Je n'ai pas attendu qu'il fasse froid pour m'insurger contre le mal logement. Encore vaut-il mieux un abri même de fortune à pas d'abri du tout. Sur le sujet, j'avais l'embarras du choix.
Je vous propose une partie du billet fait en mai 2009 pour le Thème de la semaine de Dana, repris à l'automne par Lajemy publié sous le titre Je voulais faire silence ...

la cabane de l'autoroute - reduc1

Je voulais faire silence sur cette jolie conquête moderne que je constatais semaine après semaine sur un chemin de retour.

 

Pour protéger ce besoin de tranquillité loin du tapage médiatique.

 

Entre bretelle d'autoroute et talus, à l'abri du béton du tablier du pont, j'avais vu pousser la cabane, non pas planche après planche, j'y passais trop peu souvent pour cette observation, proprette, simple mais pleine de charme. J'y avais même vu quelques fleurs. Rêve ? Réalité d'un lieu qui s'apprivoise ?

 

Etait-ce comme on dit maintenant de ce mot trop snob et galvaudé "un objet d'art conceptuel "?

 

La circulation dense et lente me laissait souvent le loisir de l'apercevoir progresser en un nid de moins en moins frustre pour abriter peut-être une ou plusieurs personnes  qui ne demandaient rien d'autre qu'à se protéger des intempéries. Même pas en silence sûrement, vu le lieu. Au dessous des vrombissements de ces engins rugissants.

 

C'est trop tard, ce désir de discrétion n'a pas été respecté !

 

Mercredi, la vitesse et les péripéties accaparaient mon attention sur la chaussée et ses monstres à roulettes. Je n'aurais pas vu ....

 

Ce jour-là, exceptionnellement, j'avais un passager dans ma voiture. Elle, (ma voiture), ce n'est pas un monstre, seulement un objet de déplacement utilitaire bien pratique.

Lui, (mon passager), n'a pas de voiture, ni le permis de conduire, ni jamais assez de sous pour obtenir l'un et l'autre.

 

J'ai entendu mon passager s'exclamer :

« Ben, ça a drôlement brûlé sous le pont. Tout est cramé. »

C'était la première fois qu'il empruntait ce chemin avec moi et sûr qu'il aurait su ce qui avait brûlé s'il avait vu comme moi cette pimpante maisonnette de conte de fées.

 

Y avait-il des habitants ? Qui étaient-ils ? Sont-ils saufs ? Vont-ils pouvoir reconstruire autre chose en un ailleurs qui les chasse toujours et encore de partout ?

 

Sûr qu'il sera fait silence sur leur disparition. Ces nomades à peine tolérés, toujours harcelés, souvent méprisés.

 

Sûr qu'on a encore bien des progrès à faire dans l'apprentissage de notre humanité !
                                                              Jeanne Fadosi, samedi 16 mai 2009


cendres de cabane2 rd


Au ban de la ville,

Leur cabane devenue cendres,

Ils errent sans fin.

                                                 Jeanne Fadosi, le jeudi 17 septembre 2009


Ce haïku en est la suite, publié dans une cabane m'avait  fait rêver; L'image vous conduit au billet.
J'aurais aussi bien pu choisir celui fait pour les Parchemins de Bigornette  au début de mars :
Lou et lu ... ou Lu et Lou ... ou encore mon poème Corolles écarlates publié dans Solidarité ou charité business ? en novembre 2008.

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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 07:00
~ Billet 288 ~

Brunô, notreCroqueur de mots, voulait cette semaine des rondibelles commemots de tête n°15.
Il explique très bien ce dont il s'agit et j'enrichis mon vocabulaire.

Dimanche prochain je reçois Tante Zoé.
En entrée j'ai prévu des crudités variées,

En plat de résistance une goulash hongroise                 
Car on a invité sa cousine Françoise ;

A mon grand regret, oublions la
concoillotte
Qui n'est pas du goût de ma soeurette Jacotte ;

Mais au dessert, à la grande joie de Lola,
Je lui ai promis une mousse au chocolat.

Pierrot amènera son broyé du Poitou,
Ce sera un festin, la table à Marie-Lou !
            Jeanne Fadosi, mardi 8 décembre 2009
broyebroyepoitoucroix
Ces deux photos sont empruntées à Pierre, qui les avait montré dans ses loisirs de seniors ICI et ICI.
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  • : Fa Do Si
  • : Au fil de mes réflexions, en partant du quotidien et ou de l'actualité, d'une observation, ou à partir de thèmes des communautés de blogs ...
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Sur les blogs, les jeux d'écriture témoignent de la vitalité

de la langue française sans tapage

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 Ephéméride de ce jour

 

et chaque jour

je n'oublie pas Anne-Sophie

les yeux dAnne-sophie

et ses compagnes d'infortune :

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015 ; 123 en 2016 et en 2017 ; 121 au moins en 2018 ; 150 en 2019 (au moins 122 confirmés)

(clic sur son regard pour comprendre ... un peu)

 

Profitez des instants de la vie :

le temps s'écoule à sa cadence,

trop vite ou trop lentement,

sans retour possible

N'oubliez pas que

"Tous les matins du monde sont sans retour"

Métiers improbables

TheBookEdition - Les anthologies Ephémères

La 6ème anthologie est parue en mai

Informations sur 

 Les anthologies éphémères